Contentieux préélectoral des Municipales: Le Rdpc contre le Rdpc
Yaoundé, 23 août 2013
© Chrys Bissoué | Le Jour
Le parti au pouvoir et certains de ses membres s'entredéchirent devant la barre.
L'audience publique spéciale de la Chambre administrative de la Cour suprême sur le contentieux préélectoral des municipales a permis à quelques observateurs de relever des dissidences dans le Rdpc, le parti au pouvoir. En effet, ils sont plusieurs, les militants de ce parti à avoir introduit des recours au greffe de la Chambre administrative de la Cour suprême. Le motif pour tous ces cas est le même, qu'importer, la circonscription querellée: «Annulation de la décision d'Elecam déclarant recevable la liste déposée par le Rdpc», peut-on lire sur le rôle d'audience de la Cour suprême.
C'est notamment le cas de Olinga Olinga, Marie-Thérèse Akono Ondoua, Awounda Mbana, Bengono Bendogo, Pierre Essindi Minkoulou, Léon Mengue et de Dominique Tipta dans la circonscription de Mengang. A la base, ils faisaient partie d'une même liste. Leurs sept recours demandaient effectivement l'annulation de la décision d'Elecam de recevoir les listes du Rdpc et l'annulation de la liste Gabriel Ayia, celle que le Rdpc a déposée à Elecam. Une situation qui a semblé amuser Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc et ses conseils devant la barre. Selon le maire sortant de Mengang, Athanase Bengondo Bendogo, la liste qu'il a formée [avec toutes les pièces du dossier, ndlr] a été «mise à l'écart» par le comité central du Rdpc sans motif apparent. Mais, à sa grande surprise, les noms de certains de ses colistiers se sont retrouvés dans la liste de Gabriel Ayia, celle présentée par le Rdpc. Le hic, relève Bengondo Bendogo, les candidats qui figurent sur cette liste concurrente n'ont pas «signé la déclaration sur l'honneur, comme le demande la loi ». Il déclare à la fin de sa plaidoirie que «c'est vrai que le Rdpc est tout permis, mais, quand même, l'honneur est tout ce qui nous reste quand on a tout perdu».
Bengondo Bendogo révèle également qu'il a saisi le conseil électoral d'Elecam pour dénoncer ces magouilles. En vain. Elections Cameroon, lui, se défend en disant qu'il «n'examine que les listes qui lui, parviennent».
Pour le Rdpc que représente Grégoire Owona, c'est au parti de choisir qui va compétir sous la bannière Rdpc. Pour lui, il s'est posé un problème à Mengang: les populations de cette circonscription n'ont pas trouvé de consensus et ont fait parvenir deux listes au comité central.
Lequel a procédé au panachage des candidats, afin de présenter une liste à Elecam.
L'avocat général de la Cour pense que «cette juridiction ne doit pas servir de terrain de bataille entre les membres d'une même famille», en faisant remarquer au président de la Chambre administrative, Clément Atangana, qu'il s'agit là de problèmes liés à «la cuisine interne du parti». Il conclut au rejet de ce recours, pour «mettre fin à ce débat». Conclusion qu'a suivie Clément Atangana, en déclarant la Chambre administrative «incompétente». Plusieurs recours ont été faits dans ce sens contre le Rdpc mais la Chambre administrative s'est déclarée «incompétente», à les juger.