Contestations pré-électorales : Le Rdpc peut-il recoller les morceaux des investitures ?

Cameroun - Contestations pré-électorales : Le Rdpc peut-il recoller les morceaux des investitures ?Dans l’attente de la publication des listes officielles des candidatures aux prochaines élections législatives et municipales, le parti de Paul Biya vit ses déchirements et ses contestations. Les vrais adversaires du double scrutin du 30 septembre 2013 pourraient venir de l’intérieur. Le Rdpc peut-il panser les plaies des investitures ?

 L’Action, journal´de propagande du parti des flammes, pense que le calme devrait revenir dans la maison avant la date du 30 septembre 2013, jour du double scrutin législatif et municipal au Cameroun. «Les ambitions légitimes affichées à l’occasion de la sélection des candidats du Rdpc aux législatives et municipales du 30 septembre prochains devraient céder la place à un tir groupé contre l’adversaire»,écrit Login Cyrille Avomo dans la parution du 24 juillet 2013.

Comment le Comité central compte- t-il donc résorber toutes les contestations, légitimes ou supposées, qui sont nées de ces investitures ? Difficile de le savoir. Mais toujours est-il que, pour l’instant, la plupart des recalés des investitures font savoir qu’ «un groupe de personnalités tapies au sein du sérail a fait main basse sur le parti de Paul Biya, en investissant sur les listes des législatives et municipales, des militants présentant tous les atouts pour faire échouer le Rdpc.» Ce qui a provoqué l’une des plus graves crises jamais observées, du moins de façon ouverte, dans le parti de Paul Biya depuis 1985.

Le spectacle de ces militants criant leur colère devant les bureaux du souspréfet de Douala IVème, ou de ceux cernés par les policiers et les gendarmes à Douala 3ème devant les caméras de télévision, tels de vulgaires opposants au régime de Biya, a bien démontré la profondeur du malaise.

Nous relevions dans notre dernière édition que les investitures décidées par le président national du Rdpc avaient pour avantage de barrer la route aux «aventuriers, pseudo militants, hommes d’affaires et prévaricateurs de tous bords» qui n’auraient plus l’occasion de faire valoir la puissance de leur porte monnaie face à des militants indigents.

Mais le consensus prôné par Paul Biya a volé en éclat, cédant la place à la logique des réseaux, de la maffia et du parrainage. A ce sujet, Manga Zang, président de la section Rdpc de Wouri 3, et 1er adjoint au maire de Douala 3ème, précise, relativement à la descente dans la rue de ses militants le 18 juillet dernier, que «nous avons voulu juste attirer l’attention de la hiérarchie du parti pour qu’elle sache qu’à Douala 3ème, la circulaire du Chef de l’Etat n’a pas été respectée.»

Frustrations

Du haut de ses 30 années de fidélité à l’homme du Renouveau, Manga Zang note avec regret que le Rdpc pourrait payer le prix fort de cette machination
orchestrée par des gens qui ne justifient pas une assise populaire pouvant contrecarrer les ambitions d’une opposition bien ancrée sur le terrain politique de la circonscription électorale de Wouri-Est. «Oumarou Fadil qui est tête de liste chez nous a refusé le consensus et affirme qu’il compte sur son grand frère et certains ministres. Dans cette liste il n’y a pas de militants de base, pas de président de sous-section, pas de président de section Rdpc que je suis, ni de président de Ojrdpc, encore moins la présidente Ofrdpc. Si la situation reste intacte, ce serait de l’inédit dans le Rdpc : aller à une élection populaire sans le parti.

On ne peut pas faire une liste en écartant les vrais militants au profit des personnes étrangères…Tous sont déboussolés. Beaucoup de responsables à la base ne se reconnaissent pas dans la liste de Fadil. La liste conduite par la présidente Ofrdpc, et qui était la fusion de deux autres, à savoir celle conduite par le Dr Yodja et celle de Wilson Atangana demeure à mon sens la seule liste qui reflétait la base du parti. Aller à une élection sans cette composante c’est foncer droit vers le mur», raconte Manga Zang.

Alors question. Au nom de quoi Manga Zang pourrait-il se sentir obligé de se lancer dans la campagne pour l’élection de la liste conduite par Oumarou Fadil ? Au nom peut-être de la discipline du parti. Cette discipline qui a servi de bouclier à ceux que certains observateurs qualifient de groupuscule

d’amis «qui s’est retrouvé pour se partager les postes de maires et de députés au Cameroun, à l’insu du Président de la République qui a pourtant dressé le canevas dans lequel les choses devaient se dérouler», loin de l’idée d’une «reprise en main du parti», il s’agirait pour ceux-là de contrôler les deux chambres du parlement dans 5 ans, dans la perspective d’une alternance voulue par Paul Biya. Le président national du Rdpc aurait donc été mené en bateau par les partisans de l‘investiture.

Login Cyrille Avomo du journal l’Action peut toujours claironner«qu’il est maintenant question, pour les militants du Rdpc, de faire table rase sur les investitures, de former un bloc face à leurs vrais adversaires afin de mener le vrai combat qui est de conquérir la majorité des suffrages donnant droit à une majorité absolue à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux.

Aucun lâchage, aucune infidélité sous quelque prétexte que ce soit, ne se justifierait. »Mais la vérité de l’isoloir pourrait se révéler fatale, le 30 septembre prochain, pour tous ceux qui ont cru devoir snober la base du parti.

© Les Nouvelles du pays : Flaubert KAMGA


01/08/2013
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