Cote d'Ivoire: Paul Biya roule-t-il contre l'ONU, l'UA et la CEDEAO ?
DOUALA - 07 JAN. 2011
© Michel Michault Moussala | Aurore Plus
Selon un confrère français interviewé mercredi dernier au journal de 21 heures de France 24, le président angolais Jose Edouardo Dos Santos a envoyé des troupes d'élite à Laurent Gbagbo "via le Cameroun".
Il était 21h26, heure de Yaoundé et de Paris quand ce confrère travaillant à l'hebdomadaire français "L'Express" lâche à la fin de son interview à France 24 que Laurent Gbagbo a reçu des troupes d'élites angolaises qui sont passées par le Cameroun. Si cette information est vraie (et nous osons le croire qu'elle est fausse) elle met notre pays dans une position délicate. Le Cameroun s'est aligné sur la position de la Communauté internationale (ONU, UA, Cedeao) qui reconnaît le président élu et légitime de Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat Paul Biya ne fait pas partie des amis de Laurent Gbagbo comme le sont ses pairs d'Angola, de Sierra Leone, de Gambie, du Cap Vert et du Bénin, etc. Bien au contraire, on a l'impression, même s'il ne s'est pas encore exprimé de manière claire et nette sur la crise ivoirienne, qu'il suit la tendance générale mondiale qui va du côté d'Alassane Dramane Ouattara, qui dans une déclaration récente a révélé qu'il appelle le chef de l'Etat camerounais de temps à autre.
La politique de non ingérence du Cameroun dans les affaires intérieures des autres pays a été rappelée fort opportunément lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au chef de l'Etat Paul Biya mercredi dernier au palais de l'Unité par le corps diplomatique. Cela a toujours été une constante chez le numéro Un Camerounais qui n'est pas connu pour ses talents de médiateurs d'un Blaise Compaoré du Burkina Faso, d'un feu Omar Bongo Ondimba du Gabon. On n'a jamais vu Paul Biya intervenir dans les conflits qui ont secoué ses voisins de la Cemac comme le Tchad, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville. Tout au plus, à la demande du président français Nicolas Sarkozy et de certains de ses pairs de la Cemac de dénouer la crise de succession qui régnait au sein de la famille Bongo après le décès du chef de l'Etat de ce pays voisin. On avait alors vu Paul Biya s'activer pour qu’Ali Bongo Ondimba soit le seul candidat de la famille à l'élection présidentielle. Dans le passé, Paul Biya apportait son soutien discret, en armes et en argent à certains pays africains luttant pour leur indépendance. Tel fut le cas de la Namibie quand après l'indépendance de ce pays d'Afrique australe survenue en 1990, les Camerounais furent surpris d'apprendre par la bouche du président Sam Nujoma que notre pays était sa seconde patrie.
Les Camerounais découvrirent alors que des centaines d'élèves originaires de ce pays poursuivaient leurs études du côté de Buéa et de Limbe dans la région anglophone du Sud-ouest de notre pays. Ils apprirent que Paul Biya fournissait armes et agents à la Swapo (South West Africa People's Organisation), le parti indépendantiste qui luttait pour la souveraineté de ce territoire.
Si cette information est fondée, que s'est-il passé ? Le chef de l'Etat camerounais a-t-il reçu une demande de Jose Edouardo Dos Santos le président angolais ou de Laurent Gbagbo de laisser transiter ces troupes d'élite chez nous ? Nous n'en savons rien. Mais il y a une question que l'on peut se poser: de l'Angola à la Côte d'Ivoire, a-t-on besoin d'une escale technique ou autre, sachant qu'aujourd'hui les avions ont un rayon d'action qui leur permet de couvrir de longues distances, des milliers de kilomètres sans escale technique. En effet, quand on quitte l'Angola, sa capitale Luanda ou une autre ville de ce vaste pays, on traverse successivement la Rdc sur une petite partie, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, le Nigeria, le Bénin, le Togo et enfin le Ghana pour atteindre la Côte-d'Ivoire. Ou alors on survole carrément la côte ouest atlantique en longeant la côte ouest africaine. L'autre question est que, si c'est un avion civil ou militaire qui a fait escale chez nous et comment étaient habillés les occupants de cet avion, en civil ou en tenue militaire et quel type d'armes détenaient-ils ?
© Michel Michault Moussala | Aurore Plus
Selon un confrère français interviewé mercredi dernier au journal de 21 heures de France 24, le président angolais Jose Edouardo Dos Santos a envoyé des troupes d'élite à Laurent Gbagbo "via le Cameroun".
Il était 21h26, heure de Yaoundé et de Paris quand ce confrère travaillant à l'hebdomadaire français "L'Express" lâche à la fin de son interview à France 24 que Laurent Gbagbo a reçu des troupes d'élites angolaises qui sont passées par le Cameroun. Si cette information est vraie (et nous osons le croire qu'elle est fausse) elle met notre pays dans une position délicate. Le Cameroun s'est aligné sur la position de la Communauté internationale (ONU, UA, Cedeao) qui reconnaît le président élu et légitime de Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat Paul Biya ne fait pas partie des amis de Laurent Gbagbo comme le sont ses pairs d'Angola, de Sierra Leone, de Gambie, du Cap Vert et du Bénin, etc. Bien au contraire, on a l'impression, même s'il ne s'est pas encore exprimé de manière claire et nette sur la crise ivoirienne, qu'il suit la tendance générale mondiale qui va du côté d'Alassane Dramane Ouattara, qui dans une déclaration récente a révélé qu'il appelle le chef de l'Etat camerounais de temps à autre.
La politique de non ingérence du Cameroun dans les affaires intérieures des autres pays a été rappelée fort opportunément lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au chef de l'Etat Paul Biya mercredi dernier au palais de l'Unité par le corps diplomatique. Cela a toujours été une constante chez le numéro Un Camerounais qui n'est pas connu pour ses talents de médiateurs d'un Blaise Compaoré du Burkina Faso, d'un feu Omar Bongo Ondimba du Gabon. On n'a jamais vu Paul Biya intervenir dans les conflits qui ont secoué ses voisins de la Cemac comme le Tchad, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville. Tout au plus, à la demande du président français Nicolas Sarkozy et de certains de ses pairs de la Cemac de dénouer la crise de succession qui régnait au sein de la famille Bongo après le décès du chef de l'Etat de ce pays voisin. On avait alors vu Paul Biya s'activer pour qu’Ali Bongo Ondimba soit le seul candidat de la famille à l'élection présidentielle. Dans le passé, Paul Biya apportait son soutien discret, en armes et en argent à certains pays africains luttant pour leur indépendance. Tel fut le cas de la Namibie quand après l'indépendance de ce pays d'Afrique australe survenue en 1990, les Camerounais furent surpris d'apprendre par la bouche du président Sam Nujoma que notre pays était sa seconde patrie.
Les Camerounais découvrirent alors que des centaines d'élèves originaires de ce pays poursuivaient leurs études du côté de Buéa et de Limbe dans la région anglophone du Sud-ouest de notre pays. Ils apprirent que Paul Biya fournissait armes et agents à la Swapo (South West Africa People's Organisation), le parti indépendantiste qui luttait pour la souveraineté de ce territoire.
Si cette information est fondée, que s'est-il passé ? Le chef de l'Etat camerounais a-t-il reçu une demande de Jose Edouardo Dos Santos le président angolais ou de Laurent Gbagbo de laisser transiter ces troupes d'élite chez nous ? Nous n'en savons rien. Mais il y a une question que l'on peut se poser: de l'Angola à la Côte d'Ivoire, a-t-on besoin d'une escale technique ou autre, sachant qu'aujourd'hui les avions ont un rayon d'action qui leur permet de couvrir de longues distances, des milliers de kilomètres sans escale technique. En effet, quand on quitte l'Angola, sa capitale Luanda ou une autre ville de ce vaste pays, on traverse successivement la Rdc sur une petite partie, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, le Nigeria, le Bénin, le Togo et enfin le Ghana pour atteindre la Côte-d'Ivoire. Ou alors on survole carrément la côte ouest atlantique en longeant la côte ouest africaine. L'autre question est que, si c'est un avion civil ou militaire qui a fait escale chez nous et comment étaient habillés les occupants de cet avion, en civil ou en tenue militaire et quel type d'armes détenaient-ils ?