Le cabinet du président de l’Assemblée nationale, qui avait transmis à certains médias, le communiqué de presse dénonçant l’appel de la Lékié, a saisi sur le tard, dans la nuit de jeudi dernier, les rédactions pour le faire annuler.
« Allo ! Le PAN [Président de l’Assemblée Nationale] veut annuler son communiqué de presse-là. Je ne sais pas si c’est déjà tard». C’est sur ce ton, à la lisière de la supplication que l’un des plus hauts responsables du cabinet de Cavaye Yéguié Djibril exhorte vers 20h 30 , jeudi 4 septembre 2014, le chef du service politique du Messager de déprogrammer ou de surseoir à l’exploitation du communiqué de presse de son patron qu’il a fait pourtant tenir, lui-même, aux médias quelques heures plutôt dans l’après midi.
Surpris, mais pas étonné par cette tentative de rétropédalage spectaculaire, le journaliste lui demande toujours en ligne : « mais pourquoi, alors que vers 19 heures, je vous ai eu au téléphone, et vous assumiez fièrement le communiqué transmis via le net ? ». Réponse: « L’entrevue avec le président de la République tout à l’heure à l’aéroport [le Pan a en effet échangé avec Paul Biya à son arrivée à l’aéroport de Nsimalen le même jeudi, ndlr] a pu modifier l’agenda. En tout cas, j’ai reçu un message du président Cavaye qui me demande le faire annuler. N’est-il pas déjà trop tard ?»
Il était tard en effet. De plus, les réseaux sociaux s’étaient saisis du texte du Pan. En gros, l’espace public avait été investi par le coup de gueule de Cavaye Yéguié Djibril qui alimentait même déjà de nombreux commentaires. Ce que le journaliste vient d’indiquer au cadre du cabinet du Pan avant de lui conseiller de faire diffuser un contre communiqué. Il était donc tard pour Le Messager comme il a été tard certainement pour d’autres titres de la place. Et la sortie de Cavaye, un peu précipitée et empreinte de colère, dit long sur l’erreur sur la date de la signature [signé le 04 août et non le 04 septembre comme a bien indiqué le cabinet du Pan] a occupé la manchette de journaux paraissant le lendemain, vendredi, en dehors de Cameroon-tribune qui avait été aussi régulièrement saisi. Son statut d’organe de presse étatique oblige.
Dans l’entourage du Pan, l’on estime que si Cavaye Yéguié Djibril a voulu faire machine arrière, c’est certainement en raison des éléments de la forme, du texte encastré dans le papier à entête de la représentation nationale et la signature du texte via laquelle Cavaye s’est arrogé cavalièrement et sans doute abusivement le statut de porte-parole du Grand nord. Le président de l’Assemblée nationale aurait donc voulu sur le tard attendre une concertation avec des figures emblématiques des trois régions du septentrion avant de prendre position et surtout craignait que des partis d’opposition à la Chambre basse se désolidarisent de cette sortie.
En sus de ce que le président national du Rdpc, Paul Biya, a pu lui dire au cours de leur entretien à l’aéroport de Nsimalen. Mais, il était bien trop tard. Le numérique ayant eu raison de la volonté de réajustement du Pan de qui la presse attend toujours le communiqué contredisant ou annulant celui du jeudi 4 septembre 2014.