Coup de feu sur le cortège présidentiel: Le Mindef ordonne une nouvelle enquête

Yaoundé, 21 Janvier 2013
© Martin Jean Ewodo | L'Actu

Edgar Alain Mebe Ngo'o a balayé les conclusions de l'enquête faite par la Gendarmerie nationale.

Le 9 janvier dernier, les caporaux Donald Abena Mebaklam, Eric Bertrand Nka'a et le soldat de 2ème classe Bansie Roland Munui sont placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui. Ils ont été reconnus coupables de violation de consignes pour abandon de poste en service commandée pour tous et de tir au passage du cortège présidentiel et détention illégale de munitions de guerre...

Quelques heures après les coups de feu tirés par le caporal Abena Mebaklam au passage du cortège présidentiel au quartier Elig-Edzoa le 23 décembre dernier, une enquête est ouverte. Elle est ordonnée par le Commandant de la Garde présidentielle (GP), le colonel Etoundi Nsoé, et diligentée par le service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale. Le 07 janvier 2013, ladite enquête est bouclée et les conclusions transmises au commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé. Mais, le ministre délégué chargé de la Défense (Mindef), Edgar Alain Mebe Ngo'o, décide de tout annuler et de faire reprendre toute la procédure. Le même jour, le Mindef ordonne l'extradition des mis en cause et leur maintien à la sécurité militaire. Le 09 janvier 2013, le Mindef signe une note de service instituant une équipe d'enquête mixte avec à la tête, le général de brigade Daniel Elokobi. Cette équipe devrait rendre copie au plus tard demain 21 janvier 2013.

Le Mindef motive son initiative par des dysfonctionnements observés lors de la précédente enquête. Point de vue que ne partage pas l'entourage du commandant de la GP, Etoundi Nsoé. Selon des indiscrétions puisées ici, il est simplement question d'un acharnement du Mindef sur le commandant de la Garde présidentielle avec qui Edgar Main Mebe Ngo'o n'est pas en odeur de sainteté.

Sinon, comment comprendre que la GP, la Police et la DGRE aient été écartés de la commission d'enquête mixte alors qu'on parle d'une saine manifestation de la vérité? Abena Mebaklam et ses deux autres camarades, actuellement gardés à la sécurité militaire, ne courent-ils pas le risque de se voir réduit à jamais au silence pour ne pas trahir leur commanditaire? Autres curiosités, selon des responsables de la GP, qu'est-ce qui justifierait la présence à Yaoundé du colonel Nouma, présenté comme «le nouveau Com GP», (commandant de la Garde présidentielle) depuis la veille de l'incident? Des sources crédibles affirment que tard dans la nuit de l'incident du coup de feu, le Mindef a transmis au chef de l'Etat la demande de limogeage du Colonel Raymond Thomas Etoundi Nsoe, le commandant de la Garde présidentielle qu'il accuse d'incompétence ayant conduit au climat d'insécurité observé actuellement autour du président de la République. En remplacement, le Mindef propose les colonels Nouma du Bir, Séverin Eyenga qui commande l'Emia, et Mbita Charles qui est à la tête du secteur militaire terrestre n°1 à Yaoundé.

Et que, ledit 23 décembre 2012, le Colonel Etoundi Nsoe a rencontré le chef suprême des armées dans l'optique de son installation aux commandes de la Garde présidentielle. Paul Biya, rapportent des indiscrétions, lui a plutôt renouvelé sa confiance. Il a été introduit au 3ème étage, dans le bureau du chef de l'Etat, par le contre-amiral joseph Fouda, conseiller spécial du chef de l'Etat Après l'entretien, le «nouveau Corn GP» est ressorti du bureau tout souriant, avec une mallette (sans doute pleine de billets de banque) pour s'équiper en biens matériels et célébrer sa promotion.



21/01/2013
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