Venues en nombre, elles ont particulièrement attiré l’attention du Chef de l’Etat.Elles étaient quinze au total, réunies au sein de la coopérative agropastoral des femmes rurales du littoral, de l’Ouest et du Sud Ouest (Coopaferlos). Dans leur hotte, du café, du mais, des patates, des ananas, et surtout, du gingembre. C’est ce dernier produit qui a particulièrement intéressé le Chef de l’Etat. « Le Président m’a demandé d’où proviennent nos produits et comment nous les produisons. Je lui ai répondu que nous venions de Mélong dans le Moungo. Je lui ai aussi expliqué comment nous produisons, et transformons ce condiment. » Explique Mme Kamgue Rebecca, la présidente de la Coopaferlos, qui conduit la délégation. Elle ajoute que cette spéculation qui présente des fortes potentialités commerciales, est produite en quantité dans la zone de Mélong. « Nous produisons 30 tonnes par mois. Mais la plus grande difficulté pour nous est l’écoulement de notre production. » Déplore-t-elle.
Un besoin de formation
Comme la plupart des produits agricoles, le gingembre de Mélong souffre de l’inorganisation du secteur ; une filière découlement des producteurs au consommateur faisant défaut. « C’est aussi le cas pour notre café. Nous manquons des partenaires extérieurs pour nous acheter ce produit. Ce qui jette nos productrices dans les bras des ‘’ coxeurs’’. Tout comme nous avons actuellement 17 tonnes de maïs en souffrance.» Déplore-t-elle. Les coxeurs sont ces acheteurs clandestins de produits (café, cacao). Ils avancent de l’argent aux planteurs pendant la morte saison et se font rembourser en nature, prenant les produits à vil prix. Ce qui contribue à paupériser les cultivateurs. « Nous donnons de l’argent à nos membres pour acheter les intrants et le matériel pour travailler. Ce qui les détourne des coxeurs. » Affirme Rebecca Kamgue. Créée en 2000, sa coopérative compte quelque 3000 membres. « Un autre problème pour nous est le manque de formation. Les paysannes sont analphabètes à 80 %. Il faut dont les former aux techniques culturales modernes pour améliorer le rendement. Nous avons besoin qu’on nous aide dans ce sens.» Leur présence au comice d’Ebolowa, avec le passage remarqué de Paul Biya dans leur stand, est un couronnement des efforts. « Le comice a été bien organisé et tout se passe bien. Je tiens à remercier le Président et son épouse pour l’honneur qu’ils nous ont fait. Je tire aussi le chapeau au Vice PM Jean Kuété pour l’organisation. »