Côte d'Ivoire,Voici un document secret des militaires français / Kahia 2 : Le plan pour tuer Gbagbo
Côte d'Ivoire,Voici un document secret des militaires français / Kahia 2 : Le plan pour tuer Gbagbo
Le document est classé « Secret défense ». Grâce à des amitiés dans certains milieux français, nous en avons obtenu copie. Il a été à Paris. Il porte la griffe du général de brigade Didier Castres, adjoint du Centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées françaises, 14, rue Saint Dominique, 75700 Paris SP 07. Il était initialement adressé au général de brigade Francis Autran (commandant de la Force Licorne entre le 10 décembre 2009 et le 10 juin 2010) à Abidjan. Ce document a dû être réactualisé, exactement un mois avant le premier tour de la présidentielle ivoirienne, le 1er octobre 2010. Il a dû atterrir dans les mains du général Jean Pierre Palasset qui commande la force Licorne depuis le 10 juin 2010. Il a pour objet d’expliquer et de détailler l’opération montée par la DGSE pour renverser le président Gbagbo, quel que soit le verdict des urnes. Cette opération a pour nom de code « RCI/opération LICORNE : KAHIA 2/30 MILITAIRES COS-DIVISION ACTION DGSE ». Ce document vient éclairer tous ceux qui croient que les Ivoiriens accusent à tort le gouvernement français de comploter contre la Côte d’Ivoire. A lire et à conserver pour l’histoire.
Contexte général
La signature de l'Accord de Ouagadougou intervient
après un mois de négociations directes conduites sous l'égide de Blaise
Compaoré, président burkinabé et président en exercice de la Cedeao,
ancien allié de Gbagbo ,avant d'être accusé par celui-ci de complot à
son encontre.
Le Dialogue direct inter-Ivoiriens proposé par Laurent Gbagbo en
décembre 2006, en plein enlisement diplomatique et militaire, visait à
court-circuiter les nombreux médiateurs extérieurs, en particulier l'Onu
et le Groupe de travail international, considéré comme la voix du
Conseil de sécurité. Exit les occidentaux, les 3500 Français de
l'opération Licorne, les 9100 casques bleus de l'Onuci, exit également
le Premier ministre soutenu par la communauté internationale, Charles
Konan Banny.
Laurent Gbagbo et Guillaume Soro s'arrogent les rôles principaux de la transition ivoirienne.
L'Accord de Ouagadougou prévoit des disposilions
concernant les principaux points de divergence : l'identification des
citoyens ivoiriens en vue des élections, le désarmement des miliciens et
l'intégration des états-majors et forces armées dans une structure
unifiée.
Sur la question de l'identification des citoyens ivoiriens, les parties
au dialogue inter-lvoiriens conviennent de la reprise sur l'ensemble du
territoire des audiences foraines pour une période de trois mois «dès la
mise en place du nouveau gouvernement issu de l'accord».
Ces audiences foraines doivent notamment délivrer des jugements
supplétifs tenant lieu de certificats de naissance à des personnes nées
en Côte d'Ivoire mais qui n'ont jamais été déclarées à l'état civil
Ces documents, actes de naissance et jugements
supplétifs, permettront aux citoyens âgés de 18 ans et plus de
s'inscrire sur la liste électorale et de se voir délivrer, par la suite,
leur carte d'identité nationale et leur carte d'électeur. Des élections
présidentielles “ouvertes, démocratiques et transparentes” devraient
suivre l'aboutissement du processus d'identification des citoyens.
Concernant les forces combattantes - les Forces armées nationales de la
Côte d'Ivoire (FANCI), loyales au président Gbagbo, et les rebelles des
Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) - l'Accord prévoit le
regroupement des milices sur 17 sites prévus à cet effet en vue de leur
désarmement, démobilisation et réinsertion, Un service civique leur est
offert, «dans le but de les encadrer et de les former pour de futurs
emplois civils ou militaires»,
L'intégration des deux formations rivales dans une
armée unifiée doit se faire sous la direction d'un Centre de
commandement intégré (CCI), organe paritaire commandé conjointement par
le chef d'état-major général des Fanci, Philippe Mangou, et le chef
d'état-major des FAFN, Soumaïla Bakayoko. Le CCI sera chargé de :
- «la contribution à l'élaboration de la politique de défense et de sécurité ;
- la mise en œuvre du Programme national de désarmement, de
démobilisation et de réinsertion (Pnddr), sous la supervision des Forces
impartiales ;
- l'opérationnalisation des tâches militaires et de sécurité liées au processus de sortie de crise ;
- la sécurisation des audiences foraines, des opérations d'identification, ainsi que la sécurité du processus électoral ;
- la mise en place d'unités militaires et paramilitaires mixtes ;
- la coordination des mesures visant à garantir la protection de la
libre circulation des personnes et des biens sur toute l'étendue du
territoire national».
En outre, l'Accord ouvre l’amnistie aux “crimes et délits relatifs aux atteintes à la sûreté de l'Etat liés aux troubles qui ont secoué la Côte d'Ivoire et commis entre le 17 septembre 2000 et la date d'entrée en vigueur du présent Accord, à l 'exclusion des crimes économiques, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité». De même, les sanctions personnelles votées par le Conseil dé sécurité des Nations unies doivent être levées.
Enfin, l’accord demande le retrait progressif des
forces françaises participant à l'Opération Licorne et de l'Onuci. Les
premières doivent quitter la zone de confiance séparant le nord du sud
et rebaptisée «ligne verte», une ligne imaginaire allant d'est en ouest,
jalonnée de postes d'observation occupés par les forces françaises dont
la présence serait réduite de moitié tous les deux mois jusqu'à leur
suppression totale. Des corps de police mixtes. composés de rebelles et
des Forces de défense et de sécurité (FOS).
La mise en œuvre de l'accord est placée sous l'évaluation d'un Comité
d'évaluation et d'accompagnement (CEA) composé d'un président (le
Facilitateur , i.e. Blaise Compaoré, ou son représentant) et de trois
représentants respectifs des deux parties à l'accord (Gbagbo et Soro).
Ce sont ces deux parties qui décideront éventuellement d'élargir le
Comité à d'autres membres de la classe politique ivoirienne.
Marginalisés par le Dialogue direct inter-Ivoiriens, les autres
candidats à la présidence, Henri Konan Bédié, président du Parti
démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), et Alassane Dramane Ouattara,
président du Rassemblement des républicains (RDR), candidat de l'Elysée,
sont appelés à siéger aux côtés de Soro et de Gbagbo au Cadre permanent
et de réconciliation, un “organe de veille et de dialogue permanent”
ayant pour objectif “de renforcer la cohésion nationale”.
Il se dégage de cet accord une volonté de fermer les yeux sur les conflits et rancunes passés au profit d'une maîtrise, par Laurent Gbagbo et GuiIlaume Soro, de la vie politique et du processus de réconciliation nationale.
La communauté internationale qui avait trouvé dans
la nomination de Charles Konan Banny au poste de Premier ministre un
contrepoids à la capacité de nuisance de Laurent Gbagbo, jugé en partie
responsable des obstacles qui ont émaillé le processus de transition qui
devait éventuellement se conclure par la tenue d'élections
présidentielles, se trouve écartée de l'accord. Pourtant, il s'agit
moins d'un désaveu complet de la communauté internationale par les
acteurs ivoiriens que d'une tentative de gestion interne de la crise,
compte tenu de la méfiance persistant entre les acteurs. L'ONUCI et
l'Opération Licorne demeurent pertinentes dans ce contexte, même si leur
mission doit être adaptée en conséquence.
Tel est bien le sens de l'Accord qui n’exige pas le retrait complet des
forces étrangères avant la tenue des élections. Ainsi. le processus du
Ddr est soumis à la supervision des “forces impartiales” (opération
Licorne et Onuci), de même que la “ligne verte”, anciennement “zone de
confiance”.
Depuis la signature de l’Accord, le décret entérinant la création du
Centre de commandement intégré a été promulgué par Laurent Gbagbo le 18
mars, tandis que les chefs d'état-major respectifs des Fanci et des Fafn
ont pris connaissance de l’Accord et de leur rôle dans la
restructuration des forces armées ivoiriennes. Lassitude ou optimisme,
la communauté internationale a réagi promptement à la signature de
l'Accord. L'Union africaine a demandé officiellement à l'Onu de réduire
le nombre de ses casques bleus, la France a annoncé la diminution du
nombre de ses forces participant à l'opération Licorne de 3500 à 3000,
et le Fmi a annoncé une visite prochaine sur place.
La vigilance reste évidemment de mise. Dans cette perspective, des investigations menées en profondeur par les éléments de la communauté française du renseignement et les principaux alliés engagés avec eIle dans la résolution du conflit ivoirien ont permis de mettre au jour la volonté non avouée du clan présidentielle de bloquer l'avancée du processus électoral qui devrait, selon les différents accords, débuter le 31 octobre par l'élection présidentielle.
Contexte spécifique
La directive CEMA citée en référence dans la présente fiche d'orientation générale s'est profondément inspirée des conclusions des recherches qui ont été menées sur le théâtre ivoirien pour confier au Centre de planification et de conduite des opérations de l'état-major des armées françaises l'évaluation d'une opération assez spécifique dont la coordination sera confiée au COMANFOR.
Le Centre de planification et de conduite des
opérations qui se retrouve au cœur KAHIA2 s'est vu confier, conformément
à ses missions régaliennes et en tant que centre nerveux de la chaîne
de commandement opérationnel en amont, la veille stratégique et la
planification, puis en aval la conduite de cette opération voulue et
décidée par les autorités politiques françaises au plus haut niveau en
vue d'obtenir un changement d'interlocuteur au sommet de l’Etat
ivoirien, garantissant par effet induit le maintien du leadership
français dans la sous-région.
Les travaux conduits par la chaîne planification ont consisté à dégager
une stratégie spécifique pour anticiper les visées bellicistes du clan
présidentiel, en établissant une synthèse des évolutions des risques de
crise et à préparer les options militaires proposées au Cema.
A cet égard, le caractère transverse des options proposées à la haute
hiérarchie militaire dans la planification et la conduite de l'opération
en projection permettra d'éviter qu'il y ait une rupture au moment du
passage de la planification à la conduite de l'opération dans un délai
relativement cours.
II est recommandé au Comanfor, maître d'œuvre sur le théâtre ivoirien de KAHlA2, de mettre en place une cellule de crise commandée par un officier supérieur de son choix afin d'en 2 (deux) compétences complémentaire.
1- Une compétence géostratégique qui sera le fait d'officiers d'expérience chargés de l'anticipation opérationnelle et de synthèse apportant une expertise géostratégique avec un découpage du théâtre ivoirien. Il va s'agir de procéder lors de l'opération en projection, au déploiement des unités spécialisées du service action de la DGSE afin de neutraliser les principaux sites institutionnels, les résidences officielles et non officielles des présidents des institutions, les principaux bâtiments civils et militaires présentant un intérêt avéré qui seront préalablement localisées par le système Helios.
2- Une compétence fonctionnelle prenant en compte
la logistique, la conduite, les systèmes de communication et le
renseignement en profondeur.
Toutes ces données seront fournies en temps réel par les bureaux J pour
“Joint”. Il s'agit d'une structure dérivée de la structure Otan.
Cette organisation fonctionnelle sera complétée par des cellules
d'expertise particulières et par les officiers de liaison Drm/Dgse
présents sur le théâtre ivoirien.
Le bataillon de Licorne devra conduire, dans le cadre de la stratégie validée par le Cema, à compter du 30/09/2010, un exercice de franchissement amphibie sur les bords de la lagune ébrié, à proximité de l'ex- camp du 43ème Bima. L'objectif sera de valider Ies savoir-faire tactiques des équipages du peloton d'éclairage et d'investigation qui sera déployé.
Cette opération spéciale et clandestine a une haute valeur stratégique pour les plus hautes autorités politiques françaises et leurs alliés civils et militaires ivoiriens discrètement impliqués dans le dispositif opérationnel qui œuvre à l'avènement au soir du 31 octobre d'un nouvel ordre politique dans ce pays où les intérêts économiques et militaires doivent être maintenus et renforcés.
Prévue pour ne durer que 48 heures, l'opération Kahia 2, selon la capacité opérationnelle retenue, devra s'exécuter dans le secret le plus complet en lignes arriere ennemies et avec un effectif réduit de 30 commandos du COS pour la partie officielle et de la division action pour ce qui est de l'aspect clandestin.
Les commandos du Commandement des opérations spéciales (Cos) qui ont la capacité d'intervenir dans les 3 (trois) dimensions : terre, air et mer, se chargeront de la collecte des données pour l'Ema, qui, après analyses, appréciera de déployer un effectif et du matériel plus important. 6 (six) petits groupes de 5 (cinq) éléments seront déposés en avant-garde et rejoindront graduellement l'arrière des lignes ennemies par leurs propres moyens et transmettront les préparatifs du clan présidentiel ivoirien.
5 (cinq) nageurs du commando Hubert prépositionné à Lomé seront planifiés pour arriver la nuit sur la côte abidjanaise. Ce commando sera chargé de préparer l'arrivée éventuelle par voie de mer de combattants hostiles au régime ivoirien imposé par les accords de Ouagadougou préparés par la division action de la Dgse.
Au cours de cette opération de portée hautement
stratégique, les commandos du Cos et du service action de la Dgse qui
seront directement en projection ont discrètement été présentés au Cema
en marge de la préparation à laquelle ils ont pris part sous le
commandement du général Hogard. Il s'est agi d'un exercice final d'un
cycle de préparation sur 6 (six) mois dédié à KAHIA2 avant leur
projection sur le théâtre ivoirien.
La composante essentielle pour cette opération s'articulera autour des
éléments du premier cercle du Cos. Leur mission ne sera pas de remplacer
les unités existantes sur le théâtre ivoirien. Mais de créer et
réaliser une mission dans un environnement très hostile et spécifique.
1 - Le 1er Rpima
2 - Les commandos marine (Forfusco)
3 - Le Cpa 10
4 - Le 12ème Rdp
5 - Le Daos
6 - L'antenne Ciet
7 - L'Ehs
Seront les principales composantes de Kahia 2.