Convalescence du président mauritanien : Une absence qui peut susciter des vocations

Mohamed Abdel Aziz:Camer.beLe 13 octobre 2012, un officier, en l'occurrence El Hadj Ould Ahmedou, a ouvert  le feu sur un véhicule qui a refusé d'obtempérer à une sommation. Quelle n'aurait pas été sa surprise de se rendre compte par la suite qu'à bord de la voiture se trouvait le président de la République islamique de  Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdellaziz, qui s'est retrouvé  avec du plomb chaud dans les bras.

Le lendemain, celui-ci a été évacué à l'hôpital Percy de Paris pour des soins, et en attendant son retour, l'intérim du pouvoir est assuré par son ami de 30 ans avec qui  il entretient des liens familiaux, le général Mohamed Ould Gazouani. Un mois après, le chef de l'Etat mauritanien est toujours en convalescence, et cet éloignement prolongé suscite des doutes sur, d'abord, la version officielle de son agression et son état de santé réel.

A-t-il seulement été touché au bras, ou la blessure est autrement plus grave ? Ces questionnements ne sont plus ceux de la presse. Les députés mauritaniens commencent à douter, et réclament la transparence sur la santé de Mohamed Ould Abdellaziz. En effet, à l'ouverture de la session ordinaire du Parlement,  le président de l'Assemblée nationale a appelé à l'union face  au double risque de dérapage suscité par l'absence du chef de l'Etat et l'intervention militaire à venir au Mali.

Les députés de la Coordination de l'Opposition démocratique (COD), eux, ont interpellé le Premier ministre à s'expliquer sur cette vacance du pouvoir, ses conséquences sur la gestion de l'Etat et surtout les circonstances exactes du tir sur le président et la réalité de son état de santé. Si la convalescence se prolonge, c'est que  visiblement l'état de santé de l'homme fort de Nouakchott est plus grave qu'on veut le laisser croire.

La nature a horreur du vide, dit-on. Et cette situation peut susciter des vocations, aussi bien dans l'opposition que dans le camp présidentiel. C'est surtout de l'intérieur qu'il faut le plus craindre, car une trahison peut venir des proches vu que le général-président a déchu de son fauteuil son propre cousin,  Sidi Cheick Abdellahi. De son lit parisien, l'ancien putschiste doit prier tous les dieux pour que son intérimaire n'ait pas les mêmes ambitions que lui.

© L'Observateur Paalga : Adama Ouédraogo Damiss


14/11/2012
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