Monsieur le Ministre,La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination a pris acte avec une immense satisfaction, de votre déclaration selon laquelle, le Cameroun condamne fermement le coup d'Etat militaire survenu en république du Mali le 22 mars 2012, et lequel s'est traduit par la suppression des institutions démocratiquement voulues par le peuple malien à la suite d'élections transparentes et régulières.
La Commission note cependant, que d'un point de
vue juridique et politique, et au regard du respect scrupuleux et
effectif de la souveraineté populaire, le coup d'Etat produit exactement
les mêmes conséquences que la révision intempestive de la constitution
aux fins de suppression de la clause de limitation du nombre de mandats,
notamment le mandat présidentiel.
La Commission craint que cette prise de position soit en contradiction
ouverte avec notre pratique du respect de la souveraineté populaire, et
aboutit finalement à une dangereuse boutade diplomatique de la part des
partenaires, analystes, et autres spécialistes d'évaluation des niveaux
de bonne gouvernance.
Il faut donc s'attendre que les bandits en
treillis militaire qui ont brutalement attenté à la souveraineté
populaire au Mali, nous envoient le message légitime selon lequel, le
Cameroun serait mal placé pour leur administrer des leçons.
La Commission saisit cette occasion pour vous renouveler, Excellence
Monsieur le Ministre, les assurances de sa très haute considération./.