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Mythe ou réalité, les histoires qui se racontent concernant divers comportements des membres du gouvernement camerounais relèvent du rocambolesque. On dit qu’ils sont homosexuels, membres de redoutables sectes, sorciers, voleurs, bandits etc. Il n’y a pas si longtemps, l’on suspectait l’un d’avoir tenté de détourner 130 millions destinés à l’organisation de l’arrivée du Pape au Cameroun. On dit d’un autre, une dame cette fois- là, qu’elle a pris personnellement d’assaut, le siège de la direction d’un distributeur de carburant qui s’entêtait à demander à être payé à l’avance, exigeant « ses » bons d’essence. Toute honte bue.

Une autre aurait dit-on, décidé de chasser elle-même une malade mentale installée non loin de son cabinet. La folle, vivant sur les lieux depuis des années, rappellera à madame la Ministre qu’elle était installée en ces lieux par son prédécesseur et qu’elle entendait encore y demeurer. Tous ou presque  sont soupçonnés  de détourner les deniers publics dont ils sont supposés assurer la bonne gestion, Au  détriment des principaux bénéficiaires que sont les populations. Tous ou presque tremblent devant l’opération épervier.

Ces informations, même si elles peuvent revêtir un caractère anecdotique sont de nature à jeter le discrédit  sur tous les gouvernements que  Paul Biya a formé au cours de la dernière décennie.  Cette situation  fort préoccupante suscite  un certain nombre d’interrogations. La première, fort inquiétante  s’est celle de savoir si toute l’élite camerounaise  n’est composée que de personnalités à la moralité douteuse ? Si tel est le cas il y a de fortes raisons de désespérer  pour des lendemains qui chantent pour notre pays. Sinon choisit-  on seulement les médiocres et pour quel dessein ?  Ce qui installe  la deuxième question fondamentale de notre préoccupation : comment Paul Biya choisit il ses hommes ?

  Historiquement, nonobstant le fait que les nationalistes furent décapités, ce pays a pourtant connu des grands hommes. la cuvée qui a conduit le Cameroun indépendant dès le départ est constitué d’hommes de valeur, d’homme de charisme, d’hommes de courage et de dignité : Ahmadou Ahidjo, John NGU FONCHA , Tandem MUNA , KAMGA Victor, Charles OKALA , André FOUDA , Paul  SOPPO PRISO, ETEKI  MBOMOUA,  Samuel EBOUA, BEB a Don Philémon , Moussa YAYA SARKIFADA, MARIGO MBOUA, AYISSI MVODO Victor, MAIKANO Abdoulaye, MOUAFO  Gabriel, SABAL  LECCO Félix, Paul Biya la liste  n’est pas exhaustive. C’étaient des messieurs, brillants  par leur modestie, rayonnants par leur générosité et qui illuminaient notre pays par une conscience  de la solidarité et du patriotisme  Vous  n’aviez pas besoin à l’époque d’être un enfant du septentrion pour bénéficier d’un soutien spontané d’un Moussa Yaya ou d’un TONYE MBOCK Félix. Il en était de même pour tous les autres. Il y avait une véritable culture du partage.  Nous avons posé la question à certains anciens qui nous ont révélé qu’Ahmadou Ahidjo veillait personnellement à ce que  la moralité de ceux qu’il nommait soit de toute épreuve, la cooptation existait  mais était systématiquement accompagnée d’une véritable enquête  de moralité. 

Un autre m’a dit qu’il était impensable qu’Ahmadou Ahidjo nomme un ministre sans l’avoir rencontré personnellement. Votre faciès, votre physique, votre manière de vous exprimer pouvaient à tout moment déterminer son choix. Ce Cameroun- là, constitué de très peu d’intellectuels a fait ses preuves ; il a développé l’agriculture, mis en place un début de  tissus industriel cohérant, donné de l’emploi massivement au camerounais.  Excusez du peu.
 

Nous ne voulons rien comparer nous ne faisons que des observations. De nos  jours on a l’impression que toutes les valeurs se sont renversées. Des gens sont nommés  par parrainage  sectaire, par cooptation, de petites copines, copains coquins, on vous sort  des célèbres inconnus d’un chapeau  comme des préstigitateurs. Des gens sans passé ni présent connus sont imposés pour gérer des secteurs parfois extrêmement complexes.   Ces messieurs et dames passent leur temps à essayer de se faire connaître tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de notre triangle national. Pour gérer les hommes, il faut les connaître ou être connu d’eux. C’est le minimum. Un gars  brillant est respecté par ses camarades. Cela  va de soit. Au fil des ans cette méthode de casting peu judicieuse a construit un Cameroun de corruption, de concussion, de népotisme, de détournement, de fraude de toutes sortes.  Il se dit d’ailleurs que le poste de Ministre s’est vendu jusqu’à une époque récente.

Tenez par exemple, imaginons que l’on lance une enquête sur les diplômes au Cameroun  dans les institutions publiques. La moitié des effectifs sera disqualifiée. En  effet ceux qui sont aux commandes, généralement médiocres, sèment l’incompétence au quotidien. La récolte s’est l’échec de toutes les politiques que l’on tente de conduire. Le coup de massue, c’est hélas les grandes ambitions du président qui le reçoivent. Elles ne seront  jamais probablement réalisées avant 2011.

ELOUNDOU JOSEPH

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