Conseillers spéciaux : Les éminences grises de Paul Biya
Luc Sindjoun, Narcisse Mouelle Kombi et Joseph Fouda sont des piliers de l’ombre.
Depuis le 9 décembre dernier, Luc Sindjoun, universitaire qui force
le respect et l’admiration dans les milieux de la pensée au Cameroun,
n’est plus le seul conseiller spécial du président de la République ;
même si le décret consacrant sa reconduction à ce poste a été
soigneusement séparé de celui nommant ses alter egos ; notamment
Narcisse Mouelle Kombi, qui est toujours le directeur de l’Institut des
relations internationales du Cameroun (Iric) et le contre-amiral Joseph
Fouda, qui, lui, est encore officiellement l’aide de camp du président
de la République. En première analyse, il est loisible d’indiquer que
Narcisse Mouelle Kombi hérite de la fonction de conseiller diplomatique
du chef de l’Etat, Paul Biya. Une tâche qui a été longtemps goupillée
par René Emmanuel Sadi, aujourd’hui ministre de l’Administration
territoriale et de la Décentralisation (Minatd).
Cependant, il
n’est nullement exclu, croit savoir une source, que le président Biya en
fonction du dossier à traiter convoque l’expertise du ministre des
Relations extérieures (Minrex), de… René Sadi ou de toute autre
personnalité du sérail. Pour ce qui est de Joseph Fouda, une source
proche de la «grande muette» indique qu’il était devenu «peu commode»
pour le contre-amiral de continuer à être un «simple aide de camp» du
chef de l’Etat, car cette fonction est généralement dévolue à des
officiers moins gradés. Théoriquement, Joseph Fouda fera ainsi office de
conseiller chargé des questions militaires au palais de l’Unité. Une
manière pour Paul Biya, informe-t-on, de pourvoir au poste laissé vacant
par Avi Sivan, le colonel israélien décédé des suites d’un crash, il y a
quelques mois. Mais il convient d’indiquer que dans la galaxie de Paul
Biya, encore appelée la Popolie, le «conseiller spécial» n’est pas
toujours celui qui a, pour lui, la force du décret.
G.A.B