Cote d'ivoire : Pour Simone Gbagbo, "Dieu a donné la victoire à Laurent"
Cote d'ivoire : Pour Simone Gbagbo, "Dieu a donné la victoire à Laurent"
Alors qu'Alassane Ouattara appelle à déloger Laurent Gbagbo par la force, le camp du président sortant organise des meetings post-électoraux et prononce des discours victorieux. Simone Gbagbo, première militante, mène la danse. Reportage.
Ses suporters l'appellent volontiers "Maman".
Simone, l'influente épouse de Laurent Gbagbo, président sortant de la
Côte d'Ivoire, a rassemblé ce samedi près de 4 000 militants pour un
meeting à Abidjan. Pour elle, Alassane Ouattara, désigné président par
la communauté internationale et la Commission électorale ivoirienne et
retranché dans l'Hôtel du Golf depuis près d'un mois et demi, fait déjà
partie de l'histoire ancienne. Devant ses partisans, Simone Gbagbo
affirme qu'il est temps de relancer les affaires du pays.
"Il faut recommencer à vivre parce que la vie continue, déclare-t-elle.
Le temps des débats sur les élections entre Laurent Gbagbo et le chef
des bandits, ce temps-là est passé." Chrétienne évangéliste convaincue,
Simone Gbagbo place sa foi au cœur de chacun de ses discours. "Dieu mène
notre combat. Dieu nous a déjà donné la victoire", poursuit-elle.
Ses partisans sont sur la même ligne. "Dieu est avec le peuple et celui
que le peuple a choisi, c'est Laurent Gbagbo. Dieu a choisi Gbagbo !"
martèle un Ivoirien.
Au même moment, des hélicoptères militaires des Nations unies enchaînent
les passages à basse altitude, au-dessus du lieu du meeting. Un acte
délibéré de provocation pour Charles Blé Goudé, ministre de la jeunesse
de Laurent Gbagbo et leader charismatique des Jeunes patriotes.
"L'ONU se détourne de sa mission principale, affirme-t-il aux envoyés
spéciaux de FRANCE 24 à Abidjan. Ce n'est plus une force de maintien de
la paix ; elle convoie et soutient les rebelles. La radio de l'ONU est
devenue la radio des rebelles !"
Alors que la visite du médiateur de l'Union africaine et premier
ministre kényan, Raila Odinga, prévue ce dimanche, a été reportée au
début de la semaine prochaine, Alassane Ouattara réclame toujours une
intervention militaire de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest
(Cédéao) pour déloger son rival. Mais Laurent Gbagbo tient fermement les
cordons du budget de l'État et s'assure un soutien massif des forces
armées. Dans les faits, il reste aujourd'hui l'homme fort de la Côte
d'Ivoire.