Construction de la cimenterie Dangoté: Ce sera finalement à la base Elf
DOUALA - 31 Mai 2012
© Dipita Tongo (L'Info) | Correspondance
Nouveau rebondissement dans le dossier de construction de la cimenterie Dangoté, l'infrastructure sera finalement installée sur le site querellé
Depuis la pose de la première pierre de l'usine de fabrication de ciment du richissime homme d'affaires nigérian Aladji Aliko Dangoté au lieu-dit base Elf à Douala, l'actualité autour de ce dossier va de rebondissement en rebondissement.
Nous avons appris la semaine dernière, la confirmation par le gouvernement camerounais de la construction de cette cimenterie à l'endroit préalablement indiqué, pourtant on se souvient que l'Assemblée traditionnelle du peuple Sawa «le ngondo» y avait opposé un veto en raison des rites traditionnels qui s'y déroulent chaque année, chose que le gouvernement camerounais a reconnu, mais selon nos informations, le règlement actuel vient justement de cette instance traditionnelle, du moins de l'un de ses membres sans l'assentiment véritable de tous. D'où la polémique qui a cours en ce moment au sein même du Ngondo.
En effet, après le refus catégorique des chefs Sawa, des négociations serrées se sont ouvertes entre la partie nigériane, le gouvernement camerounais et les autorités traditionnelles. Selon toute vraisemblance aucun accord véritable n'avait été trouvé malgré les multiples va-et-vient observés entre Douala, Lagos et Yaoundé. En dépit de l'échec des négociations, les travaux ont repris à la base Elf, d'où la grosse interrogation de savoir l'ordonnateur de la reprise des travaux?
Dans la communauté Sawa, des doigts accusateurs évoquent le désintéressement d'un des membres influents par le richissime homme d'affaires, ce qui aurait conduit au dénouement actuel. Une situation qui n'arrange pas l'ensemble des chefs traditionnels d'où les nouvelles craintes qui pèsent sur la suite des travaux, ce d'autant qu'entre temps de nouveaux arguments militent en défaveur de la construction sur ce site stratégique qui s'ouvre sur la mer d'une cimenterie étrangère.
On parle notamment des raisons de sécurité qui pourraient faciliter l'accès à l'intérieur du territoire national des éléments non conformes à la réglementation, un prétexte balayé du revers de la main par les pro-Dangoté qui estiment que le groupe Lafarge dont la cimenterie (Cimencam) se trouve de l'autre côté de la rive ne pose aucun problème de ce genre. Pour l'heure, la reprise des travaux à la base Elf semble avoir été adoubée par les pouvoirs publics, n'empêche la réaction de l'assemblée traditionnelle reste attendue.
Selon des prévisions, ce projet vise l'implantation et d'exploitation à Douala d'une cimenterie d'une capacité d'un million de tonnes par an, favorisant ainsi la valorisation de la matière locale, la création des emplois et l'accroissement de la valeur ajoutée nationale. De façon spécifique, cette société vise la production de ciment composé de 60% de clinker, 35% de cendre volcanique ou de pouzzolane achetées localement et 5 % de gypse. Le coût global de l'investissement est de 115 millions de dollars, pour une création d'environ 200 emplois. Ce financement est totalement bouclé par le groupe Dangoté et le projet est rentable dès la seconde année de production. Au terme de ce projet, le Cameroun devrait pouvoir non seulement «s'auto suffire» en ciment mais aussi exporter dans la sous-région.
© Dipita Tongo (L'Info) | Correspondance
Nouveau rebondissement dans le dossier de construction de la cimenterie Dangoté, l'infrastructure sera finalement installée sur le site querellé
Depuis la pose de la première pierre de l'usine de fabrication de ciment du richissime homme d'affaires nigérian Aladji Aliko Dangoté au lieu-dit base Elf à Douala, l'actualité autour de ce dossier va de rebondissement en rebondissement.
Nous avons appris la semaine dernière, la confirmation par le gouvernement camerounais de la construction de cette cimenterie à l'endroit préalablement indiqué, pourtant on se souvient que l'Assemblée traditionnelle du peuple Sawa «le ngondo» y avait opposé un veto en raison des rites traditionnels qui s'y déroulent chaque année, chose que le gouvernement camerounais a reconnu, mais selon nos informations, le règlement actuel vient justement de cette instance traditionnelle, du moins de l'un de ses membres sans l'assentiment véritable de tous. D'où la polémique qui a cours en ce moment au sein même du Ngondo.
En effet, après le refus catégorique des chefs Sawa, des négociations serrées se sont ouvertes entre la partie nigériane, le gouvernement camerounais et les autorités traditionnelles. Selon toute vraisemblance aucun accord véritable n'avait été trouvé malgré les multiples va-et-vient observés entre Douala, Lagos et Yaoundé. En dépit de l'échec des négociations, les travaux ont repris à la base Elf, d'où la grosse interrogation de savoir l'ordonnateur de la reprise des travaux?
Dans la communauté Sawa, des doigts accusateurs évoquent le désintéressement d'un des membres influents par le richissime homme d'affaires, ce qui aurait conduit au dénouement actuel. Une situation qui n'arrange pas l'ensemble des chefs traditionnels d'où les nouvelles craintes qui pèsent sur la suite des travaux, ce d'autant qu'entre temps de nouveaux arguments militent en défaveur de la construction sur ce site stratégique qui s'ouvre sur la mer d'une cimenterie étrangère.
On parle notamment des raisons de sécurité qui pourraient faciliter l'accès à l'intérieur du territoire national des éléments non conformes à la réglementation, un prétexte balayé du revers de la main par les pro-Dangoté qui estiment que le groupe Lafarge dont la cimenterie (Cimencam) se trouve de l'autre côté de la rive ne pose aucun problème de ce genre. Pour l'heure, la reprise des travaux à la base Elf semble avoir été adoubée par les pouvoirs publics, n'empêche la réaction de l'assemblée traditionnelle reste attendue.
Selon des prévisions, ce projet vise l'implantation et d'exploitation à Douala d'une cimenterie d'une capacité d'un million de tonnes par an, favorisant ainsi la valorisation de la matière locale, la création des emplois et l'accroissement de la valeur ajoutée nationale. De façon spécifique, cette société vise la production de ciment composé de 60% de clinker, 35% de cendre volcanique ou de pouzzolane achetées localement et 5 % de gypse. Le coût global de l'investissement est de 115 millions de dollars, pour une création d'environ 200 emplois. Ce financement est totalement bouclé par le groupe Dangoté et le projet est rentable dès la seconde année de production. Au terme de ce projet, le Cameroun devrait pouvoir non seulement «s'auto suffire» en ciment mais aussi exporter dans la sous-région.