Conflit: Des rebelles attaquent le Cameroun à l’EST
DOUALA - 25 SEPT. 2012
© Le Messager
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Cette bande armée voulait libérer
leurs camarades capturés en terre camerounaise et gardés par le
Bataillon d’intervention rapide (Bir) depuis 4 jours à Garoua Boulaï.
Trois morts sur le carreau, dont le chef de poste frontière et un
adolescent, côté camerounais ; un rebelle tué et deux autres
interpellés, côté assaillants.
Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et le préfet du Lom et Djerem, Peter Mbu, sont précipitamment descendus dans la ville de Garoua Boulaï hier, lundi 24 septembre 2012. Les «chefs de terre» sont venus prendre le pouls de la situation conflictuelle qui prévaut dans cette localité frontalière. Nos sources sur place révèlent que dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 septembre 2012, des rebelles apparemment d’origine centrafricaine munis d’armes d’assauts lourds sont entrés de force en territoire camerounais, avant d’abattre deux de nos compatriotes au niveau du poste de péage. « Leur intention était de libérer deux de leurs camarades interpellés et gardés à Bertoua par les éléments du bataillon d’intervention rapide [Bir, Ndlr] quatre jours plus tôt. Mais, une fois au niveau du poste de péage, ils ont été bloqués par le chef de poste qui ne comprenait pas que cette patrouille traverse la ville sans la présence des forces camerounaises. C’est comme cela que ce chef de poste a été abattu. Le jeune garçon dont le rôle était de tirer la herse a aussi été fusillé», rapporte notre source. La même qui rapporte que l’attaque s’est produite au moment où passait une troupe de la Garde présidentielle en provenance du Grand Nord poussant les riverains à croire à une rixe entre celle-ci et l’armée régulière centrafricaine. Par contre, l’intervention musclée du Bir, bien que tardive, a produit des fruits. Pendant sa contre-attaque, ce corps d’élite de l’armée camerounaise tue un rebelle et capture deux autres qui sont aussitôt faits prisonniers. Notre source rapporte qu’hier lundi encore, la dépouille criblée de balles de cet assaillant restait exposée à la brigade de gendarmerie de la ville de Garoua-Boulaï. Hier soir, des sources officielles au gouvernorat de l’Est ont confirmé au Messager, cette attaque ainsi que le bilan de deux morts côté camerounais. Mais elles restent prudentes sur la prétendue nationalité centrafricaine des assaillants qui ont sauté sur le poste frontière camerounais. « Nous ne savons pas si c’était des Centrafricains. Nous savons juste que des troupes armées s’en sont pris au poste frontière, faisant deux victimes camerounaises tuées par balles », affirme cet officiel. Au ministère des Relations extérieures (Minrex) des diplomates en poste confirment l’attaque du poste frontière de Garoua-Boulaï par des inconnus apparemment d’origines centrafricaines. Mais ces diplomates taxent cette attaque et les échauffourées qui s’en sont suivies d’ «incident sans grande portée». En outre, plusieurs riverains du poste frontière de Garoua-Boulaï soulignent que l’origine de ce conflit ouvert entre l’armée camerounaise et ces rebelles remonterait à deux semaines. « C’est depuis près de 14 jours que la situation est confuse. Les rebelles ont repoussé l’armée régulière et ont pris possession de la ville centrafricaine frontalière avec Garoua-Boulaï. Et comme de temps à autres ils entrent de force au Cameroun, le Bir s’est déployé dans toute la ville pour sécuriser les populations. Y étant, il a interpellé et transféré à Bertoua deux rebelles qui tentaient d’opérer au Cameroun. Voilà pourquoi ces rebelles s’infiltrent à tout moment, pour tenter de libérer leurs frères », justifie au téléphone, une source sur place. Jusqu’ici, aucune déclaration officielle en provenance de Bangui pour condamner ces attaques n’a encore été entendue. Nos sources rapportent néanmoins que lundi, lors de la visite du gouverneur de la région de l’Est à Garoua Boulaï, Jean Sosthène Dengbe, le préfet de Bouar (le département dans lequel est situé le village Cantonner, frontalier avec Garoua Boulaï) ne s’est pas associé à la délégation. Joseph Flavien KANKEU et Rodrigue N. TONGUE Focal: Rebelote… Cette situation conflictuelle n’est pas nouvelle à Garoua-Boulaï. Le 24 novembre 2011 déjà, un conflit ouvert avait failli opposer l’armée camerounaise et les forces centrafricaines sur cette même partie du territoire. Profitant d’une banale affaire de frais de transport non payés, les forces centrafricaines avaient procédé à une véritable attaque armée. Au cours de cette agression encore injustifiée jusqu’à nos jours, le drapeau tricolore camerounais installé à la frontière avait été détaché et brûlé, des effigies du chef de l’Etat camerounais aussi. Des édifices publics ont également été saccagés, et la brigade de gendarmerie de la ville attaquée avec à la fin, un chargeur garni, appartenant à un gendarme, emporté. En guise de riposte, l’armée camerounaise interpellait et gardait trois militaires centrafricains. C’est à la suite de plusieurs jours de tractations entre Yaoundé et Bangui que la frontière fermée au déclenchement de cet incident avait été rouverte. Cette autre attaque augure-t-elle d’un conflit ouvert entre les rebelles centrafricains et l’armée camerounaise ? Affaire à suivre… J. F. K. |
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