COTE D'IVOIRE : Et si la communauté internationale échouait ?
COTE D'IVOIRE : Et si la communauté internationale échouait ?
(Guineeconakry.info 13/01/2011)
Aussi incroyable et insensé que cela peut paraître, la communauté internationale semble vraiment échouer dans le dossier ivoirien. Echec dans le bras de fer qui l’oppose au président sortant Laurent Gbagbo. En effet, depuis la proclamation des résultats du scrutin du 28 novembre 2010 et le refus du candidat du FPI de reconnaître les résultats rendus par la commission électorale indépendante, la communauté internationale, dans sa quasi-unanimité, réclame et s’emploie en faveur du départ de Laurent Gbagbo. Sans succès. Au contraire, ses rangs se relâchent...
Les premières condamnations et autres positions de principes vertement proclamés n’auront pas impressionné Gbagbo. Les menaces d’intervention armée aussi ne lui font pas peur. Au contraire, s’abritant derrière des arguments juridiques et surfant sur la dimension multiculturelle de la nation ivoirienne, Laurent Gbagbo a jusqu’ici réussi à retourner la situation en sa faveur.
C’est ainsi qu’il a concrètement réussi notamment à opposer à l’interventionnisme de la communauté internationale, le nationalisme et le panafricanisme. Et la mayonnaise a pris au point que beaucoup de leaders africains sont entrain de se désolidariser de la tendance hostile à Laurent Gbagbo. Ils s’en écartent non seulement parce qu’ils ne veulent pas cautionner une logique d’impérialisme occidental qui bafoue l’indépendance d’un Etat africain, mais aussi parce que subitement, ils réalisent qu’une intervention militaire pouvait avoir des répercussions jusque-là insoupçonnées.
Du coup, les déclarations tonitruantes de certains grands de ce monde promettant le départ imminent de Gbagbo sont en passe de se révéler quelque peu vaines ou retardataires. On se rappelle notamment les menaces de Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint américain, chargé des affaires africaines qui, quelques jours seulement après l’éclatement de la crise promettait au micro de rfi qu’il était exclu que Laurent Gbagbo fasse encore un mois à la tête de l’Etat ivoirien. Il se trouve qu’aujourd’hui encore, Laurent Gbagbo est solidement installé au sommet de la Côte d’Ivoire.
D’ailleurs, un signe qui ne trompe pas, la situation ivoirienne ne fait plus la une de la presse. Comme c’était le cas plusieurs jours après l’éclatement de la crise. La Tunisie, l'Algérie, le Niger ont volé la Une à la Côte d'Ivoire.
Pourtant, la communauté internationale n’a pas intérêt à échouer en Côte d’Ivoire. Car ce serait un fâcheux précédent. Cette foultitude de nations échouant devant l’individu qu’est Laurent Gbagbo. Après un tel échec, à qui d’autre cette communauté internationale voudra-t-elle dicter sa loi ? Surtout après être allée aussi loin, dans le dossier ivoirien.
Cependant, s’il y a échec, la communauté internationale ne s’en prendra pas qu’à elle-même. Elle se sera mal prise. Elle a eu des réactions hâtives et trop spontanées. Qui n’ont fait que durcir la position de Laurent Gbagbo. Durcissement qui s’est doublé d’une réaction méthodique et structurée. Ce qu’il capitalise aujourd’hui. Jusques à quand Gbagbo sera seul contre ...toute (la communauté internationale) ?
Fodé Kalia Kamara pour GuineeConakry.info
(Guineeconakry.info 13/01/2011)
Aussi incroyable et insensé que cela peut paraître, la communauté internationale semble vraiment échouer dans le dossier ivoirien. Echec dans le bras de fer qui l’oppose au président sortant Laurent Gbagbo. En effet, depuis la proclamation des résultats du scrutin du 28 novembre 2010 et le refus du candidat du FPI de reconnaître les résultats rendus par la commission électorale indépendante, la communauté internationale, dans sa quasi-unanimité, réclame et s’emploie en faveur du départ de Laurent Gbagbo. Sans succès. Au contraire, ses rangs se relâchent...
Les premières condamnations et autres positions de principes vertement proclamés n’auront pas impressionné Gbagbo. Les menaces d’intervention armée aussi ne lui font pas peur. Au contraire, s’abritant derrière des arguments juridiques et surfant sur la dimension multiculturelle de la nation ivoirienne, Laurent Gbagbo a jusqu’ici réussi à retourner la situation en sa faveur.
C’est ainsi qu’il a concrètement réussi notamment à opposer à l’interventionnisme de la communauté internationale, le nationalisme et le panafricanisme. Et la mayonnaise a pris au point que beaucoup de leaders africains sont entrain de se désolidariser de la tendance hostile à Laurent Gbagbo. Ils s’en écartent non seulement parce qu’ils ne veulent pas cautionner une logique d’impérialisme occidental qui bafoue l’indépendance d’un Etat africain, mais aussi parce que subitement, ils réalisent qu’une intervention militaire pouvait avoir des répercussions jusque-là insoupçonnées.
Du coup, les déclarations tonitruantes de certains grands de ce monde promettant le départ imminent de Gbagbo sont en passe de se révéler quelque peu vaines ou retardataires. On se rappelle notamment les menaces de Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint américain, chargé des affaires africaines qui, quelques jours seulement après l’éclatement de la crise promettait au micro de rfi qu’il était exclu que Laurent Gbagbo fasse encore un mois à la tête de l’Etat ivoirien. Il se trouve qu’aujourd’hui encore, Laurent Gbagbo est solidement installé au sommet de la Côte d’Ivoire.
D’ailleurs, un signe qui ne trompe pas, la situation ivoirienne ne fait plus la une de la presse. Comme c’était le cas plusieurs jours après l’éclatement de la crise. La Tunisie, l'Algérie, le Niger ont volé la Une à la Côte d'Ivoire.
Pourtant, la communauté internationale n’a pas intérêt à échouer en Côte d’Ivoire. Car ce serait un fâcheux précédent. Cette foultitude de nations échouant devant l’individu qu’est Laurent Gbagbo. Après un tel échec, à qui d’autre cette communauté internationale voudra-t-elle dicter sa loi ? Surtout après être allée aussi loin, dans le dossier ivoirien.
Cependant, s’il y a échec, la communauté internationale ne s’en prendra pas qu’à elle-même. Elle se sera mal prise. Elle a eu des réactions hâtives et trop spontanées. Qui n’ont fait que durcir la position de Laurent Gbagbo. Durcissement qui s’est doublé d’une réaction méthodique et structurée. Ce qu’il capitalise aujourd’hui. Jusques à quand Gbagbo sera seul contre ...toute (la communauté internationale) ?
Fodé Kalia Kamara pour GuineeConakry.info
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