Contrôle supérieur de l’Etat : Eyebe Ayissi met en garde les inspecteurs d’Etat véreux
Le nouveau ministre en charge du Consupe a profité de la présentation des voeux pour décliner sa vision.
Lydienne
Eyoum.Des fleurs et des mots le 13 janvier dernier au siège du
ministère en charge du Contrôle supérieur de l’Etat. C’était à
l’occasion de la cérémonie de présentation des voeux au nouveau ministre
délégué à la présidence de la République chargé du Consupe, Henri Eyebe
Ayissi. Face à ses collaborateurs et aux «invités spéciaux», notamment
le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Koumpa Issa et d’un groupe
d’élèves finissants de l’Ecole nationale d’administration et de
magistrature (Enam), section Economie et Finances, le ministre Eyebe
Ayissi a dévoilé un pan de la feuille de route du Consupe pour l’année
en cours. «Le Contrôle supérieur de l’Etat est appelé, de façon
spécifique, à concourir à la relance de l’économie nationale. Il nous
revient d’y parvenir, en jouant pleinement notre rôle de surveillant et
de gendarme de la fortune publique, pour le compte de l’Etat, en vue de
l’assainissement de la gestion des fonds publics et des projets ou
opérations à financements publics».
Selon cet ancien
fonctionnaire de l’Inspection générale de l’Etat et de la reforme
administrative (Igera), ancêtre du Consupe, ce ministère doit également
contribuer, dans le cadre du programme «Choc», à promouvoir le
changement des mentalités et des comportements afin de lutter contre les
détournements de deniers publics d’une part et d’autre part de
favoriser la bonne exécution des projets d’investissement. «J’entends
surtout, au plan pratique et méthodologique, engager le Contrôle
supérieur de l’Etat à mettre le cap sur la prévention des atteintes à la
fortune publique et sur le déclenchement rapide des mesures de
sauvegarde, en cas de constat de la mise en danger des fonds publics,
notamment et paradoxalement par ceux qui ont reçu la mission d’en
assurer la gestion ou la conservation, et cela avec la collaboration de
l’ensemble des structures partenaires de l’Etat dans ce domaine, y
compris les établissements financiers concernés», a indiqué l’ancien
ministre des Relations extérieures.
Avant d’ajouter que «l’argent
public doit demeurer dans les caisses publiques ou dans les comptes
bancaires ouverts par les autorités publiques, les gestionnaires et les
comptables patentés, pour servir à des fins d’intérêt national (…) au
lieu d’alimenter par des artifices divers et avec la complicité passive
ou active des administrateurs ou surveillants de la fortune publique,
des comptes bancaires personnels, au Cameroun ou à l’étranger».
Mais
l’on retiendra surtout cette interpellation lancée au personnel du
Consupe par le remplaçant de David Etame Massoma : «Inspecteurs d’Etat,
contrôleurs d’Etat, vérificateurs assistants, personnels administratifs,
techniques et auxiliaires du Contrôle supérieur de l’Etat, vous qui
êtes les professionnels titulaires ou assimilés chargés d’exécuter les
missions dévolues à cette institution supérieure des Finances publiques
du Cameroun, prenez, dès ce jour, la ferme résolution d’adopter de
comportement exemplaire, au double plan professionnel et personnel». Une
interpellation qui tombe à pic, dans un contexte où les rapports de
certains inspecteurs et contrôleurs d’Etat sont soupçonnés de
parti-pris, viciant du coup les procédures de l’ «Opération Epervier».
G.A.B