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YAOUNDE - 16 JUIN 2010
© PAUL TONYE NJEL | Dikalo

Après la virulente conférence de presse qui a suivi le match du Cameroun, les journalistes et experts français sont montées au créneau contre la réaction des journalistes camerounais.

 
"Depuis le début de la coupe du monde, vous exigez de nombreuses choses au gouvernement camerounais, notamment un avion privé, des primes faramineuses et un salaire colossal... malgré tout, le Cameroun ne gagne plus et ne cesse d'être humilié. Quel est votre rôle dans cette équipe ?" 

Cette question posée avec irritation au technicien français, Paul Marie Le Guen par un journaliste camerounais mécontent de la prestation des Lions indomptables a fait le tour des chaînes de télévision françaises. A cette interrogation critique, se sont greffées plusieurs autres du même acabit qui n'ont pas échappé à la réprimande des médias français. «Cette attitude des journalistes camerounais est inadmissible, le football n'est qu'un sport» a déclaré Daniel Bravo, consultant football Infosport, sur cette même scène. D'après lui, l'atmosphère délétère que les hommes camerounais des médias mettent en exergue, enlise davantage la situation au lieu d'être positive pour les Lions indomptables. Selon lui, cette attitude met plus de pression sur le coach et sur les joueurs à un moment où ils ont plus besoin du soutien de leur nation. Un point de vue soutenu par Michel Platini qui trouve lui aussi que les journalistes n'ont pas fait preuve de professionnalisme dans la mesure où ils sont sensés relayer les informations et non développer ouvertement et de cette manière, leur état d’âme. 


Défense 

A cet effet, interrogé sur la chaine LCI, l'ancien meneur de l'équipe de France Zinedine Zidane a déclaré que «Les camerounais manquent de bon sens. Paul le Guen a repris cette équipe alors qu'elle était au bord du gouffre. C'est un professionnel du football, mais pas un magicien. De tels comportements déteignent l'ambiance du football, surtout qu'au fond, il ne s'agit que d'un jeu et non d'un combat de vie et de mort.» Toutefois, Antoine Kombouaré, actuel entraîneur du Psg, pense qu'il faut relativiser dans la critique car, même si les journalistes camerounais ont peut être poussé le bouchon loin par «chauvinisme», la France elle-même n'est pas un exemple. A l'instar des critiques récurrentes sur Raymond Domenech, les médias ne cessent d'encenser l'entraîneur de l'équipe de France lorsque le rendement des Bleus n'y est pas. Cependant, Kombouaré pense que similairement à ce qui se fait en France, les critiques devraient attendre la fin de la compétition car à l'heure actuelle, celles-ci s’avèrent destructrices pour l'ambiance au sein de la sélection. 

Fort de toutes les critiques qui ont suivi la conférence de presse, les experts français saluent le bravoure et surtout le calme dont a fait preuve Paul Marie Le Guen car à sa place d'autres auraient préféré plutôt claquer la porte et abandonner la sélection camerounaise en pleine compétition.