Collaboration: Coup de froid entre proches de Biya

Yaoundé, 08 Mars 2013
© Serges Ekoumou | L'Indépendant

Dans la course aveugle vers Etoudi, les collaborateurs se regardent en chiens de faïences.

Au moment où les Camerounais ont de moins en moins accès à l'eau, l'électricité, l'éducation, l'emploi, les soins de santé, à la nutrition et la sécurité sociale, la côte de popularité du Chef de I'Etat n'est plus au beau fixe. Chaque jour, le Cameroun émergent à l'horizon 2035 se fait lointain. On a l'impression que certains proches de Paul Biya ne voudraient qu'il atteigne cette date. Mais davantage on constate que Paul Biya a décidé de s'entourer d'un noyau pour sauver les meubles. Selon certains médias, le numéro un camerounais a jeté son dévolu sur neuf de ses proches collaborateurs à savoir Laurent Esso, Louis Paul Motaze, Alamine Mey, Martin Belinga Eboutou, Edgar Alain Mebe Ngoh, Patrice Amba Salla, Martin Mbarga Nguélé, Jean Baptiste Bokam, Jacques Fame Ndongo. Ils ont souvent su aller au front. Mais certains font ombrage à d'autres. Plusieurs cas sont légions au sein du gouvernement Yang. Et même depuis le dernier voyage présidentiel en France, qui s'est étalé du 28 janvier au 02 février 2013, on a remarqué l'absence du Ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salta et le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui ont tous les deux été sollicités pour les préparatifs du déplacement présidentiel. Maître d'ouvrage du marché de construction du deuxième pont sur le Wouri, attribué à l'entreprise française Sogea-Satom, le Ministre Amba Salla devait logiquement faire partie de la suite présidentielle. Ce d'autant plus que le dossier sus évoqué, était à l'ordre du jour du forum Cameroun-France, le 31 janvier dernier.

Pour une visite à forte coloration économique et commerciale, le Ministre du Commerce devait-il être laissé au quai? Mais est-ce à dire que ceux qui ont effectué le voyage de Paris jouissent la confiance totale de l'Homme du 06 novembre? En dehors des habitués des voyages présidentiels (Simon Pierre Bikélé, Martin Belinga Eboutou, Joseph Fouda, Luc Sindjoun, Mengot Victor Arrey et Pierre Moukoko Mbonjo), Paul Biya avait à ses côtés des Ministres en charge de portefeuilles économiques: Nganou Djoumessi, Alamine Ousmane Mey, Atangana Kouna, Etoundi Ngoa, Essimi Menyé et Emmanuel Bondé. Ce groupe était chapeauté par le Secrétaire Général adjoint de la présidence et non moins conseiller aux affaires économiques du Prince, Séraphin Magloire Fouda, et par Louis Paul Motazé, le Secrétaire Général des services du Premier Ministre, qui veut confirmer son «statut particulier» dans le gouvernement actuel. Inutile de revenir ici sur le conflit de compétence qui au Minepat au sujet de la gestion du Port en eau profonde de Kribi. De l'avis de plusieurs observateurs, Paul Biya est un homme bien. Le seul hic, c'est son entourage composé d'hommes qui ne lui sont d'aucune utilité. C'est ce qui donne le sentiment qu'au Cameroun, on semble attendre un messie, un sauveur qui viendrait bousculer les choses avant de le suivre comme un seul homme. En outre, si dans l'entourage de Paul Biya, on évite soigneusement d'aborder le sujet sur la succession à la tête de l'Etat, à ce jeu risquant, Joseph Owona s'y est prêté, même s'il court le risque de finir en prison comme Titus Edzoa, Atangana Mebara, Urbain Olanguena, Polycarpe Abah Abah ou Marafa Hamidou Yaya. A l'écouter, chaque citoyen a le droit de ses ambitions, y compris les plus hautes. Mais pour les fonctions de Président de la République, le ping-pong entre le Nord et le Sud est une ficelle éculée. Le Cameroun aura besoin d'un Président qui soit compétent, patriote, nationaliste, et travailleur.



10/03/2013
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