CPI - Procès du Président Gbagbo: Faut-il mettre en doute l’impartialité de la cour pénale internationale?
DOUALA - 19 Janvier 2012
© Josette Kadji, Avocat | La Nouvelle Expression
le procès du Président Gbagbo est il une affaire personnelle de la France pour qu’il faille absolument un juge français dans la collégialité chargée de juger cette affaire? La CPI est –elle une institution où il faut absolument placer «son juge» pour pouvoir le manipuler à sa guise?
On serait tenté de le croire à la lecture de l’article reproduit in extenso ci -après et paru dans le N° 2052 du 12 janvier 2012 du journal français Le Point, page 9 de l’édition internationale sous le titre Le juge qui «nous» manque:
«La France n’a plus de juge à la Cour pénale internationale. Le 19 décembre, son candidat, le magistrat Bruno Cathala, ancien greffier de l’institution de la Haye, n’a pas reçu le soutien nécessaire parmi les 120 pays qui reconnaissent la juridiction. Avec cette déconvenue, il n’y a plus aucun juge francophone à la CPI au moment où la montée en puissance de celle-ci se confirme, avec la perspective du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Signé: S.P.-B
Que doit-on comprendre à la lecture d’un tel article? Plusieurs questions se posent:
- le procès du Président Gbagbo est il une affaire personnelle de la France pour qu’il faille absolument un juge français dans la collégialité chargée de juger cette affaire?
- Le juge français, s’il y en avait eu un, ne serait- il pas sensé juger en toute impartialité et être au dessus des nations et singulièrement de sa nation la France?
- Le vocable «nous» employé dans le titre veut il dire que sans conteste c’est bien la France qui tire les ficelles de toute cette affaire et qu’elle fait sienne la crise ivoirienne sans aucune ambigüité possible
- Comment un journaliste peut il mettre en cause de façon aussi directe l’impartialité de ces juges «internationaux» en utilisant l’expression «nous manque»?
- Cela ne montre t-il pas un mépris manifeste de la France envers les juges de la CPI et indique si cela était établi que ces juges obéiraient chacun aux injonctions de leurs dirigeants, et feraient ainsi fi du Droit?
- La CPI est –elle une institution où il faut absolument placer «son juge» pour pouvoir le manipuler à sa guise? ce qui est une véritable insulte à l’endroit des vénérables magistrats de cette institution qui tous ont un background impressionnant.
Si ce journaliste reflète la position de la France en ce qui concerne cette institution cela serait particulièrement grave et je souhaite qu’un tel article soit porté à la connaissance des honorables magistrats de la CPI.
Josette Kadji
Avocat au Barreau du Cameroun et prés la CPI
© Josette Kadji, Avocat | La Nouvelle Expression
le procès du Président Gbagbo est il une affaire personnelle de la France pour qu’il faille absolument un juge français dans la collégialité chargée de juger cette affaire? La CPI est –elle une institution où il faut absolument placer «son juge» pour pouvoir le manipuler à sa guise?
On serait tenté de le croire à la lecture de l’article reproduit in extenso ci -après et paru dans le N° 2052 du 12 janvier 2012 du journal français Le Point, page 9 de l’édition internationale sous le titre Le juge qui «nous» manque:
«La France n’a plus de juge à la Cour pénale internationale. Le 19 décembre, son candidat, le magistrat Bruno Cathala, ancien greffier de l’institution de la Haye, n’a pas reçu le soutien nécessaire parmi les 120 pays qui reconnaissent la juridiction. Avec cette déconvenue, il n’y a plus aucun juge francophone à la CPI au moment où la montée en puissance de celle-ci se confirme, avec la perspective du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Signé: S.P.-B
Que doit-on comprendre à la lecture d’un tel article? Plusieurs questions se posent:
- le procès du Président Gbagbo est il une affaire personnelle de la France pour qu’il faille absolument un juge français dans la collégialité chargée de juger cette affaire?
- Le juge français, s’il y en avait eu un, ne serait- il pas sensé juger en toute impartialité et être au dessus des nations et singulièrement de sa nation la France?
- Le vocable «nous» employé dans le titre veut il dire que sans conteste c’est bien la France qui tire les ficelles de toute cette affaire et qu’elle fait sienne la crise ivoirienne sans aucune ambigüité possible
- Comment un journaliste peut il mettre en cause de façon aussi directe l’impartialité de ces juges «internationaux» en utilisant l’expression «nous manque»?
- Cela ne montre t-il pas un mépris manifeste de la France envers les juges de la CPI et indique si cela était établi que ces juges obéiraient chacun aux injonctions de leurs dirigeants, et feraient ainsi fi du Droit?
- La CPI est –elle une institution où il faut absolument placer «son juge» pour pouvoir le manipuler à sa guise? ce qui est une véritable insulte à l’endroit des vénérables magistrats de cette institution qui tous ont un background impressionnant.
Si ce journaliste reflète la position de la France en ce qui concerne cette institution cela serait particulièrement grave et je souhaite qu’un tel article soit porté à la connaissance des honorables magistrats de la CPI.
Josette Kadji
Avocat au Barreau du Cameroun et prés la CPI