Concours d’entrée à l’IRIC : Comment Paul Biya a corrigé la copie de Fame Ndongo
Le président de la République a mis un terme à la guerre des chiffres en imposant une nouvelle liste.
Contre toutes attentes, Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), a rendu publique ce lundi 9 mars 2015, une nouvelle liste de candidats admis au Concours d’entrée au cycle de master professionnel en Relations internationales, option diplomatie, de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric). Ce qui fait désormais trois listes en l’espace d’une semaine. Pour un seul concours, et avec le même auteur : Jacques Fame Ndongo. Le communiqué qui annonce la dernière liste, porte la marque du président de la République : «sur instruction du président de la république, ». En clair, les sept candidats écartés par Jacques Fame Ndongo, au nom de la «méritocratie régionale», et s’appuyant sur la loi d’orientation académique qui «proscrit la discrimination négative», ont été réhabilités par le Chef de l’Etat.
Mais pas question d’y voir un désaveu, relativise l’esclave recadré par le maître, au moment même où la polémique sur ces listes prenait une tournure politique, avec des répercussions sociales, marquées par des sit-in et des marches devant le campus de l’Iric : «On ne peut pas désavouer la république. Le président de la république ne peut pas désavouer la république ; c’est la république qui a gagné», estime-t-il.
Expliquant qu’«il y avait deux thèses en présence : une thèse qui privilégie la méritocratie académique absolue sans tenir compte des équilibres régionaux et une thèse qui privilégie aussi bien la méritocratie absolue que la méritocratie académique régionale ; et la deuxième thèse s’appuie à la fois sur des textes législatifs que réglementaires… et la loi d’orientation ». Pour l’ouvrier de la signature des trois listes en conflit, «les deux thèses en présence ont été conciliées par le président de la République car comme vous le savez, c’est la présidence de la république qui fixe les quotas et qui peut égaler faire sauter les verrous». Reprenant à son compte l’idée de recruter plus de quinze admis, chiffre initialement retenu pour les admis.
Reste l’équation de cette candidate (Nti Estelle Nadia) qui finalement apparait en seconde position, comme sur la première liste, mais dont le nom avait disparu de la seconde liste, unilatéralement
modifiée par le patron de l’Enseignement supérieur. «Les délibérations du jury sont souveraines et secrètes. J’ai commis un jury spécial qui a rendu la copie de la dernière liste. La première liste avait fait un travail qui avait un vice de forme et de fond». Et en face, Pascal Charlemagne Messanga Nyamding, enseignant à l’Iric et membre du jury qui a délibéré dans cet examen : «lors des délibérations, nous n’avons pas intégré de manière absolue les principes fondateurs de l’Etat qui sont encadrés par le droit et la loi d’orientation de l’enseignement supérieur, qui repose sur trois piliers : la prise en compte de du mérite académique national, la méritocratie régionale dans l’excellence… et la prise en compte de l’équilibre social», avoue Messanga Nyamding hier au journal Mutations.
Ajoutant que «le ministre a été victime soit de l’incompétence, soit de la malhonnêteté de nous ses collaborateurs». Avant de commenter que «cette crise traduit le malaise qui règne entre les différentes hiérarchies politico-ethniques qui veulent avoir une emprise sur l’Etat et particulièrement sur la Fonction publique camerounaise». L’avocat ne peut dédouaner outre mesure l’accusé sur ce cas de la candidate Nti Estelle. « Il n’est pas question de remuer le couteau dans la plaie, puisqu’il s’agit d’un happy end. Ceux qui ont mérité l’excellence absolue sont dans la liste, ceux qui ont mérité l’excellence région par région sont également sur la liste ; on n’a pas pris des cancres, personne n’est désavoué. C’est la république qui gagne, c’est le Cameroun qui a gagné avec ses dix régions, et non six», tranche le chancelier des ordres académiques.
C’est la fin d’un feuilleton qui aura secoué le sommet de l’Etat. Avec au centre de la dénonciation, le journal Mutations qui a annoncé l’affaire. Avant de revenir à la charge, alors que le directeur de l’Iric, réfutait l’existence de deux listes publiées en l’espace de 48h. Avant d’être largué par sa tutelle, le signataire même desdites listes. Et les politiques s’en sont accaparés. Y mêlant récupération et appel à la justice sociale. Jusqu’à l’intervention de Paul Biya pour corriger la copie de son ministre et créature-ouvrier. Alors que l’«esclave» tente reprend à son propre compte la victoire : «les propositions que j’ai faites ont été acceptées par ma hiérarchie», clame Fame Ndongo.
Source : © La Nouvelle Expression
Par Lindovi Ndjio
Mais pas question d’y voir un désaveu, relativise l’esclave recadré par le maître, au moment même où la polémique sur ces listes prenait une tournure politique, avec des répercussions sociales, marquées par des sit-in et des marches devant le campus de l’Iric : «On ne peut pas désavouer la république. Le président de la république ne peut pas désavouer la république ; c’est la république qui a gagné», estime-t-il.
Expliquant qu’«il y avait deux thèses en présence : une thèse qui privilégie la méritocratie académique absolue sans tenir compte des équilibres régionaux et une thèse qui privilégie aussi bien la méritocratie absolue que la méritocratie académique régionale ; et la deuxième thèse s’appuie à la fois sur des textes législatifs que réglementaires… et la loi d’orientation ». Pour l’ouvrier de la signature des trois listes en conflit, «les deux thèses en présence ont été conciliées par le président de la République car comme vous le savez, c’est la présidence de la république qui fixe les quotas et qui peut égaler faire sauter les verrous». Reprenant à son compte l’idée de recruter plus de quinze admis, chiffre initialement retenu pour les admis.
Reste l’équation de cette candidate (Nti Estelle Nadia) qui finalement apparait en seconde position, comme sur la première liste, mais dont le nom avait disparu de la seconde liste, unilatéralement
modifiée par le patron de l’Enseignement supérieur. «Les délibérations du jury sont souveraines et secrètes. J’ai commis un jury spécial qui a rendu la copie de la dernière liste. La première liste avait fait un travail qui avait un vice de forme et de fond». Et en face, Pascal Charlemagne Messanga Nyamding, enseignant à l’Iric et membre du jury qui a délibéré dans cet examen : «lors des délibérations, nous n’avons pas intégré de manière absolue les principes fondateurs de l’Etat qui sont encadrés par le droit et la loi d’orientation de l’enseignement supérieur, qui repose sur trois piliers : la prise en compte de du mérite académique national, la méritocratie régionale dans l’excellence… et la prise en compte de l’équilibre social», avoue Messanga Nyamding hier au journal Mutations.
Ajoutant que «le ministre a été victime soit de l’incompétence, soit de la malhonnêteté de nous ses collaborateurs». Avant de commenter que «cette crise traduit le malaise qui règne entre les différentes hiérarchies politico-ethniques qui veulent avoir une emprise sur l’Etat et particulièrement sur la Fonction publique camerounaise». L’avocat ne peut dédouaner outre mesure l’accusé sur ce cas de la candidate Nti Estelle. « Il n’est pas question de remuer le couteau dans la plaie, puisqu’il s’agit d’un happy end. Ceux qui ont mérité l’excellence absolue sont dans la liste, ceux qui ont mérité l’excellence région par région sont également sur la liste ; on n’a pas pris des cancres, personne n’est désavoué. C’est la république qui gagne, c’est le Cameroun qui a gagné avec ses dix régions, et non six», tranche le chancelier des ordres académiques.
C’est la fin d’un feuilleton qui aura secoué le sommet de l’Etat. Avec au centre de la dénonciation, le journal Mutations qui a annoncé l’affaire. Avant de revenir à la charge, alors que le directeur de l’Iric, réfutait l’existence de deux listes publiées en l’espace de 48h. Avant d’être largué par sa tutelle, le signataire même desdites listes. Et les politiques s’en sont accaparés. Y mêlant récupération et appel à la justice sociale. Jusqu’à l’intervention de Paul Biya pour corriger la copie de son ministre et créature-ouvrier. Alors que l’«esclave» tente reprend à son propre compte la victoire : «les propositions que j’ai faites ont été acceptées par ma hiérarchie», clame Fame Ndongo.
Source : © La Nouvelle Expression
Par Lindovi Ndjio