Le
parti de John Fru Ndi affirme n’avoir jamais abandonné le procès initié
contre l’ancien ministre de l’Administration territoriale. Une
volte-face aux affirmations des principaux responsables de ce parti il y
a quelques mois.
La promesse du Social democratic front (Sdf) de renoncer aux poursuites
judiciaires contre l’ancien ministre de l’Administration territoriale et
de la décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, a fait long feu.
Dans une interview accordée à Le Messager, dans son édition du 12
novembre 2012, le premier vice-président du Sdf, Joshua Osih, indique
que son parti n’a jamais promis de laisser tomber les poursuites contre
l’ancien Minatd Marafa Hamidou Yaya.
Le vice-président du Sdf précise par ailleurs que, «Lors du Nec du mois
de septembre, si je ne me trompe pas de date, nous avons donné des
instructions claires aux responsables juridiques du parti à ce sujet.»
Des instructions qui, précise le premier vice-président du Sdf, «ne font
pas partie du domaine public.» Cette attitude apparaît comme une
incohérence nourrie par le propre parti dirigé par John Fru Ndi.
Lors d’une conférence de presse donnée par le responsable juridique du
Social democratic front dans la ville de Buea, le 22 juillet 2012, le
Sdf donnait pourtant des assurances. Le Professeur Ndiva Kofele-Kale,
engagé en qualité de conseil juridique de l’ancien Minadt, Marafa
Hamidou Yaya, motivait la décision de son parti de mettre des avocats à
la disposition du célèbre bagnard par le fait que le Sdf faisait le
choix de sa participation au procès relatif à l’achat de l’Albatros à
celui opposant le chairman du Sdf, Ni John Fru Ndi à l’ancien ministre
de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Marafa
Hamidou Yaya.
Le Professeur Ndiva Kofele-Kale expliquait alors qu’il «est
incompréhensible que la date du procès opposant l’ancien ministre Marafa
Hamidou Yaya au chairman soit fixé le même jour que celle opposant
l’ancien secrétaire général de la présidence de la République à l’Etat
du Cameroun.» Ce qui du reste avait amené la presse dont Le Messager à
titrer à sa « Une » : « Le Sdf renonce à poursuivre Marafa » dans ce
procès initié par le chairman du Sdf qui entendait obtenir des
réparations «sur des faits de diffamation» proférés par l’ancien
ministre Marafa. Lequel avait déclaré lorsqu’il était encore aux
affaires, avoir vu le leader du Sdf dans un véhicule à Bamenda «en
compagnie d’un repris de justice».
Quand le chairman promettait
Que s’est-il donc passé pour que le Sdf revienne sur cette position ? La
décision du Social democratic front de réengager des poursuites
judiciaires à l’encontre de Marafa Hamidou Yaya intervient dans un
contexte encore fortement marqué par des affirmations du chef de file du
Sdf.
Lors de la conférence de presse organisée par le
ministre de la Justice du shadow cabinet, Ndiva Kofele-Kale à Buea, le
conseil de Marafa Hamidou Yaya indiquait l’engagement du chef de file de
ce parti qui entendait alors, à travers les avocats de la défense,
faire la démonstration de la vérité autour de l’achat foireux de l’avion
présidentiel.
Quelques mois après la fin du procès Marafa, des langues se délient,
quoique sous cape, au sein du Sdf. En l’absence du principal responsable
juridique de ce parti, que nous avons essayé de joindre sans succès,
quelques cadres du parti relativisent l’engagement du Sdf aux côtés de
l’ancien secrétaire général de la présidence de la République.
Le chairman du Sdf a-t-il vraiment commis des avocats pour défendre
Marafa ? Etait-ce une stratégie pour attaquer le gouvernement ? Le
Professeur Ndiva Kofele-Kale intervenait-il comme avocat commis du Sdf ?
Que cache le revirement du Sdf ? Des questions et bien d’autres qui
nourrissent la polémique autour et à l’intérieur du premier parti de
l’opposition camerounaise et de son leader. Mais est-ce vraiment une
surprise pour ce parti qui a habitué les Camerounais à des volte-face
les plus spectaculaires ?