Côte d'Ivoire. 4 personnes égorgées et un village incendié

Côte d'Ivoire. 4 personnes égorgées et un village incendié
C’est au lendemain des évènements d’Arrah que plusieurs villages dans le département de Kouibly ont été attaqués entre le mardi et hier. Des attaques attribuées aux allogènes Mossi. Bilan : quatre personnes égorgées et un village incendié au 3/4. La tension reste vive

Le nouveau Courrier

C’est au lendemain des évènements d’Arrah que plusieurs villages dans le département de Kouibly ont été attaqués entre le mardi et hier. Des attaques attribuées aux allogènes Mossi. Bilan : quatre personnes égorgées et un village incendié au 3/4. La tension reste vive.

Pendant huit années de rébellion armée, l’ouest ivoirien a énormément souffert et payé un lourd tribut qui, hélas, ne semble pas suffire aux adeptes de l’extrême violence. Puisque c’est encore cette partie de la Côte d’Ivoire qui va payer cher cette crise postélectorale, avec officiellement plus d’un millier de morts. Il ne passe un seul jour sans que l’ouest du pays ne connaisse des péripéties.

Le mardi 14 février dernier, alors que la planète entière célébrait l’amour, des populations de l’ouest ivoirien et particulièrement celles de Kouibly avaient rendez-vous avec la mort. En effet, le village de Pohoumbly (9 km de Kouibly) dans la sous-préfecture de Ouyably-Gnondrou a connu un triste après midi. Selon les témoignages en notre possession,aux environs de 16h des allogènes Mossi se sont révoltés et ont incendié plusieurs habitations appartenant aux autochtones Wê.

Dans cette furia, ils n’ont pas épargné la maison du président des jeunes et même celle du chef des Mossi de Pohoumbly qui tentait de calmer les siens qui s’en prenaient aux biens des autochtones. Toujours selon les informations recueillies, cette furia des Mossi est partie du fait que la veille, c'est-à-dire dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 février dernier, des coupeurs de routes ont attaqué un camion de cacao dans lequel se trouvaient deux jeunes pisteurs Mossi (résidant à Pohoumbly) qui ont perdu la vie, entre les villages de Teuwôh et Soakapé-Douédy. Pour ces Mossi révoltés, il s’agirait d’un guet-apens tendu à leurs semblables ou d’un règlement de compte qui ne pouvait que provenir de jeunes autochtones. D’où ce désir de vendetta manifesté par l’incendie au ¾ du village de Pohoumbly. Non satisfait de cet acte, dans la nuit de mercredi à hier jeudi 16 février, les Mossi vont attaquer nuitamment le village de Teuwôh, non loin duquel a eu lieu le drame. 

Ils vont égorger quatre villageois qui dormaient paisiblement dans leurs cases. Il s’agit de Kpléhoulou Joachim, Gbohou Kévin, Gnonsso Jocelyn et Hiya Bertin qui ont été les victimes de cette descente meurtrière des allogènes sur le village de Teuwôh, égorgés comme des poulets. Les villageois pour la plupart ont trouvé refuge en brousse avant de se retrouver au petit matin dans les villages voisins de Siébly et Guessably. La gendarmerie de Kouibly et de Facobly, en plus des sous-préfets de Kouibly et de Ouyably-Gnondrou se sont rendus hier sur les lieux pour ramener la sécurité et faire baisser la tension qui reste toujours tendue. Les populations autochtones ne se sentent plus en sécurité sur leurs propres terres et en appellent au gouvernement afin de prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité des populations.

Frank Toti

 




17/02/2012
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