Côte d’Ivoire : Les Casques bleus accusés d’avoir appuyé les Forces Nouvelles
18-12-2010
Côte d’Ivoire : Les Casques bleus accusés d’avoir appuyé les Forces Nouvelles
(AfriSCOOP Abidjan) — Un calme précaire règne dans la
partie Sud de la Côte d’Ivoire, ce samedi, où les populations sont
encore sous le choc d’un reportage d’une chaîne de télévision française
diffusé vendredi par la télévision nationale. Ce reportage montre que
certains des huit cent Casques bleus stationnés aux alentours de l’hôtel
du Golf, quartier général à Abidjan du gouvernement Alassane Ouattara,
ont combattu au profit de l’ex-rébellion ivoirienne, a constaté
Afriscoop à Abidjan.
Des images réalisées jeudi par la chaîne de télévision française TF1, et diffusées à Abidjan vendredi par la télévision publique, lors des affrontements militaires dans le périmètre de l’hôtel du Golf, où sont reclus Alassane Ouattara son gouvernement et les ex-rebelles des Forces Armes des Forces Nouvelles, ex-rébellion, trahissent clairement les Casques bleus.
Ces derniers sont visibles avec des armes lourdes (roquettes à propulsion par gaz-RPG) et d’autres armes automatiques (kalachnikovs) en train de combattre aux côtés de l’ex-rébellion contre les forces régulières ivoiriennes.
Des Casques bleus « vêtus », selon le commentaire, de treillis et d’autres accessoires estampillés UN et des ex-rebelles portant des tenues militaires semblables à celles des Casques bleus sont aussi visibles sur ce film des affrontements ayant fait au moins une dizaine de morts.
Le reportage de TF1 présente des combattants onusiens camouflés dans les jardins de l’hôtel, derrière des fils barbelés, armes aux poings tirant sur les positions des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire.
Alors question, l’arbitre (l’ONUCI, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) est-il devenu un combattant, allié à l’ex-rebellion que le régime de Laurent Gbagbo, président investi par le Conseil constitutionnel, se résout désormais à appeler « la rébellion » ?
L’état-major des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) que le gouvernement d’Alassane Ouattara, déclaré « vainqueur » par la Commission Electorale Indépendante (CEI) de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, félicite pour leur « esprit républicain », constatent pour leur part les Casques bleus sont « complices » des FAFN.
Les FDS-CI font observer que des hélicoptères UN survolent incessamment leurs positions à l’effet de fournir des renseignements aux FAFN ; elles dénoncent par exemple que le jeudi, jour des combats, des hélico de l’armée onusienne ont constamment survolés la ville de Tiébissou (Centre) - tenue par les forces régulières - quelques heures avant que les FAFN n’attaquent leurs positions.
Ce sont des FDS-CI intriguées par ces « agissements » des Casques bleus qui concluent que « l’ONUCI ne joue plus son rôle d’interposition en Côte d’Ivoire » au motif qu’elle a pris fait et cause pour le gouvernement Alassane Ouattara reclus depuis maintenant trois semaines à l’hôtel du Golf.
Par ailleurs, les douanes ivoiriennes favorables à Laurent Gbagbo ont saisi vendredi à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan trois valises diplomatiques « suspectes » contenant des appareils non identifiés ou que leurs porteurs (des Français) ont refusés d’identifier. Le même jour, les douanes ivoiriennes ont aussi intercepté au port autonome d’Abidjan 54 conteneurs, « en provenance de la France », dont « deux contenaient des minutions non conformes aux normes internationales ».
Si les valises diplomatiques sont aux mains des autorités ivoiriennes au pouvoir, ce n’est pas le cas pour les conteneurs qui ont été « refoulés » de la Côte d’Ivoire.
Les armes se sont tues dans le pays après des manifestations éclatées, mais isolées, des militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui a appelé mercredi « le peuple ivoirien à soutenir massivement » Guillaume Soro premier ministre d’Alassane Ouattara à « installer » son gouvernement.
Vendredi, en marge de la grève de transporteurs, des manifestations de protestations contre le pouvoir en place ont fait « trois morts », dans la banlieue balnéaire de Grand-Bassam à une cinquantaine de kilomètres au Sud d’Abidjan. Et qu’en représailles des marcheurs qui avaient érigé des barricades sur les artères de la ville ont aussi des véhicules de la police nationale, témoignent des sources sur place.
Côte d’Ivoire : bourbier pour Hauts fonctionnaires onusiens
(AfriSCOOP Abidjan) — Hier, ce sont les Représentants spéciaux du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Albert Tévoèdjrè (Bénin), Pierre Schori (Suède), Haut Représentant pour les Elections (HRE), Gérard Stoudman (Allemagne), qui ont successivement été rappelés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est Young Jin Choi (Sud-Coréen) qui est menacé d’expulsion des bords de la lagune Ebrié.
Il y a comme un signe indien dans le destin des hauts fonctionnaires que l’ONU expédie en Côte d’Ivoire chaque fois que la crise que transporte ce pays far de l’Afrique de l’Ouest s’enlise.
Les jours du Représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le Sud-Coréen Young Yin Choi, sont comptés en Côte d’Ivoire. Son mandant, Ban Ki Moon n’a officiellement pas encore arrêté une décision pour le relever de ses fonctions d’ « observateur » et de « certificateur » du processus de paix ivoirien, les appels à son « expulsion » du territoire ivoirien sonnent comme un glas pour cet illustre fonctionnaire international qui faisait l’unanimité auprès des acteurs politiques locaux et le monde diplomatique à propos de sa gestion de la crise ivoirienne.
YOUNG JIN CHOI LA DISGRACE INATTENDUE
Mais depuis l’éclatement de la crise post-électorale que lui impute en partie des proches du président ivoirien reconduit, Y.J. Choi apprécié pour sa « rigueur » et sa « perspicacité » dans la haute sphère d’observateurs onusiens est indésirable au pays de Laurent Gbagbo dont des partisans les plus caciques réclament la tête.
Y.J. Choi a commis un péché de lèse majesté, l’accusent-ils, et s’interrogent-ils « comment un fonctionnaire onusien peut-il oser décider de celui qui a gagné une élection présidentielle ? » Pour les partisans de Laurent Gbagbo au détriment duquel le mis en cause déclare mordicus que « c’est M. Alassane Ouattara qui est le vrai vainqueur de l’élection présidentielle » et que « c’est M. Alassane Ouattara qui est le président de la République de Côte d’Ivoire », l’émissaire a poussé trop loin le bouchon : « il a outrepassé son mandat ».
Pour cette « ingérence » dans les affaires ivoiriennes, oust il faut le relever clament les pro-Gbagbo qui ne peuvent se retenir à mesure l’intéressé se prononce sur le sujet brûlant en ce moment en Côte d’Ivoire : les résultats électoraux.
Cela dit, les camarades syndicalistes du chef de l’Etat « investit », les enseigneurs du monde de la Recherche universitaire, ont franchi le cap de la mise en garde. « Le Synares demande au Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-Moon, de rappeler immédiatement son Représentant spécial en Côte d’Ivoire pour avoir outrepassé les limites de son mandat, et affirme qu’il le tiendra pour responsable de tous les drames qui surviendraient du fait de sa prise de position erronée et partisane ».
Le Synares n’est pas un jeu, la France de Jacques Chirac en sait quelque chose ; elle que ce puissant instrument de lutte syndicale, qui a vu émerger en son sein les grands noms du syndicalisme ivoirien comme Laurent Gbagbo, Simone Ehivet (épouse M. Gbagbo), Gnamien Messou…, a vertement accusé de déstabiliser la Côte d’Ivoire, suite à la tentative manquée de coup d’Etat en septembre 2002, au moment même où la classe politique dirigeante avait la langue dans la poche.
Les jeunes ‘’patriotes‘’ ont M. Choi dans leur viseur, leur chef Charles Blé Goudé, nommé tout récemment ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la salubrité, n’a pas certes embouché la trompette du Synares mais c’est tout comme quand il taxe l’Onusien de « rebelle » de connivence, selon lui, avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et paix (RHDP) et la rébellion des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN).
Plus subtile mais menaçant quand même, l’ancien ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’ONU, SEM Alcide Djédjé, actuel ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo fut le premier brandir la menace d’expulsion contre Y.J. Choi.
« S’il continue dans les propos de ce genre nous allons demander officiellement son départ de la Côte d’Ivoire. Finalement, il devient un agent de déstabilisation qu’un agent de paixcomme le recommande son mandat. Nous sommes dans une République souveraine, membre des Nations Unies et toutes les résolutions qui sont prises sur la Côte d’Ivoire déclarent en préambule que la Côte d’Ivoire est souveraine. Il faut qu’il se ressaisisse parce que nous n’allons jamais accepter qu’un fonctionnaire des Nations Unies se comporte de la sorte dans un pays souverain », avait-il donné un signal fort de mécontentement.
Une épée de Damoclès plane sur la tête M. Choi au regard de la colère qu’il s’est attiré et dont on se souvient qui avait eu raison de ses prédécesseurs. On dira peut-être que les contextes ne sont pas les mêmes et que beaucoup a coulé sous le pont mais les ‘’patriotes‘’ sont restés impitoyables qui ne transigent pas avec la souveraineté de leur patrie.
PIERRE SCHORI DECHU AVEC LA 1721
Le Suédois Pierre Schori a fait les frais du nationalisme intransigeant des pro-Gbagbo qui ont fini par montrer le chemin de sa chère Suède à ce fonctionnaire onusien expédié en Côte d’Ivoire en mars 2005 flanqué quelque temps après de la résolution 1721 dont il devait veiller à la stricte application.
Les acteurs ivoiriens rentrés de Lomé (Togo) Linas Marcoussis (France), Accra I, II et III (Ghana), Tswane (Pretoria en Afrique du Sud), Abuja (Nigeria) à la recherche du compromis étaient presque sommés de faire de Laurent Gbagbo un roi sans couronne ni trône ; pire une reine d’Angleterre au nom de cette fameuse résolution 1721.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait décidé de conférer la gestion du pays au premier ministre (Charles Konan Banny) au mépris de la constitution de Côte d’Ivoire qui maintient à son poste le président de la République aussi longtemps qu’une partie du territoire national reste occupé ou que des conditions sécuritaires ou naturelles ne favorisent pas l’organisation d’élection justes et transparentes.
Pierre Schori n’était pas logé à la meilleure enseigne, lui qui devait coûte que coûte défendre la 1721 face aux irrésistibles soutiens du président élu en octobre 2000 et dont le régime de la Refondation avait été « injustement » été attaqué par un groupe armes qui va muer en une rébellion, baptisée plus tard les Forces nouvelles.
Le Suédois s’est beau accroché à sa feuille de route en déclarant le jour même de son adieu à l’ONUCI que« la crise ivoirienne doit être réglée strictement dans le cadre de la résolution 1721 », mais la pression militante des ‘’Gbagboïstes‘’ a fini par avoir raison de lui, deux ans après son arrivée en Côte d’Ivoire une terre pourtant hospitalière.
Le péché de Pierre Schori était aussi d’avoir déclaré à la tribune de l’Ong Elan que ceux qui croient au désarmement avant l’élection rêvent debout » alors que Simone Gbagbo et le camp présidentiel exigeaient « le désarmement avant les élections ».
Aussi et surtout, M. Schori s’était hasardé à clamer que l’ONUCI n’était pas venu en Côte d’Ivoire pour désarmer les rebelles contrairement aux recommandations des accords de Marcoussis et Pretoria. Même la résolution 1528 de son mandat, l’ONU préconisait « que le Gouvernement de réconciliation nationale entreprenne immédiatement l’exécution intégrale du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ».
ALBERT TEVOEDJRE, LE PREMIER ECHEC
Le Béninois Albert Tévoédjrè fut le tout premier missionnaire de l’ONU à diriger une opération d’observation d’envergure dans un pays en proie à une guerre fratricide sans merci ; mais quand il s’installe, c’est quasiment dans le silence précaire des armes.
A Tévoédjrè il a été reproché à son « arrogance » et d’être un « valet de l’occident » pour les simples raisons qu’il avait été suspecté de soutenir le G7, le groupe des sept (Pdci-Rdr-Udpci-Mfa et les mouvements rebelles : Mpci, Mpigo et Mjp).
M. Tévoèdjré disait pratiquement les résolutions onusiennes en faveur de l’opposition politique et militaire au point où il a fini par se mettre à l’étroit par le camp présidentiel ; la sortie du Béninois de la crise ivoirienne s’est signalée à partir du moment où Laurent Gbagbo a refusé de le recevoir à sa demande.
Il était déjà banni des tractations visant à normaliser la situation du pays par les proches de M. Gbagbo qui ne supportait plus qu’un fonctionnaire commis pour les « accompagner » à une fin heureuse de la crise envenime à souhait les choses.
La diplomatie ivoirienne va finir par demander la fin de mission de l’émissaire de Kofi Anan et obtenir son départ, « sans gloire » comme se sont plu à narguer des pontes du pouvoir Gbagbo.
Gerard Stoudman fait Haut Représentant pour les Élections (HRE) n’a pas fait long feu dans la forteresse de l’ex-hôtel Sebroko siège de l’ONUCI à Abidjan. Quelques mois seulement après sa nomination, il a fait monter contre lui le courroux des ‘’jeunes patriotes‘’ et du président ivoirien.
Le mal de M. Stoudman vouloir décider de la date des élections présidentielles à la place des Ivoiriens dont la loi fondamentale précise que l’organisation des élections relève d’une commission électorale.
« Toi, tu es qui pour décider de la date de l’élection présidentielle de mon pays » avait rageusement épinglé M. Gbagbo son hôte, expliquant qu’il avait demandé son départ et obtenu le rappel du commis venu de New York, siège de l’ONU.
Des cas d’Onusiens qui se sont cassé le nez à Abidjan sont légion, on pourrait par exemple rappeler superficiellement celui des membres africains et occidentaux du Groupe de Travail International (GTI).
Le GTI s’est frotté à l’Assemble nationale de Côte d’Ivoire en constatant la « fin » du mandat de cinq ans, en décembre 2006, de l’institution mais le groupe s’est piqué aux pro-Gbagbo. Ces derniers faisant feu de tout bois à travers marches, meetings, sit-in et des assauts contre le siège de l’ONUCI ont obtenu le recul du GTI.
Le groupe a appris à ses dépends qu’il était gauche pour un organe onusien, fut-il recommandé par new York, de lire dans le sens contraire la loi fondamentale d’un « Etat souverain ». Le désaveu du GTI va largement concourir à sa disparition précoce.
A la lumière des échecs cinglants passés en revue, il convient de déduire que de nombreux Hauts fonctionnaires onusiens n’ont pu prospérer en Côte d’Ivoire pour plusieurs raisons, parmi lesquelles on peut citer la complexité de la crise ivoirienne.
L’intransigeance des acteurs politiques qui pour une action qu’ils ont jugée favorable à un camp ou à un autre ont crié à la « complicité », la mauvaise lecture faite de la Constitution ivoirienne par les commis de la maison de verre de New York sont entre raisons qui expliquent la débâcle des envoyés de Kofi Anan et de Ban Ki Moon.
Par Seraphin KOUASSI, © AfriSCOOP
Côte d’Ivoire : Jean Ping (UA) dément avoir demandé le départ de Gbagbo
(AfriSCOOP Abidjan) — En visite de travail de 24 heures à Abidjan pour une médiation, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping a rencontré à la mi-journée le président sortant Laurent Gbagbo, reconduit par le Conseil constitutionnel, pour un mandat de cinq ans, a appris Afriscoop à Abidjan.
Au terme de l’audience, Jean Ping porteur d’un message du président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a démenti toutes allégations portant à croire que l’UA a demandé le départ de M. Gbagbo.
"L’ Union africaine a dit ça ? L’ Union africaine ? A ma connaissance, je ne crois pas !" a-t-il succinctement répondu à un journaliste.
Dans une déclaration l’Union africaine avait "suspendu" la Côte d’Ivoire de ses activités et invité le président Gbagbo à "respecter" le verdict des urnes qui donnent son rival Alassane Ouattara gagnant du second tour du scrutin du 28 novembre dernier.
Accompagné du président de la commission de la Cedeao, Jean Viktor Gbeho, Jean Ping devait rencontrer cette fin d’après-midi l’ancien premier ministre Alassane Ouattara "vainqueur" de l’élection présidentielle selon le président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko.
Un calme précaire règne à Abidjan où la seconde phase de la marche annoncée par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) en guise de soutien au gouvernement de Guillaume Soro premier ministre d’Alassane Ouattara n’a pas eu lieu, a constaté Afriscoop sur place.
Quelques échauffourées ont été signalées dans des quartiers du district d’Abidjan et en province où des jeunes manifestants ont érigé des barrières sur les artères principales. Le transport était également paralysé par une grève des agents dudit secteur.
Côte d’Ivoire : Les Casques bleus accusés d’avoir appuyé les Forces Nouvelles
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Des images réalisées jeudi par la chaîne de télévision française TF1, et diffusées à Abidjan vendredi par la télévision publique, lors des affrontements militaires dans le périmètre de l’hôtel du Golf, où sont reclus Alassane Ouattara son gouvernement et les ex-rebelles des Forces Armes des Forces Nouvelles, ex-rébellion, trahissent clairement les Casques bleus.
Ces derniers sont visibles avec des armes lourdes (roquettes à propulsion par gaz-RPG) et d’autres armes automatiques (kalachnikovs) en train de combattre aux côtés de l’ex-rébellion contre les forces régulières ivoiriennes.
Des Casques bleus « vêtus », selon le commentaire, de treillis et d’autres accessoires estampillés UN et des ex-rebelles portant des tenues militaires semblables à celles des Casques bleus sont aussi visibles sur ce film des affrontements ayant fait au moins une dizaine de morts.
Le reportage de TF1 présente des combattants onusiens camouflés dans les jardins de l’hôtel, derrière des fils barbelés, armes aux poings tirant sur les positions des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire.
Alors question, l’arbitre (l’ONUCI, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) est-il devenu un combattant, allié à l’ex-rebellion que le régime de Laurent Gbagbo, président investi par le Conseil constitutionnel, se résout désormais à appeler « la rébellion » ?
L’état-major des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) que le gouvernement d’Alassane Ouattara, déclaré « vainqueur » par la Commission Electorale Indépendante (CEI) de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, félicite pour leur « esprit républicain », constatent pour leur part les Casques bleus sont « complices » des FAFN.
Les FDS-CI font observer que des hélicoptères UN survolent incessamment leurs positions à l’effet de fournir des renseignements aux FAFN ; elles dénoncent par exemple que le jeudi, jour des combats, des hélico de l’armée onusienne ont constamment survolés la ville de Tiébissou (Centre) - tenue par les forces régulières - quelques heures avant que les FAFN n’attaquent leurs positions.
Ce sont des FDS-CI intriguées par ces « agissements » des Casques bleus qui concluent que « l’ONUCI ne joue plus son rôle d’interposition en Côte d’Ivoire » au motif qu’elle a pris fait et cause pour le gouvernement Alassane Ouattara reclus depuis maintenant trois semaines à l’hôtel du Golf.
Par ailleurs, les douanes ivoiriennes favorables à Laurent Gbagbo ont saisi vendredi à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan trois valises diplomatiques « suspectes » contenant des appareils non identifiés ou que leurs porteurs (des Français) ont refusés d’identifier. Le même jour, les douanes ivoiriennes ont aussi intercepté au port autonome d’Abidjan 54 conteneurs, « en provenance de la France », dont « deux contenaient des minutions non conformes aux normes internationales ».
Si les valises diplomatiques sont aux mains des autorités ivoiriennes au pouvoir, ce n’est pas le cas pour les conteneurs qui ont été « refoulés » de la Côte d’Ivoire.
Les armes se sont tues dans le pays après des manifestations éclatées, mais isolées, des militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui a appelé mercredi « le peuple ivoirien à soutenir massivement » Guillaume Soro premier ministre d’Alassane Ouattara à « installer » son gouvernement.
Vendredi, en marge de la grève de transporteurs, des manifestations de protestations contre le pouvoir en place ont fait « trois morts », dans la banlieue balnéaire de Grand-Bassam à une cinquantaine de kilomètres au Sud d’Abidjan. Et qu’en représailles des marcheurs qui avaient érigé des barricades sur les artères de la ville ont aussi des véhicules de la police nationale, témoignent des sources sur place.
Côte d’Ivoire : bourbier pour Hauts fonctionnaires onusiens
(AfriSCOOP Abidjan) — Hier, ce sont les Représentants spéciaux du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Albert Tévoèdjrè (Bénin), Pierre Schori (Suède), Haut Représentant pour les Elections (HRE), Gérard Stoudman (Allemagne), qui ont successivement été rappelés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est Young Jin Choi (Sud-Coréen) qui est menacé d’expulsion des bords de la lagune Ebrié.
Il y a comme un signe indien dans le destin des hauts fonctionnaires que l’ONU expédie en Côte d’Ivoire chaque fois que la crise que transporte ce pays far de l’Afrique de l’Ouest s’enlise.
Les jours du Représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le Sud-Coréen Young Yin Choi, sont comptés en Côte d’Ivoire. Son mandant, Ban Ki Moon n’a officiellement pas encore arrêté une décision pour le relever de ses fonctions d’ « observateur » et de « certificateur » du processus de paix ivoirien, les appels à son « expulsion » du territoire ivoirien sonnent comme un glas pour cet illustre fonctionnaire international qui faisait l’unanimité auprès des acteurs politiques locaux et le monde diplomatique à propos de sa gestion de la crise ivoirienne.
YOUNG JIN CHOI LA DISGRACE INATTENDUE
Mais depuis l’éclatement de la crise post-électorale que lui impute en partie des proches du président ivoirien reconduit, Y.J. Choi apprécié pour sa « rigueur » et sa « perspicacité » dans la haute sphère d’observateurs onusiens est indésirable au pays de Laurent Gbagbo dont des partisans les plus caciques réclament la tête.
Y.J. Choi a commis un péché de lèse majesté, l’accusent-ils, et s’interrogent-ils « comment un fonctionnaire onusien peut-il oser décider de celui qui a gagné une élection présidentielle ? » Pour les partisans de Laurent Gbagbo au détriment duquel le mis en cause déclare mordicus que « c’est M. Alassane Ouattara qui est le vrai vainqueur de l’élection présidentielle » et que « c’est M. Alassane Ouattara qui est le président de la République de Côte d’Ivoire », l’émissaire a poussé trop loin le bouchon : « il a outrepassé son mandat ».
Pour cette « ingérence » dans les affaires ivoiriennes, oust il faut le relever clament les pro-Gbagbo qui ne peuvent se retenir à mesure l’intéressé se prononce sur le sujet brûlant en ce moment en Côte d’Ivoire : les résultats électoraux.
Cela dit, les camarades syndicalistes du chef de l’Etat « investit », les enseigneurs du monde de la Recherche universitaire, ont franchi le cap de la mise en garde. « Le Synares demande au Secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-Moon, de rappeler immédiatement son Représentant spécial en Côte d’Ivoire pour avoir outrepassé les limites de son mandat, et affirme qu’il le tiendra pour responsable de tous les drames qui surviendraient du fait de sa prise de position erronée et partisane ».
Le Synares n’est pas un jeu, la France de Jacques Chirac en sait quelque chose ; elle que ce puissant instrument de lutte syndicale, qui a vu émerger en son sein les grands noms du syndicalisme ivoirien comme Laurent Gbagbo, Simone Ehivet (épouse M. Gbagbo), Gnamien Messou…, a vertement accusé de déstabiliser la Côte d’Ivoire, suite à la tentative manquée de coup d’Etat en septembre 2002, au moment même où la classe politique dirigeante avait la langue dans la poche.
Les jeunes ‘’patriotes‘’ ont M. Choi dans leur viseur, leur chef Charles Blé Goudé, nommé tout récemment ministre de la jeunesse, de l’emploi et de la salubrité, n’a pas certes embouché la trompette du Synares mais c’est tout comme quand il taxe l’Onusien de « rebelle » de connivence, selon lui, avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et paix (RHDP) et la rébellion des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN).
Plus subtile mais menaçant quand même, l’ancien ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’ONU, SEM Alcide Djédjé, actuel ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo fut le premier brandir la menace d’expulsion contre Y.J. Choi.
« S’il continue dans les propos de ce genre nous allons demander officiellement son départ de la Côte d’Ivoire. Finalement, il devient un agent de déstabilisation qu’un agent de paixcomme le recommande son mandat. Nous sommes dans une République souveraine, membre des Nations Unies et toutes les résolutions qui sont prises sur la Côte d’Ivoire déclarent en préambule que la Côte d’Ivoire est souveraine. Il faut qu’il se ressaisisse parce que nous n’allons jamais accepter qu’un fonctionnaire des Nations Unies se comporte de la sorte dans un pays souverain », avait-il donné un signal fort de mécontentement.
Une épée de Damoclès plane sur la tête M. Choi au regard de la colère qu’il s’est attiré et dont on se souvient qui avait eu raison de ses prédécesseurs. On dira peut-être que les contextes ne sont pas les mêmes et que beaucoup a coulé sous le pont mais les ‘’patriotes‘’ sont restés impitoyables qui ne transigent pas avec la souveraineté de leur patrie.
PIERRE SCHORI DECHU AVEC LA 1721
Le Suédois Pierre Schori a fait les frais du nationalisme intransigeant des pro-Gbagbo qui ont fini par montrer le chemin de sa chère Suède à ce fonctionnaire onusien expédié en Côte d’Ivoire en mars 2005 flanqué quelque temps après de la résolution 1721 dont il devait veiller à la stricte application.
Les acteurs ivoiriens rentrés de Lomé (Togo) Linas Marcoussis (France), Accra I, II et III (Ghana), Tswane (Pretoria en Afrique du Sud), Abuja (Nigeria) à la recherche du compromis étaient presque sommés de faire de Laurent Gbagbo un roi sans couronne ni trône ; pire une reine d’Angleterre au nom de cette fameuse résolution 1721.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait décidé de conférer la gestion du pays au premier ministre (Charles Konan Banny) au mépris de la constitution de Côte d’Ivoire qui maintient à son poste le président de la République aussi longtemps qu’une partie du territoire national reste occupé ou que des conditions sécuritaires ou naturelles ne favorisent pas l’organisation d’élection justes et transparentes.
Pierre Schori n’était pas logé à la meilleure enseigne, lui qui devait coûte que coûte défendre la 1721 face aux irrésistibles soutiens du président élu en octobre 2000 et dont le régime de la Refondation avait été « injustement » été attaqué par un groupe armes qui va muer en une rébellion, baptisée plus tard les Forces nouvelles.
Le Suédois s’est beau accroché à sa feuille de route en déclarant le jour même de son adieu à l’ONUCI que« la crise ivoirienne doit être réglée strictement dans le cadre de la résolution 1721 », mais la pression militante des ‘’Gbagboïstes‘’ a fini par avoir raison de lui, deux ans après son arrivée en Côte d’Ivoire une terre pourtant hospitalière.
Le péché de Pierre Schori était aussi d’avoir déclaré à la tribune de l’Ong Elan que ceux qui croient au désarmement avant l’élection rêvent debout » alors que Simone Gbagbo et le camp présidentiel exigeaient « le désarmement avant les élections ».
Aussi et surtout, M. Schori s’était hasardé à clamer que l’ONUCI n’était pas venu en Côte d’Ivoire pour désarmer les rebelles contrairement aux recommandations des accords de Marcoussis et Pretoria. Même la résolution 1528 de son mandat, l’ONU préconisait « que le Gouvernement de réconciliation nationale entreprenne immédiatement l’exécution intégrale du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ».
ALBERT TEVOEDJRE, LE PREMIER ECHEC
Le Béninois Albert Tévoédjrè fut le tout premier missionnaire de l’ONU à diriger une opération d’observation d’envergure dans un pays en proie à une guerre fratricide sans merci ; mais quand il s’installe, c’est quasiment dans le silence précaire des armes.
A Tévoédjrè il a été reproché à son « arrogance » et d’être un « valet de l’occident » pour les simples raisons qu’il avait été suspecté de soutenir le G7, le groupe des sept (Pdci-Rdr-Udpci-Mfa et les mouvements rebelles : Mpci, Mpigo et Mjp).
M. Tévoèdjré disait pratiquement les résolutions onusiennes en faveur de l’opposition politique et militaire au point où il a fini par se mettre à l’étroit par le camp présidentiel ; la sortie du Béninois de la crise ivoirienne s’est signalée à partir du moment où Laurent Gbagbo a refusé de le recevoir à sa demande.
Il était déjà banni des tractations visant à normaliser la situation du pays par les proches de M. Gbagbo qui ne supportait plus qu’un fonctionnaire commis pour les « accompagner » à une fin heureuse de la crise envenime à souhait les choses.
La diplomatie ivoirienne va finir par demander la fin de mission de l’émissaire de Kofi Anan et obtenir son départ, « sans gloire » comme se sont plu à narguer des pontes du pouvoir Gbagbo.
Gerard Stoudman fait Haut Représentant pour les Élections (HRE) n’a pas fait long feu dans la forteresse de l’ex-hôtel Sebroko siège de l’ONUCI à Abidjan. Quelques mois seulement après sa nomination, il a fait monter contre lui le courroux des ‘’jeunes patriotes‘’ et du président ivoirien.
Le mal de M. Stoudman vouloir décider de la date des élections présidentielles à la place des Ivoiriens dont la loi fondamentale précise que l’organisation des élections relève d’une commission électorale.
« Toi, tu es qui pour décider de la date de l’élection présidentielle de mon pays » avait rageusement épinglé M. Gbagbo son hôte, expliquant qu’il avait demandé son départ et obtenu le rappel du commis venu de New York, siège de l’ONU.
Des cas d’Onusiens qui se sont cassé le nez à Abidjan sont légion, on pourrait par exemple rappeler superficiellement celui des membres africains et occidentaux du Groupe de Travail International (GTI).
Le GTI s’est frotté à l’Assemble nationale de Côte d’Ivoire en constatant la « fin » du mandat de cinq ans, en décembre 2006, de l’institution mais le groupe s’est piqué aux pro-Gbagbo. Ces derniers faisant feu de tout bois à travers marches, meetings, sit-in et des assauts contre le siège de l’ONUCI ont obtenu le recul du GTI.
Le groupe a appris à ses dépends qu’il était gauche pour un organe onusien, fut-il recommandé par new York, de lire dans le sens contraire la loi fondamentale d’un « Etat souverain ». Le désaveu du GTI va largement concourir à sa disparition précoce.
A la lumière des échecs cinglants passés en revue, il convient de déduire que de nombreux Hauts fonctionnaires onusiens n’ont pu prospérer en Côte d’Ivoire pour plusieurs raisons, parmi lesquelles on peut citer la complexité de la crise ivoirienne.
L’intransigeance des acteurs politiques qui pour une action qu’ils ont jugée favorable à un camp ou à un autre ont crié à la « complicité », la mauvaise lecture faite de la Constitution ivoirienne par les commis de la maison de verre de New York sont entre raisons qui expliquent la débâcle des envoyés de Kofi Anan et de Ban Ki Moon.
Par Seraphin KOUASSI, © AfriSCOOP
Côte d’Ivoire : Jean Ping (UA) dément avoir demandé le départ de Gbagbo
(AfriSCOOP Abidjan) — En visite de travail de 24 heures à Abidjan pour une médiation, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping a rencontré à la mi-journée le président sortant Laurent Gbagbo, reconduit par le Conseil constitutionnel, pour un mandat de cinq ans, a appris Afriscoop à Abidjan.
Au terme de l’audience, Jean Ping porteur d’un message du président en exercice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a démenti toutes allégations portant à croire que l’UA a demandé le départ de M. Gbagbo.
"L’ Union africaine a dit ça ? L’ Union africaine ? A ma connaissance, je ne crois pas !" a-t-il succinctement répondu à un journaliste.
Dans une déclaration l’Union africaine avait "suspendu" la Côte d’Ivoire de ses activités et invité le président Gbagbo à "respecter" le verdict des urnes qui donnent son rival Alassane Ouattara gagnant du second tour du scrutin du 28 novembre dernier.
Accompagné du président de la commission de la Cedeao, Jean Viktor Gbeho, Jean Ping devait rencontrer cette fin d’après-midi l’ancien premier ministre Alassane Ouattara "vainqueur" de l’élection présidentielle selon le président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko.
Un calme précaire règne à Abidjan où la seconde phase de la marche annoncée par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) en guise de soutien au gouvernement de Guillaume Soro premier ministre d’Alassane Ouattara n’a pas eu lieu, a constaté Afriscoop sur place.
Quelques échauffourées ont été signalées dans des quartiers du district d’Abidjan et en province où des jeunes manifestants ont érigé des barrières sur les artères principales. Le transport était également paralysé par une grève des agents dudit secteur.