CONGO RDC, enfants orphelins et VIH/SIDA:Entre drame et désespoir :: CONGO DEMOCRATIC
Commune
de NGOMBE. Il est 17h30,ce 15 novembre 2013. Nous nous rendons au
Boulevard du 30 juin dans la petite concession de la famille LUALA. Pour
la petite histoire, le Boulevard du 30 juin est une rue de la ville de
Kinshasa en République Démocratique du Congo. Longue d'environ 5
kilomètres, elle relie d'Est en Ouest sur quatre bandes au sud de la
commune de Gombe, la gare centrale de Kinshasa à Kintambo sur la baie de
Ngaliema.Le boulevard est l'artère centrale de la ville, abritant les
principales institutions politiques et économiques de la ville.
Dans la concession de la Famille LUALA située dans ce Boulevard, on
remarque ça et là des objets ménagers disposés à même le sol. Des plats,
des marmites, des assiettes grandes ouvertes desquelles exhalent des
odeurs qui éprouvent les odorats étrangers au milieu et qui attirent un
concert de mouches.
Beaucoup d’autres objets (chaussures, vêtements...) disposés dans le
même désordre achèvent de donner à penser qu’on a affaire à presque une
porcherie. Mais très vite l’on se ravise en voyant une fumée qui monte
non loin de là à l’intérieur d’une baraque de fortune.
Là dedans, une jeune fille d’à peine 15 ans s’affaire à préparer quelque
chose. "Je suis entrain de préparer quelque chose pour notre repas du
soir" affirme Sylvie. Elle est la fille aînée des 6 enfants de la
famille. Elle s’y adonne à cœur joie comme ça depuis un an et joue le
rôle de la maman. Car la maman, leur mère génitrice est décédée de suite
de Sida juste 2 ans après le décès du père de suite de la même maladie.
Qu’est-ce que tu prépares aujourd’hui ? "Du rizotto" rétorque Sylvie. Et
tes autres frères et sœurs où sont-ils ? "Ils sont partis chacun dans
sa direction depuis le matin". L’on comprend ici très vite l’absence de
quelques autorités capables de mettre de l’ordre dans le comportement
des orphelins.
Le couple LUALA de son vivant, a eu la présence d’esprit de construire en matériaux provisoires son domicile dans cette commune de NGOMBE. Les enfants pour se mettre à l’abri d’éventuelles marâtres ont préféré rester dans la maison familiale. Et malgré les subsides apportés par les deux studios en location contigus à la maison, il n’est pas aisé de joindre les deux bouts pour ces orphelins.
Sylvie affirme que de temps à autres, ils reçoivent les visites de
quelques frères et sœurs de maman ou de papa. Mais ce qu’ils leur
laissent suffit juste pour manger les beignets pendant un ou deux jours.
Pourtant, en plus de ces repas de fortune, il faut que les bambins se
soignent et aillent à l’école. "Depuis la rentrée scolaire ,nous ne
savons même pas si nous allons à l’école !" Sylvie est sceptique quant à
leur avenir. Interrogée sur la maladie (le VIH/Sida), elle avoue : "je
sais que le Sida existe et tue". Et qu’est ce qu’il faut faire pour s’en
prémunir ? A cette question, Sylvie baisse la tête et un rire candide
échappe de sa petite bouche.
Visiblement, elle éprouverait une gène à dire certaines choses. Mais au
fond, réside une certaine ignorance que l’on pourrait lui pardonner du
fait de son jeune âge. Mais cette ignorance pourrait s’avérer fatale
pour les mois ou les années à venir, car il faudra à tout prix encadrer
ces orphelins afin qu’ils ne subissent le sort de leurs parents.
De nombreuses initiatives sont nées de la nécessité de venir en aide à
ces victimes du Sida. Puisse une d’entre elles se saisir du cas de ces
orphelins afin d’éviter que le drame ne survienne .