Corruption : La police remporte la palme

Cameroun - Corruption : La police remporte la palme Selon une récente enquête de Transparency International, ce service est le plus gangrené par le phénomène au Cameroun.

La  police  camerounaise,  selon le baromètre mondial de la corrup-tion 2013, occupe la première place des institutions les plus corrompues du  pays  avec  un  chiffre  de  69%. «Elle remplace à ce rang, les services de la douane, sorti premier lors de la  précédente enquête sur les services les plus corrompus du Cameroun.»a déclaré Roger ngoh Yom, secrétaire exécutif  de  Transparency  international Cameroun, le mardi 09 juillet 2013 au cours d’une conférence de presse donnée  à  Yaoundé.  L’on  a  appris que  le  système  judiciaire  compte 55% de personnes ayant payé des pots-de-vins, puis les services des impôts et taxes, avec 46%.

Le  système  éducatif,  les  services médicaux, les services d’enregistrement et de délivrance de permis (enregistrement civil des naissances et mariages, délivrances de licences  et  de  permis,  enregistrement des droits de propriété et des transferts de propriété) les services liés à la propriété et enfin les services publiques (téléphone, électricité, eau, etc.), bouclent la boucle dans ce baromètre mondial de la corruption, édition 2013.

Cette enquête a été réalisée dans 107  pays,  dont  le  Cameroun. «L’échantillonnage a consisté à faire le tour  des  dix  régions  du  pays,  pour recueillir des témoignages des personnes victimes  de  corruption  et  à  prendre l’avis des personnes âgées de plus 18 ans sur des questions précises», a révélé la vice-présidente  de  Transparency international  Cameroun,  Béatrice elom. il s’agissait des questions du genre  :  «La  corruption  a-t-elle augmenté  ou  regressé  ?  Avez-vous versé des pots-de vin en 2011 ? A quel service et pourquoi? Quel est le service le  plus  corrompu  d’après-vous  ? Pourquoi ? Voulez-vous agir contre ce fléau ?» a-t-elle poursuivi.

A  l’issue  de  cette  expérience avec la population,  il ressort que 46% des personnes pensent que le niveau de corruption au Cameroun a augmenté au cours des deux dernières années, tandis que 24% pense qu’il stagne. Plus de trois personnes sur  cinq  au  Cameroun,  soit  62%, avouent avoir payé des pots-de-vin pour être servies dans une administration.  58%  de  personnes  ont reçues  des  demandes  de  pots-de-vin; plus d’une personne sur deux, soit  45%,  n’est  pas  disposée  à dénoncer un acte de corruption par peur  de  représailles,  ou  parce qu’elles estiment que cela ne changera pas la situation. Pourtant, 79% autres pensent tout de même qu’il est possible de lutter contre ce fléau.

L’objectif de ce baromètre est de  presser  les  autorités  à  faire «voter  la  loi  anti-corruption,  faire appliquer l’article 66 de la constitution afin d’internationaliser la lutte contre ce fléau par le biais de la convention de l’union africaine sur la lutte contre la corruption», indique Béatrice Elom. En  2012,  le  Cameroun  était (34ème sur 48 pays africains) dans l’indice de perception de la corruption dans le monde.

© Mutations : Nadine Ndjomo


10/07/2013
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