Convocation du corps électoral: Des opposants dénoncent un hold-up électoral
Douala, 03 juillet 2013
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Après la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral, des leaders des partis de l’opposition accusent Paul Biya de verrouiller les institutions.
Le décret pris mardi 2 juillet 2013 par le président de la République convoquant le corps électoral le 30 septembre, ce, quelques jours seulement après une nouvelle prorogation pour une durée de trois mois, du mandat des conseillers municipaux fait des gorges chaudes. Même si dans les différents états-majors, on s’organise pour prendre activement part à cette consultation électorale, des leaders de la société civile et des partis politiques de l’opposition condamnent avec fermeté cette décision unilatérale de « l’homme lion ». Estimant que Paul Biya devrait procéder au préalable à la consultation de toutes les forces vives de la nation. « La convocation du corps électoral est un acte de manipulation politique. Le chef de l’Etat persiste à garder tout seul le contrôle total du processus électoral camerounais. Ceci est un refus manifeste d’établir un système électoral consensuel, clair et connu de tous à l’avance », dénonce le Cameroon people’s party (Cpp) dans un communiqué signé de Franck Essi, son secrétaire général.
Le parti d’Edith Kah Wala soutient que cet acte est l’expression d’un verrouillage des institutions. « Il prend un plaisir machiavélique à embrouiller les Camerounais(es). Cela est perceptible à travers les tours de passe-passe auxquels il se livre… Il prend ainsi de court tous(tes) les acteurs(trices) du processus électoral : les populations, les partis politiques (ceux de son camp y compris) et l’organe en charge des élections (Elecam) dont la fragilité organisationnelle est connue de tous », observe Franck Essi.
Le Bloc pour la reconstruction intégrale du Cameroun (Bric) n’est pas en reste. Ce parti politique qualifie l’attitude de Paul Biya de dictatoriale. « Avec la convocation du corps électoral de façon unipersonnelle par Biya, le peuple vient de se rendre compte que nous sommes dans une dictature où le seul maitre s’appelle Biya et le peuple subit et continue de subir. Face à une telle dictature il est important de réfléchir désormais sur les nouvelles techniques de conquêtes du pouvoir, car pour moi ne pas agir c’est être complice », menace Ernest Pekeuho, le président national du Bric.
Les deux leaders rejoignent ainsi Hilaire Kamga, le porte-parole de l’offre Orange au Cameroun qui soutient mordicus que la convocation du corps électoral pour le 30 septembre « traduit l’incapacité programmatique du régime Rdpc au pouvoir à Yaoundé. Ce décret met une fois de plus à nue l’embrouillamini qui caractérise l’ordre gouvernant en place à Yaoundé » regrette-t-il. Quoi qu’on en dise, les dés sont jetés, et le conseil électoral désormais sevré de l’un de ses membres récemment terrassé par un accident cardio-vasculaire devra statuer sur la pléthore de dossiers de candidature, dans un délai compris entre le 17 juillet et le 1er août 2013.
Joseph Flavien KANKEU
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Après la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral, des leaders des partis de l’opposition accusent Paul Biya de verrouiller les institutions.
Le décret pris mardi 2 juillet 2013 par le président de la République convoquant le corps électoral le 30 septembre, ce, quelques jours seulement après une nouvelle prorogation pour une durée de trois mois, du mandat des conseillers municipaux fait des gorges chaudes. Même si dans les différents états-majors, on s’organise pour prendre activement part à cette consultation électorale, des leaders de la société civile et des partis politiques de l’opposition condamnent avec fermeté cette décision unilatérale de « l’homme lion ». Estimant que Paul Biya devrait procéder au préalable à la consultation de toutes les forces vives de la nation. « La convocation du corps électoral est un acte de manipulation politique. Le chef de l’Etat persiste à garder tout seul le contrôle total du processus électoral camerounais. Ceci est un refus manifeste d’établir un système électoral consensuel, clair et connu de tous à l’avance », dénonce le Cameroon people’s party (Cpp) dans un communiqué signé de Franck Essi, son secrétaire général.
Le parti d’Edith Kah Wala soutient que cet acte est l’expression d’un verrouillage des institutions. « Il prend un plaisir machiavélique à embrouiller les Camerounais(es). Cela est perceptible à travers les tours de passe-passe auxquels il se livre… Il prend ainsi de court tous(tes) les acteurs(trices) du processus électoral : les populations, les partis politiques (ceux de son camp y compris) et l’organe en charge des élections (Elecam) dont la fragilité organisationnelle est connue de tous », observe Franck Essi.
Le Bloc pour la reconstruction intégrale du Cameroun (Bric) n’est pas en reste. Ce parti politique qualifie l’attitude de Paul Biya de dictatoriale. « Avec la convocation du corps électoral de façon unipersonnelle par Biya, le peuple vient de se rendre compte que nous sommes dans une dictature où le seul maitre s’appelle Biya et le peuple subit et continue de subir. Face à une telle dictature il est important de réfléchir désormais sur les nouvelles techniques de conquêtes du pouvoir, car pour moi ne pas agir c’est être complice », menace Ernest Pekeuho, le président national du Bric.
Les deux leaders rejoignent ainsi Hilaire Kamga, le porte-parole de l’offre Orange au Cameroun qui soutient mordicus que la convocation du corps électoral pour le 30 septembre « traduit l’incapacité programmatique du régime Rdpc au pouvoir à Yaoundé. Ce décret met une fois de plus à nue l’embrouillamini qui caractérise l’ordre gouvernant en place à Yaoundé » regrette-t-il. Quoi qu’on en dise, les dés sont jetés, et le conseil électoral désormais sevré de l’un de ses membres récemment terrassé par un accident cardio-vasculaire devra statuer sur la pléthore de dossiers de candidature, dans un délai compris entre le 17 juillet et le 1er août 2013.
Joseph Flavien KANKEU