La gourmandise ou plutôt le refus de partager a fait perdre son poste à l’enfant de la Mefou et Akono.
Dimanche, 23 décembre 2012, Paul Biya vient de présider la finale de la Coupe de football du Cameroun. Il prend le chemin du retour pour le palais de l’Unité quand son cortège essuie quelques coups de feu tiré par le Caporal Donald Abena Meba. Ce qui est curieux, c’est que, au lieu de le tuer sur le champ, ses collègues de la garde présidentielle se contentent de le blesser. C’est là une anomalie qui devrait faire réfléchir Paul Biya, son entourage et même l’opinion publique nationale. Quelqu’un qui attente à la vie du chef est généralement abattu.
En fait, le Caporal Donald Abena Meba n’est que l’arbre qui cache la forêt qui est ici la garde présidentielle traversée depuis un certain temps par un mécontentement général. Et au centre de ce mécontentement le mauvais ou plutôt l’absence de partage que fait le commandant de cette garde présidentielle, le Colonel Raymond Etoundi Nsoé, un Ewondo du clan Mvog Fouda.
En effet, le Colonel Etoundi Nsoé recevait chaque mois la somme de 300 millions en guise de cadeau ou de primes hors salaire pour maintenir la bonne humeur au sein de ses collaborateurs, de la troupe. Ceci afin que des mauvaises idées ne traversent la tête d’un élément de la garde présidentielle. Le mauvais partage de ce pactole a donc créé un grand malaise au sein de cette unité d’élite.
Paul Biya faisant la sourde oreille, les mécontents de la garde présidentielle sont passés à la vitesse supérieure en montant cette affaire du Caporal Abena Meba qui devait tirer sur le cortège du Président Biya à son retour du stade omnisports de Yaoundé. L’objectif était de montrer au Président Biya que le commandant de la garde présidentielle tenait mal ses hommes, qu’il y avait un malaise en leur sein. L’objectif a été atteint avec succès et pour utiliser le jargon militaire, c’est «en plein dans le mille» puisque le Colonel Etoundi Nsoé a été limogé de son poste.
On peut donc comprendre pourquoi le Caporal Donald Abena Meba n’a pas été tué par ses collègues puisque c’était en toute intelligence qu’ils ont monté l’affaire pour faire partir celui qui est désormais leur ex-commandant. Moralité, voilà où peut conduire la gourmandise. Voilà comment le Colonel Etoundi Nsoé a perdu sa place pour avoir eu un gros cœur et un égo surdimensionné. Tout pour moi, rien pour les autres, c’était la devise de l’ex, elle l’a emporté.