Coupe du Cameroun. Où sont passés les 10 millions de Fcfa destinés aux finalistes ?

Coupe du Cameroun. Où sont passés les 10 millions de Fcfa destinés aux finalistes ?

Biya Coupe du Cam:Camer.bePlus d’un mois après la finale de la coupe du Cameroun de football, la dotation financière au titre de l’appui du gouvernement aux équipes finalistes de la 52ème édition de la finale de la coupe du Cameroun de football, n’est toujours pas parvenue aux destinataires. Un des finalistes vient de saisir le Premier ministre.Vendredi, 09 décembre 2011. La date de la 52ème finale de la coupe du Cameroun de football est enfin dévoilée. Après plusieurs mois d’annonce, de tergiversations et de reports, le cabinet civil de la présidence de la République confirme par voie de communiqué radio que le chef de l’Etat présidera celle-ci, le 11 décembre. Il n’en faut pas plus pour que s’observe un branle-bas à la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et au ministère des Sports et de l’Education physique. Malheureusement, des mouvements d’humeur, des mécontentements et autres manifestations de colère sont visibles.

Les plus importants jusqu’ici étant le non payement des primes de médailles remportées aux jeux africains de Maputo ; mais davantage, le non reversement jusqu’à ce jour de la dotation financière, représentant l’appui du gouvernement aux équipes finalistes, que sont Coton sports de Garoua et Unisport du Haut-Nkam, dans le cadre de la préparation dudit rendez-vous sportif. Devant la révolte affichée par les deux équipes qui traînent les pieds, indiquant même leur refus de jouer ladite finale, Michel Zoah, ministre des Sports  et de l’Education physique, d’alors, préside une réunion de crise au cours de laquelle il confie aux dirigeants des deux clubs finalistes, l’engagement du gouvernement à verser samedi 10 décembre 2011 les 10 millions de Fcfa, chacune des équipes finalistes devant recevoir la moitié de l’enveloppe, c’est-à-dire cinq millions de francs Cfa.

« Le ministre a fait la promesse de remettre solennellement cet argent, pour booster le moral des dirigeants et des joueurs. Mieux, il a assuréi que la donation se fera à l’occasion de la remise par le sponsor officiel, des équipements sportifs et des gadgets de la finale. Nous y avions cru, d’autant que rendu à cette heure de vendredi, toutes les assurances nous faisaient croire que l’argent était disponible et gardé en lieu sûr », explique un membre du staff dirigeant de l’Unisport. Mais les choses vont aller très vite ; le même vendredi, Michel Zoah est débarqué du gouvernement et le samedi matin, jour du rendez-vous, il va passer le témoin à son successeur Adoum Garoua.

Les minutes qui suivront, verront arriver son successeur. Adoum Garoua prendra on verra le ministre entrant, prendre du service en procédant au Palais polyvalent des Sports au payement, des diverses primes. Prioritairement, les primes de médaillés de Maputo. Rendue au siège de la Fécafoot où, les équipes reçoivent les équipements, le ministre ne se présentera pas. Encore moins le sortant Michel Zoah. D’espoir fou en amères illusions, les deux équipes vont déchanter. Non seulement l’appui du gouvernement a disparu sans laisser de traces, mais aussi les responsables ne sauront à qui s’adresser d’autant que l’interlocuteur de la veille (Michel Zoah), n’était plus aux affaires. Ah, quelle affaire !
 
Unisport  saisit le Premier ministre

Près d’un mois après la finale, l’appui du gouvernement n’a toujours pas été reversé aux équipes finalistes. Au ministère des Finances, de hauts cadres affirment que le dossier sur ladite dotation, inscrite au budget du ministère des Sports et de l’Education physique a été traité. On parle même d’une rallonge de dix millions supplémentaires qui auraient été débloqués pour la même cause. Au ministère, personne ne parle officiellement de la destination prise par cet argent. Selon certaines indiscrétions, tous les états avaient été apprêtés, signés par le ministre Michel Zoah et l’argent débloqué.

« Sauf à dire qu’en passant le témoin, Michel Zoah a oublié d’indiquer les lieux où se trouvait l’argent, sinon comment comprendre que les primes soient payées, mais l’appui du gouvernement non versé ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond », explique sous anonymat, un haut cadre  en service au ministère des Sports. « Avec tout le respect que je vous dois, je ne suis plus concerné par cette affaire. Allez voir le ministre Adoum Garoua, le Sg, le Dag ou le directeur de développement des sports de haut niveau. Ils vous donneront de plus ample explications » a répondu de manière laconique, le ministre Michel Zoah, joint au téléphone par Le Messager. 

Au ministère des sports, personne ne veut se risquer sur le brûlant dossier. Dans cette fuite en avant, les deux finalistes ont été invités à écrire des requêtes. Emmanuel Leubou, président général du « Flambeau de l’Ouest » n’a pas attendu longtemps. « Après le déroulement de la finale, jusqu’à ce jour, l'appui que le gouvernement a toujours apporté aux équipes finalistes reste attendu. A ce titre, j’ai l’honneur de solliciter de votre haute autorité et bienveillance, la mise à notre disposition de cet appui qui contribuera sans doute à l’apaisement des tensions de trésorerie que nous connaissons », lit-on dans la requête du président général du « Flambeau de l’Ouest », adressée au niveau ministre des Sports et de l’Education physique ; avec copie au Premier ministre et au ministre des Finances.
 
Focal.  Encore une histoire de primes non reversées
 
On croyait que le gouvernement camerounais (à travers son ministère des Sports et de l’Education physique) et la Fécafoot qui avaient encore dans les bras la patate chaude consécutive au boycott des joueurs de l’équipe nationale de football A, du match amical opposant le Cameroun à l’Algérie, avaient retenu la leçon de ce que sont capables de faire les joueurs, lorsque « l’eau déborde le vase ». Que non. Revoici une autre scandaleuse affaire sur le non payement des primes destinées aux équipes qui triment chaque jour pour sauver le football camerounais. Comment comprendre que des faramineuses sommes d’argent, débloquées ne soient jamais arrivées à bon port.

La coupe du Cameroun de football n’est pas un accident de circulation ; elle obéit à une programmation précise. Mais si l’on peut regretter que la programmation de la date officielle de cette compétition sportive de grande envergure, s’adosse sur l’agenda et les caprices du président de la République, il est difficile de comprendre que c’est à la veille de la confrontation que les pouvoirs publics s’affairent à régler à la va-vite et dans un amateurisme de mauvais aloi le versement de l’appui du gouvernement dont l’objet est précisément d’aider les équipes finalistes à mieux préparer l’évènement.

Lorsque l’on s’amuse à condamner la tiédeur, le manque d’engouement et l’absence d’éclat de la finale, c’est fermer les yeux sur ce type d’avatar et d’incongruité qui pourrissent l’ambiance d’une finale de coupe. Celle-ci reste-t-elle une fête sportive avec toute sa cadence et son rythme, ou alors, est-ce un évènement politique greffé à l’agenda présidentiel ? De quelle préparation peut-on attendre des finalistes lorsqu’ils reçoivent l’appui du gouvernement à la veille de l’évènement ?

© Le Messager : Souley ONOHIOLO


12/01/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres