Le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary exhorte les journalistes de l’aider à débusquer celui qui incite la mère du bébé volé à la rébellion et crie à l’instrumentalisation de Vanessa Tchatchou par des politiciens à mal de notoriété.Le cas Vanessa Tchatchou est visiblement un caillou dans la botte du gouvernement camerounais. Malgré l’expulsion manu militari de cette jeune fille de 18 ans de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso, les autorités gouvernementales n’ont pas toujours le sommeil tranquille, les pressions fusant de partout. Vendredi dernier lors de sa communication gouvernementale, Issa Tchiroma a encore été interrogé sur cette affaire, par une personne de qui il n’attendait pas une question liée à cette rocambolesque affaire.
C’est en effet Roger Itoté, journaliste à la Cameroon radio and television (Crtv) radio qui a souhaité savoir le sort aujourd’hui réservé à l’affaire. Pourtant, le ministre de la Communication a pris le soin d’écarter systématiquement tous les organes de presse écrite privés de cette rencontre, pour « éviter des dérapages ». Le Messager a dù interpeler vivement le ministre lors de son entrée dans la salle des conférences, pour obtenir le quitus exceptionnel de prendre part à cet échange. Les autres confrères n’ont d’ailleurs pas eu la même chance. « Vous me permettez justement de constater que la petite Vanessa est devenue un instrument aux mains de certains politiciens à mal de notoriété qui vont de plateau de télévision en plateau de radio, et manipulent cette jeune fille, instrumentalisant ainsi ses souffrances », dénonce Issa Tchiroma Bakary qui ajoute. « Un expert américain a été commis pour procéder aux prélèvements en vue de faire de nouveaux tests Adn dans un laboratoire indépendant et crédible. Mais la jeune fille s’est refusée de se faire prélever. Son avocat Me Meli qui en principe doit contribuer à la manifestation de la vérité a plutôt tout fait pour empêcher à cette jeune fille de se soumettre à cette prescription du juge d’instruction. Mais comme nous avons les prélèvements de Vanessa dans notre banque de données, nous l’avons mis à la disposition de l’expert », rassure le ministre de la Communication qui supplie les journalistes d’aider le gouvernement à débusquer celui qui se cache derrière cette pauvre mère, tout en se demandant à qui profite le crime.
Entre temps, Vanessa Tchatchou se porte de plus en plus bien. Elle s’est presque déjà remise des traumatismes subits lors de cette exfiltration du désormais tristement célèbre hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso. Pour des raisons personnelles, elle a décidé de quitter le domicile familial et de se « réfugier » dans un endroit tenu secret. « Mais dès que j’aurai repris mes forces, je continuerai mon combat car la vérité n’est pas encore dite sur la disparition de mon bébé. Le combat sera terminé lorsque j’aurais mis le bout de mon sein dans la bouche de ma fille qui, je le confirme, vit quelque part dans cette République », confie Vanessa Tchatchou à qui le reporter du quotidien Le Messager arrache un sourire. Devenu rare depuis la disparition de sa fille.