Controverse: La danse macabre de Issa Tchiroma sur la tombe de Pius Njawe
Controverse: La danse macabre de Issa Tchiroma sur la tombe de Pius Njawe
Par souley.onoholio | Mercredi 11 août 2010 | Le Messager
Depuis la journée de dimanche dernier, moins de 24 heures après l’inhumation du président fondateur du Free media group, société éditrice du journal Le Messager, le ministre de la Communication a fait une sortie médiatique, que l’on fait passer en boucle dans tous les médias à capitaux publics, Crtv (poste national et à la télévision) et dans le quotidien Cameroon Tribune. Sur un ton faussement encenseur à la limite laudateur, Issa Tchiroma Bakary a fait feu de tout bois ; sans pudeur ni décence, mais dans toutes ses laideurs, il étale les plaies de son inconscience et de son manque de respect à la mémoire de l’illustre disparu, qui pourtant, ne devrait plus constituer une entrave à un système, dont il a dénoncé de nombreux dysfonctionnements.
« Pius Njawe a été cette icône iconoclaste ; il est de ces monuments qui appartiennent à la démocratie […] L’esprit de Njawe ne mourra pas avec sa disparition. Il a été une icône, nous respectons son combat. Njawe représente quelle menace ? Njawe n’a jamais milité dans un parti politique. Njawe n’a jamais représenté une menace quelconque. Njawe n’a jamais été cet homme politique qui aspirait à gouverner cette nation. Quelle menace a-t-il donc représenté au point de penser que le gouvernement peut de près ou de loin être impliqué dans cette disparition tragique ? ». De deux choses l’une : soit ces extraits tirés des propos du ministre, relèvent d’une flagornerie de mauvais goût, ou alors le ministre de la Communication qu’on présente de plus en plus dans les rangs du Rdpc, comme le premier redoutable adversaire du régime du Renouveau de Paul Biya, joue effectivement contre le chef de l’Etat qu’il veut détruire.
Hypocrisie
Les propos de Issa Tchiroma (dans sa volonté d’absoudre le défunt des pêchés dont on l’a affublés), on se rend compte que le régime du Renouveau, qui pendant une trentaine d’années, a passé son temps à : combattre, martyriser, humilier, torturer et considérer Pius Njawe tel un pestiféré, reconnaît après sa mort le mérite, la bravoure et son professionnalisme. A travers la sortie d’Issa Tchiroma se déclinent les aveux du Renouveau. Le ministre de la Communication révèle que Pius Njawe avait raison, mais que le pouvoir l’a brimé pour rien. Si tant est que le journaliste Pius Njawe était une icône ; qu’il ne représentait pas une menace pour le pouvoir qu’il ne voulait pas conquérir le pouvoir, qu’est-ce qui peut expliquer l’acharnement et les sévères dommages que lui a fait subir le régime de Paul Biya ?
Au cours de ses précédentes sorties, le ministre de la Communication avait déjà indiqué que Pius était pour lui, son compagnon de route.
Si l’on prend Issa Tchiroma au mot, peut-on expliquer son absence aux obsèques d’un journaliste qu’il considère comme l’un des plus grands du continent ? Des sources dignes de foi indiquent que le ministre Tchiroma, n’était pas dans la suite présidentielle pour justifier un empêchement. Alors que se déroulaient les obsèques de Pius Njawe à Babouantou, pendant que la mobilisation de la presse était indescriptible, le ministre de la Communication s’échinait dans un coin du quartier « Briqueterie » à Yaoundé, à créer, installer des comités de base et autres démembrements de son pseudo parti politique.
Qui sont les profanateurs ?
« Il y a eu des journalistes, mais pas tous, des hommes politiques en quête de notoriété qui ont voulu instrumentaliser cette presse, récupérer ces obsèques. A ceux-là, je dis simplement que leur comportement est un déshonneur, une profanation à la douleur de la famille et à la mémoire de Njawe. Ils ont fait preuve d’amateurisme politique. Ils se sont trompés à la fois de bataille et d’adversaire… ». On aurait dit là qu’Issa Tchiroma qui se regarde dans son miroir, fuit son ombre. Son comportement est d’une abjecte puanteur qu’il se reproche d’être allé si loin dans la profanation. Son agitation et les basses manœuvres de manipulation et de division sur les proies faciles que constitue la progéniture de Pius Njawe ressemble à un acharnement. Si à l’en croire, Pius Njawe ne représentait aucun danger de son vivant, comment expliquer que mort, il suscite autant de haine, de jalousie et de mépris ?
Comprendrait-on un jour, ce qui a justifié l’obsession du chef de l’Etat à travers son ministre de la Communication à donner de l’argent pour l’organisation des obsèques de Pius Njawe ? Qu’est ce qui explique que la prétendue (minable ?) somme d’argent débloquée, soit disant par Paul Biya, ait été remise à la famille en pièces détachées ? Certaines sources affirment que l’un des hauts cadres du Mincom, a fait le déplacement de l’aéroport de Douala, le jour de l’arrivée de la dépouille au Cameroun, avec dans ses valises une somme de cinq millions Fcfa, et la mission de convaincre, de manœuvrer la « cible » à tomber dans le piège tendu.
S’il arrivait que Pius Njawe se retourne de son cercueil au moment où, la censure s’abattait sur Célestin Monga, son compagnon de lutte, y aurait-il un problème de choix entre le système du Renouveau et son camarade de combat ? Dimanche après l’inhumation de Pius Njawe, les antennes de radio et de télévision d’Etat ont été envahies et infestées par les collaborateurs et autres affidés du ministre Tchiroma. La danse macabre du gouvernement, dans ses envies d’exister, de se rendre « utile » dans l’organisation des obsèques de Pius Njawe, révèle que le régime du Renouveau en avait tellement contre Pius Njawe, au point de n’avoir pas résisté à se venger même sur sa dépouille.
Au lieu de s’inviter de manière désordonnée et sans vergogne, au point de revendiquer la préséance aux obsèques de Pius Njawe, l’acte de grandeur qu’aurait pu prendre Issa Tchiroma était celui d’obtenir auprès du chef de l’Etat Paul Biya, des obsèques officielles ou nationales. L’illustre disparu les méritait bien. Issa Tchiroma devrait commencer par balayer dans son propre jardin, avant de demander « qu’on respecte la mémoire de Njawe, qu’on honore son engagement à faire de la démocratie au Cameroun, une démocratie véritable ». Pour l’instant, c’est lui le chef d’orchestre de la profanation. Quel habile apprenti-sorcier !