Commerce: La censure plombe les ventes de Charles Atéba Eyené
DOUALA - 11 DEC. 2012
© Marie-Noëlle GUICHI | Le Messager
Avec la suspension ordonnée par le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, à la suite d’une plainte de Madeleine Tchuinte, le livre intitulé « Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux : de véritables freins contre l’émergence en 2035 » a connu une chute des ventes dans les librairies.
Dans la malle arrière de son véhicule, Charles Atéba Eyené dispose d’un bon stock de sa dernière livraison sur le marché du livre. Et dès que l’occasion se présente, il n’hésite pas à l’écouler, sans grand bruit. Lors d’une cérémonie au Hilton hôtel de Yaoundé le 27 novembre 2012, le prolifique écrivain en a vendu des exemplaires…très discrètement. Les acheteurs, parfois de très hautes personnalités, tenaient eux aussi à se l’offrir en silence. Il fallait être curieux pour observer la transaction.
Pourtant, dans certaines librairies de la ville de Yaoundé, son ouvrage aux extraits violents, est bien présent. En ce lundi 03 décembre 2012, à la libraire Saint Paul, des dizaines d’exemplaires sont rangés sur une table très visible, comme pour attirer l’attention du client, dès qu’il franchit l’entrée. Anatole Moze, habituellement responsable de la vente des livres à caractère religieux, a spécialement été commis, par sa hiérarchie, à la diffusion du livre de Charles Atéba Eyéné. Il confie que dès la sortie du livre courant septembre 2012, il vendait près de 50 exemplaires par jour. Et les 250 copies qu’il a reçues à la première livraison se sont arrachées comme de petits bouts de pain. D’où l’épuisement rapide du stock. A la librairie Peuples Noirs, Chantal Cathy Nyabon déclare qu’au début, elle a vendu ses 300 exemplaires comme un jeu. Mais la deuxième commande n’aura pas le même succès. Sur les 200 exemplaires reçus depuis deux semaines, elle a encore 150 copies en stock. Pareil pour la Librairie Saint Paul où les ventes ont considérablement baissé, selon Anatole Moze qui indiquait lundi dernier, qu’il a encore 104 copies en stock, sur les 375 reçus au début du mois de novembre 2012.
Ordonnance de saisine
En cause, la suspension de la vente. Une décision de la présidente du tribunal de première intense de Yaoundé Centre administratif, intervenue le 4 octobre 2012. Ce, un jour seulement après une requête de référé d’heure en heure, du ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr. Madeleine Tchuinte, demandant l’assignation à bref délai, de Charles Atéba Eyéné, pour voir supprimer les passages du livre la décrivant comme franc maçon ou membre de quelque loge ésotérique.
Me Nwe Gabriel Emmanuel, l’avocat de l’écrivain qui avait fait appel de ladite décision, trouve que l’ordonnance de saisine du Tpi de Yaoundé a été prise en violation des dispositions constitutionnelles et légales. Il rappelle à volonté qu’aux termes des dispositions de la loi N° 90/052 du 19 décembre 1990, telle que modifiée, « l’imprimerie et la librairie sont libres ». Il pense alors que la saisie ou l’interdiction sont du ressort exclusif de l’administration publique aux termes de l’article 17 de la loi N° 90/025. Nwe Gabriel Emmanuel brandit ces dispositions pour justifier le retour dans les rayons du livre querellé, alors que la décision en appel reste attendue.
D’après l’écrivain, l’affaire, pendante, aurait déjà été renvoyée douze fois. « C’est du dilatoire pour m’empêcher de vendre mon livre. Ça porte un sérieux coup à sa diffusion qui avait bien démarré », crie Atéba Eyéné qui a remis son ouvrage sur les rayons, sans y enlever le moindre nom. Au supermarché Casino, à la librairie Saint paul, à la librairie Clé et à la librairie des Peuples Noirs, les stocks sont disponibles et s’écoulent allègrement à 10 000 Fcfa l’unité. Avant son interdiction, beaucoup d’autres surfaces le vendaient, en l’occurrence Messapresse, librairie Nouguyma, librairie Abega etc. Pour l’instant, ces espaces semblent refroidis par l’affaire en cours.
© Marie-Noëlle GUICHI | Le Messager
Avec la suspension ordonnée par le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, à la suite d’une plainte de Madeleine Tchuinte, le livre intitulé « Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux : de véritables freins contre l’émergence en 2035 » a connu une chute des ventes dans les librairies.
Dans la malle arrière de son véhicule, Charles Atéba Eyené dispose d’un bon stock de sa dernière livraison sur le marché du livre. Et dès que l’occasion se présente, il n’hésite pas à l’écouler, sans grand bruit. Lors d’une cérémonie au Hilton hôtel de Yaoundé le 27 novembre 2012, le prolifique écrivain en a vendu des exemplaires…très discrètement. Les acheteurs, parfois de très hautes personnalités, tenaient eux aussi à se l’offrir en silence. Il fallait être curieux pour observer la transaction.
Pourtant, dans certaines librairies de la ville de Yaoundé, son ouvrage aux extraits violents, est bien présent. En ce lundi 03 décembre 2012, à la libraire Saint Paul, des dizaines d’exemplaires sont rangés sur une table très visible, comme pour attirer l’attention du client, dès qu’il franchit l’entrée. Anatole Moze, habituellement responsable de la vente des livres à caractère religieux, a spécialement été commis, par sa hiérarchie, à la diffusion du livre de Charles Atéba Eyéné. Il confie que dès la sortie du livre courant septembre 2012, il vendait près de 50 exemplaires par jour. Et les 250 copies qu’il a reçues à la première livraison se sont arrachées comme de petits bouts de pain. D’où l’épuisement rapide du stock. A la librairie Peuples Noirs, Chantal Cathy Nyabon déclare qu’au début, elle a vendu ses 300 exemplaires comme un jeu. Mais la deuxième commande n’aura pas le même succès. Sur les 200 exemplaires reçus depuis deux semaines, elle a encore 150 copies en stock. Pareil pour la Librairie Saint Paul où les ventes ont considérablement baissé, selon Anatole Moze qui indiquait lundi dernier, qu’il a encore 104 copies en stock, sur les 375 reçus au début du mois de novembre 2012.
Ordonnance de saisine
En cause, la suspension de la vente. Une décision de la présidente du tribunal de première intense de Yaoundé Centre administratif, intervenue le 4 octobre 2012. Ce, un jour seulement après une requête de référé d’heure en heure, du ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr. Madeleine Tchuinte, demandant l’assignation à bref délai, de Charles Atéba Eyéné, pour voir supprimer les passages du livre la décrivant comme franc maçon ou membre de quelque loge ésotérique.
Me Nwe Gabriel Emmanuel, l’avocat de l’écrivain qui avait fait appel de ladite décision, trouve que l’ordonnance de saisine du Tpi de Yaoundé a été prise en violation des dispositions constitutionnelles et légales. Il rappelle à volonté qu’aux termes des dispositions de la loi N° 90/052 du 19 décembre 1990, telle que modifiée, « l’imprimerie et la librairie sont libres ». Il pense alors que la saisie ou l’interdiction sont du ressort exclusif de l’administration publique aux termes de l’article 17 de la loi N° 90/025. Nwe Gabriel Emmanuel brandit ces dispositions pour justifier le retour dans les rayons du livre querellé, alors que la décision en appel reste attendue.
D’après l’écrivain, l’affaire, pendante, aurait déjà été renvoyée douze fois. « C’est du dilatoire pour m’empêcher de vendre mon livre. Ça porte un sérieux coup à sa diffusion qui avait bien démarré », crie Atéba Eyéné qui a remis son ouvrage sur les rayons, sans y enlever le moindre nom. Au supermarché Casino, à la librairie Saint paul, à la librairie Clé et à la librairie des Peuples Noirs, les stocks sont disponibles et s’écoulent allègrement à 10 000 Fcfa l’unité. Avant son interdiction, beaucoup d’autres surfaces le vendaient, en l’occurrence Messapresse, librairie Nouguyma, librairie Abega etc. Pour l’instant, ces espaces semblent refroidis par l’affaire en cours.