Constitution: L’ambassadeur de France veut l’application de l’article 66
DOUALA - 03 DEC. 2012
© Florette MANEDONG | Le Messager
L’annonce a été faite vendredi, 30 novembre 2012 par l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, à l’occasion de la deuxième édition du club de la presse de l’Union de la presse francophone (Upf) section du Cameroun.
© Florette MANEDONG | Le Messager
L’annonce a été faite vendredi, 30 novembre 2012 par l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, à l’occasion de la deuxième édition du club de la presse de l’Union de la presse francophone (Upf) section du Cameroun.
C’est un débat qui en est à sa
deuxième édition et qui une fois tous les deux mois, met face à la
presse, une personnalité religieuse, civile ou politique. Pour ce mois
de novembre 2012, c’est l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno gain,
qui s’est « expliqué » face à des journalistes tenaces, sur des faits
marquants de l’actualité ou sur sa personne, tout simplement, en tant
qu’ambassadeur. Ainsi, Jean François Channon du quotidien Le Messager,
Xavier Messe de Mutations, Mireille Bisseck de la Cameroon radio and
télévision (Crtv), Thierry Ndong d’Emergence et Roger Ngo Yom du
magazine Ici les Gens du Cameroun se sont fait un plaisir de tirer les
vers du nez, de l’invité du jour.
Sur plusieurs points, le diplomate a apporté des éclaircissements. La très pointilleuse question des immigrations a, à nouveau refait surface. Il a été question de savoir à quel niveau se situe la courbe d’attribution des visas. A cette question, Bruno Gain a répondu que, l’ambassade fait face à environ 16 à 17 mille demandes de visas par an, à l’issue de leur examen, 75 à 80% sont délivrés. Ceci, en plus du fait que, dans la zone Schengen, la France est, dit-il, le pays qui le fait le plus rapidement et qui a le meilleur taux de délivrance. Seulement, précise le diplomate, la délivrance devient de plus en plus difficile parce qu’ils sont nombreux, ces Camerounais (près de 65 par mois) à qui ont délivre des visas pour des courts séjours, et qui ne reviennent jamais. Du coup, l’on se méfie de plus en plus des Camerounais qui demandent des visas, surtout lorsque l’objet de leur déplacement n’est pas vraiment « nécessaire ».
65 Camerounais disparaissent en France par mois
Le cas des étudiants a été pris à titre d’illustration : environ 2 000 étudiants demandent des visas par an, mais seulement 45% ont une réponse favorable. Parce que, selon Bruno Gain, il faut désormais encourager les étudiants à faire recours aux Universités camerounaises qui « de plus en plus ont des meilleurs spécialistes ». Ce qui fait que, « les jeunes étudiants qui veulent commencer leurs études en France sont découragés, au détriment de ceux qui souhaitent poursuivre leurs études en master par exemple, dans une spécialité précise et qui se ferait rare au Cameroun », conclut le diplomate.
Plusieurs autres sujets ont également été abordés, notamment la question des prisonniers de l’épervier et le sujet de la lutte anti-corruption. Ici, l’ambassadeur de France a tenu à préciser que, la France ne peut venir en aide à tous les détenus de l’épervier, même si elle a clairement montré sa position au sujet des cas qui la concernent directement. Il s’est notamment attardé sur le cas de ses compatriotes Thierry Michel Atangana, Lydienne Eyoum et M. Dubuisson. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, il « encourage vivement l’Etat camerounais à appliquer l’article 66 de la Constitution qui permettra de réduire considérablement les cas de corruption ». En clair Bruno Gain souhaite que tous ceux qui dirigent le Cameroun et ont une responsabilité publique, puissent se soumettre à l’application de l’article 66 de la Constitution qui recommande la déclaration des biens, avant l’entrée en fonction et à la fin des dites fonctions. Une prise de position qui va certainement faire jaser et grincer des dents dans les milieux proches du pouvoir, connus pour une hostilité affirmée à l’application de cette disposition constitutionnelle.
L’invité du club de l’Upf a par ailleurs été interrogé sur des sujets tels le projet C2d, les constructions en cours entreprises par des entreprises françaises et les questions de francophonie et de gouvernances universitaires. Pratiquement accablé sur la question relative à la construction du deuxième pont sur le Wouri, qui met en compétition deux entreprises françaises, l’ambassadeur de France s’est voulu néanmoins rassurant en indiquant que les négociations continuent afin de faire aboutir ce projet qui est d’une importance réelle pour le Cameroun. Le jeu aura été sincère en tout cas. Les acteurs s’étant tous montrés à la hauteur. Aimé-Robert Bihina, président de l’Upf section du Cameroun, a clos le débat 90 minutes plus tard, pour remercier les différents intervenants.
Sur plusieurs points, le diplomate a apporté des éclaircissements. La très pointilleuse question des immigrations a, à nouveau refait surface. Il a été question de savoir à quel niveau se situe la courbe d’attribution des visas. A cette question, Bruno Gain a répondu que, l’ambassade fait face à environ 16 à 17 mille demandes de visas par an, à l’issue de leur examen, 75 à 80% sont délivrés. Ceci, en plus du fait que, dans la zone Schengen, la France est, dit-il, le pays qui le fait le plus rapidement et qui a le meilleur taux de délivrance. Seulement, précise le diplomate, la délivrance devient de plus en plus difficile parce qu’ils sont nombreux, ces Camerounais (près de 65 par mois) à qui ont délivre des visas pour des courts séjours, et qui ne reviennent jamais. Du coup, l’on se méfie de plus en plus des Camerounais qui demandent des visas, surtout lorsque l’objet de leur déplacement n’est pas vraiment « nécessaire ».
65 Camerounais disparaissent en France par mois
Le cas des étudiants a été pris à titre d’illustration : environ 2 000 étudiants demandent des visas par an, mais seulement 45% ont une réponse favorable. Parce que, selon Bruno Gain, il faut désormais encourager les étudiants à faire recours aux Universités camerounaises qui « de plus en plus ont des meilleurs spécialistes ». Ce qui fait que, « les jeunes étudiants qui veulent commencer leurs études en France sont découragés, au détriment de ceux qui souhaitent poursuivre leurs études en master par exemple, dans une spécialité précise et qui se ferait rare au Cameroun », conclut le diplomate.
Plusieurs autres sujets ont également été abordés, notamment la question des prisonniers de l’épervier et le sujet de la lutte anti-corruption. Ici, l’ambassadeur de France a tenu à préciser que, la France ne peut venir en aide à tous les détenus de l’épervier, même si elle a clairement montré sa position au sujet des cas qui la concernent directement. Il s’est notamment attardé sur le cas de ses compatriotes Thierry Michel Atangana, Lydienne Eyoum et M. Dubuisson. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, il « encourage vivement l’Etat camerounais à appliquer l’article 66 de la Constitution qui permettra de réduire considérablement les cas de corruption ». En clair Bruno Gain souhaite que tous ceux qui dirigent le Cameroun et ont une responsabilité publique, puissent se soumettre à l’application de l’article 66 de la Constitution qui recommande la déclaration des biens, avant l’entrée en fonction et à la fin des dites fonctions. Une prise de position qui va certainement faire jaser et grincer des dents dans les milieux proches du pouvoir, connus pour une hostilité affirmée à l’application de cette disposition constitutionnelle.
L’invité du club de l’Upf a par ailleurs été interrogé sur des sujets tels le projet C2d, les constructions en cours entreprises par des entreprises françaises et les questions de francophonie et de gouvernances universitaires. Pratiquement accablé sur la question relative à la construction du deuxième pont sur le Wouri, qui met en compétition deux entreprises françaises, l’ambassadeur de France s’est voulu néanmoins rassurant en indiquant que les négociations continuent afin de faire aboutir ce projet qui est d’une importance réelle pour le Cameroun. Le jeu aura été sincère en tout cas. Les acteurs s’étant tous montrés à la hauteur. Aimé-Robert Bihina, président de l’Upf section du Cameroun, a clos le débat 90 minutes plus tard, pour remercier les différents intervenants.