Cour suprême : Le traitement princier des magistrats

Cour suprême : Le traitement princier des magistrats

Cameroun - Cour suprême : Le traitement princier des magistrats Ils perçoivent près de deux millions F Cfa par mois. Sans compter des avantages multiformes.

L’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) fait toujours rêver. Et pour cause, en plus d’être l’une des rares écoles qui accordent encore des bourses à ses étudiants, elle garantie une intégration directe à la Fonction publique, assortie d’un salaire et des avantages considérables.

En effet, le Décret n° 95/048 du 08 mars 1995 portant statut particulier de la Magistrature, garantit «un traitement princier» aux membres de ce corps de métier.

Illustrations.

Le président de la Cour Suprême est allocataire d´un traitement global mensuel de 1 150 000 F Cfa, et des frais divers. S’y ajoutent: trois domestiques,
un secrétariat particulier, une garde et une escorte, … En cas d´admission à la retraite, il continue à bénéficier d´un hôtel particulier, d´un secrétariat particulier et d´une garde.

Pour les avantages, ils se présentent ainsi qu´il suit:

Net à payer par mois *
Salaire 1 150 000 F Cfa
Prime Logement 250 000 F Cfa
Prime d’Eau 15 000 F Cfa
Prime Electricité 45 000 F Cfa
Prime de Téléphone 100 000 F Cfa
Prime de Carburant 75 000 F Cfa
Total : 1 605 000 F Cfa
*les avantages non pris en compte

Les autres magistrats du siège bénéficient, en plus de leur salaire, d´une indemnité spéciale de fonction fixée selon un tableau allant de 50 000 F Cfa pour les juges dans les tribunaux, à 150.000 F Cfa pour les présidents de Chambres et Conseillers à la Cour Suprême. Leurs indemnités de non logement vont de 50 000 à 200 000 F Cfa, selon les grades, etc.

Selon un magistrat de troisième grade en détachement au ministère de la Justice, «il s’agit des hommes appelés à rendre la justice.

Pour ce faire, l’Etat a compris qu’ils doivent être à l’abri des banalités de la vie quotidienne. C’est pourquoi, le statut particulier de la magistrature a

prévu ces moyens ». Ce cadre de la chancellerie pense d’ailleurs qu’«il serait exagéré de parler d’un traitement princier parce que sous d’autres cieux, les magistrats gagnent mieux», soit!

Mais au Cameroun, les magistrats peuvent se gargariser de faire partie de l’«élite». Non seulement pour ce qui est du rang social, mais également de la rémunération. Les deux vont d’ailleurs de paire. Même les enseignants de rang magistral ne perçoivent pas la moitié du salaire des magistrats de la Cour suprême. Ces enseignants, au sommet de leur science, doivent se contenter des quelques 500.000 F Cfa.

Mais, ces salaires mirobolants et autres avantages dévolus aux magistrats de la Cour suprême, ne sont pas ad vitam aeternam. Car, comme tous les travailleurs, ils ont un âge de départ à la retraite. Lequel est fixé à 60 ans pour les magistrats hors hiérarchie et de 4ème grade; à 58 ans pour les magistrats de 3ème grade. Ceux de 2ème et 1er grade raccrochent leur toge à 55ans. Néanmoins, il n’est pas superflu de rappeler que les magistrats de la Cour suprême, comme des « fonctionnaires spéciaux », bénéficient souvent d’une prorogation du président de la République pour garder leur poste, avec «les avantages de toute nature prévus par la réglementation en vigueur».

© L'Actu : Olivier Ndenkop


02/06/2012
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