Côte d'Ivoire: Qui gouverne à Abidjan ?
Côte d'Ivoire: Qui gouverne à Abidjan ?
La Cote d’Ivoire est devenu depuis une semaine le centre du Monde. Depuis Jeudi dernier ce pays, jadis havre de paix et locomotive économique de l’Afrique de l’ouest est entré dans la tourmente. Tous les jours et chaque jour davantage on redoute son embrasement et même son éclatement. Le pays entier vit sous perfusion et ce sont les Ivoiriens qui trinquent de la plus triste des manières. La question qu’il convient de se poser désormais est celle de savoir qui gouverne à Abidjan ? Entre Alassane Dramane Ouatara, le president dit « Légitime » et Laurent Gbagbo, le président dit « Légal », entre le gouvernement formé par Ouatara à l’hotel du Golf situé à Cocody, un quartier huppé d’Abidjan et le gouvernement formé par Gbagbo au palais présidentiel, siège des institutions Ivoiriennes, lequel gouverne véritablement le pays de feu Houphouet Boigny ?
Sur le sujet, à l’intérieur du pays les points de vue sont partagés cependant qu’à l’extérieur les thèses s’affrontent. A Abidjan et dans l’arrière pays, l’opinion est divisée. Les partisans de la légalité pensent qu’au nom de la souveraineté reconnue à la Cote d’Ivoire au cours de la proclamation de son indépendance il y a 50 ans, au nom du principe de la non ingérence dans les affaires internes d’un Etat souverain reconnu par l’Onu, vu la constitution de la Cote d’Ivoire qui donne des prérogatives à la cours constitutionnelle, instance ultime de décision en matière électorale, seule la décision de celle-ci est valable et s’impose à tous les Ivoiriens. Les partisans de la légitimité partent du principe selon lequel le peuple ivoirien est souverain et exerce sa souveraineté à travers les élections. Le peuple a tranché et quelle que soit la manière avec laquelle le résultat a été donné, il faut s’en tenir à la volonté des ivoiriens, car « vox populi vox Dei ». La voix du peuple c’est la voix de Dieu.
Sur le plan international, l’opinion est en effervescence. Les grandes puissances à l’instar de la France, ancienne métropole de la Cote d’Ivoire et les Etats-Unis, première puissance de la planète se sont prononcées en faveur de Dramane Ouatara. L’Onu, à travers le représentant de son secrétaire général à Abidjan déclare Ouatara vainqueur. La Cedeao, organisation sous régionale s’est désolidarisée du gouvernement de Gbagbo, L’Union Européenne a décrété l’embargo contre la Code d’Ivoire. Conséquence, le pays est de plus en plus isolé du reste du monde.
Au-delà de cette élection, de la fraude supposée ou vraie ayant entachée le processus électoral, au-delà de la manière peu orthodoxe avec laquelle le résultat a été proclamé par la commission électorale indépendante, la situation qui prévaut en Cote d’Ivoire donne à penser.
Au-delà de deux hommes qui se battent pour le pouvoir à Abidjan, ce sont les deux blocs restés en hibernation et qui rappellent la guerre froide qui se réveillent. Du coup, la Cote d’Ivoire est devenu un champ d’expérimentation pour « un nouvel ordre politique mondial ».
Sur place au quartier cocody à Abidjan, deux immeubles, l’hôtel du golf et le palais présidentiel se regardent en chiens de faïence, à l’intérieur, deux hommes proclamés présidents entourés d’une garde prétorienne, au milieu d’eux, des millions d’ivoiriens pris en otage. Pour combien de temps encore ?