Confrontation idéologique: Quand le syndrome de 1992 agite la campagne à l’Ouest

Source: Camer.be 28 Septembre 2018

 

  • Guy Modeste DZUDIE
  • vendredi 28 septembre 2018

 

Les partisans de Paul Biya à l’instar de Dr Madeleine Tchuinté, secrétaire à la culture et à l’environnement du Rdpc, demandent aux populations de ne pas commettre l’erreur de 1992 en s’alliant derrière les candidats de l’axe anglo-Bami-Sawa. En face, le Dr Siméon Kuissu, un vétéran de l’Union des populations du Cameroun réplique…

 

«L’action politique que mènent les militants progressistes camerounais a pour but le parachèvement des indépendances truquées du 1er janvier 1960 et du 1er octobre 1961, en vidant ce contentieux historique pour enfin permettre à notre pays de commencer à travailler à la satisfaction des besoins de ses citoyens. Avec mes camarades de la direction de l’Union des Populations du Cameroun, tant en exil qu’une fois rentré au pays en 1991, j’ai contribué à cette action pour ce qui me concerne depuis l’assassinat du président Ernest OUANDIE en 1971. On peut dire aujourd’hui qu’elle a eu un premier résultat en 1991 avec l’avènement du multipartisme. Mais le RDPC de M. BIYA, continuateur de L’UNC de M. AHIDJO a vidé cette conquête de sa substance en s’opposant à toute initiative citoyenne, interdisant ainsi le jeu démocratique normal. »Dr Siméon Kuissu, médecin et figure forte de l’opposition camerounaise dans les années 1992 en sa qualité de secrétaire général de la faction de l’Union des populations du Cameroun (Upc) reconstitué au congrès «interdit» de décembre 1991 à Tocket-Bamougoum, vient de sortir de sa réserve et appelle, depuis sa résidence de Bayangam, à voter pour le Pr Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à l’élection présidentielle du 07 Octobre prochain. A travers une correspondance signée le 21 septembre 2018, il le présente comme l’un des dignes « héritiers idéologiques » d’Ernest Ouandié. Il est autant confortée dans son option que lors de l’élection présidentielle d’octobre 1992, lui et le Pr Kamto avait travaillé pour le triomphe de la candidature de Fru Ndi dans le cadre de l’Union pour le Changement. Pour le Dr Kuissu, c’est le candidat apte à parachever le combat des pères fondateurs de l’Upc pour l’indépendance totale du Cameroun. «Par son courage, son patriotisme et son sens de l’intérêt général, Maurice KAMTO montre qu’il est le leader de cette dynamique gagnante. L’application de son programme politique permettra au Cameroun de reprendre sa marche en avant. J’entends déjà ceux qui diront que KUISSU soutient son frère de tribu. C’est une basse critique, totalement nulle et de nul effet. Faut-il écarter un bon candidat pour la seule raison qu’il serait bamiléké ? PAUL BIYA était-il bamiléké en janvier 1983 quand j’avais donné une conférence de presse au nom de l’UPC à Paris pour le soutenir ? Il parlait alors de rigueur et moralisation ! », explique-t-il. Une option contredite par Dr Madeleine Tchuinté et autres dignitaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Ceux-ci estiment que l’Ouest ne doit pas suivre les pas de l’opposition pour être victime de marginalisation comme elle l’a été de 1992 à 2002.

 

Vote utilitaire contre votre vote communautaire

Les tenants de cette thèse à l’instar de Pascal Nguihé Kanté, ministre, secrétaire général adjoint des services du Premier ministre invitent les populations de la région de l’Ouest à faire montre de discernement et de sagesse. Marcel Niat Njifendji, président du sénat, se ligue « contre le vote tribal ou communautaire ». Pour lui, les fils de la région de l’Ouest doivent suivre celui qui a « la force et le pouvoir. » En clair, la deuxième personnalité de la République confesse que seul Paul Biya peut le faire garder son fauteuil de président de Senat. Des hommes d’affaires à l’instar de Sylvestre Ngouchinghé, promoteur de la société Congelcam Sa, ou comme Albert Kouinche, patron de la société Express Union Finance Sa s’inscrivent dans cette logique sous le couvert de cette phrase : « un vendeur d’œuf ne cherche pas les problèmes au marché ». Une manière de soutenir que Paul Biya, président de la République et candidat du Rdpc à la prochaine élection présidentielle, reste l’unique « gage de paix et de prospérité économique » pour le Cameroun. On ne fait pas les affaires dans la guerre. Voila la rengaine qui revient au bout des lèvres des partisans de l’actuel locataire du palais d’Etoudi.

 

Aux électeurs de se prononcer le 07 octobre 2018.



28/09/2018
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