Collaborateurs du Chef de l'Etat: Paul Biya a-t-il le droit de les humilier?
Douala, 26 février 2013
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
Charles
Metouck est la dernière victime en date. On se demande jusqu'où
s'arrêtera le Président de la République dans sa volonté d'humilier des
personnes qu'il a lui-même promues à de hautes fonctions. Qui peut
d'ailleurs croire que tout le monde est mauvais au sein du pouvoir
hormis...lui?
Que penseraient les Ruben UM Nyobé,
Osendé Afana, Monseigneur Ndongmo et autres Félix Mounié s'ils voyaient
leur descendance assister amorphe à la descente aux enfers de ce pays
qu'ils ont bâti de leur sang?
Un homme, en dépit de tout bon sens, a décidé de ridiculiser, d'humilier toute une «élite» du pays, dont le principal crime aura été de croire en son système. Un système fait de prévarications et de partage de prébendes afin de sauver un pouvoir incapable, sous le regard impassible de toute la population.
Ce qui arrive à Charles Metouck, même si ce dernier n'a qu'à s'en prendre à lui-même, dénote tout le non droit dans lequel on évolue dans ce pays.
Une volonté de détruire tout ceux qui peuvent émerger, dans le but d'apparaître comme l'ultime recours.
Lorsqu'il a fallu installer Charles Metouck à la tête de la SONARA, des qualités supposées ou réelles de l'homme ont été mises en avant. La presse gouvernementale s'est fendue de plusieurs papiers ayant pour seul objectif de montrer que Paul Biya, dans son "infinie sagesse", a nommé l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
Pourquoi les choses dérapent aujourd’hui? Tout simplement parce que le système, avec toute la mesquinerie qui le caractérise, maintient tout le monde dans un état de peur permanente, et a par conséquent besoin de livrer de temps en temps une victime au public aux fins de calmer toutes les personnes qui lorgnent vers son palais. Pourquoi lorsque le Chef de l'Etat veut se débarrasser d'un ancien collaborateur, il ne l'appelle pas pour lui signifier par courtoisie la fin de son mandat.
Pourquoi ne pas organiser une passation de service sans toute cette brutalité inutile que l'on constate à chaque fois?
C'est le lieu de rappeler, pour le déplorer que l'actuel Président de la République n'ait pas suivi les conseils de son prédécesseur. Germaine Ahidjo, dans une de ses rares sorties, indiquait que son époux Ahmadou Ahidjo avait expressément demandé à son remplaçant de recevoir personnellement toute personne qu'il avait nommée avant de lui signifier son congé, non sans lui avoir exprimé ses remerciements.
Cette affaire Metouck n'aurait jamais existé si Paul Biya avait respecté ce conseil qui frappait au coin du bon sens. Aujourd'hui, un homme que l'on croyait béni par le seigneur il y’a quelques jours, se retrouve humilié par une garde à vue qui ne ressemble à rien si son supérieur hiérarchique, qui lui aurait donné le droit d'agir, n'est pas lui-même interpellé par les forces de l'ordre.
Un ministre chassé de son bureau en pleine réunion avec ses collaborateurs par des forces de l'ordre lourdement armées pour cause de remaniement ministériel, les Ministres Abah Abah et Urbain Olanguena filmés par la télévision nationale sur de vulgaires matelas dans les bureaux de la police en violation de toutes les règles du droit international; la «grand-mère», (ex-Ministre) Haman Adama, incarcérée depuis des années sans que personne ne sache exactement ce qui lui est reproché; Thierry Atangana et Titus Edzoa maintenus en prison après 16 années de détention, Atangana Mebara «libérable» et pas libéré...
Bien qu'étant contre ce que le système a fait de ce pays et ceux qui l'on aidé, nous pensons que cette façon de faire est non seulement inacceptable, mais elle témoigne de la «petitesse» de ceux qui prennent ce type de décision.
Un homme loin de donner l'exemple.
La chose serait tolérable si Paul Biya était lui-même un modèle de vertus. On voit pourtant dans ce qui se passe une véritable chasse aux sorcières par un homme ayant fait de la fuite en avant, un véritable programme politique. Sinon, toute chose étant égale par ailleurs, Franck Emmanuel Biya, Gervais Mendo Zé, Louis Paul Motazé... devraient se retrouver à l'heure actuelle eux aussi derrière les barreaux. Au lieu de cela, ils continuent à faire la pluie et le beau temps au grand dam d'une catégorie de camerounais qui rumine tranquillement et patiemment sa vengeance.
Pourquoi tous ces gens se retrouvent aujourd’hui derrière les barreaux? Pour la plupart de bonne foi au départ de leur collaboration avec Paul Biya, ils ont pris à cœur de sauver un régime aux abois dans les années 90. Ils avaient pour travail essentiel de faire gagner les élections par tous les moyens au RDPC et à son patron dans leurs localités d'origine. Au vu et au su de tout le monde, les caisses de l'Etat et des entreprises publiques ont été vidées pour cette «noble» tâche.
Certains gros malins sont allés plus loin, à l'instar de l'ancien Directeur du FEICOM, en finançant les activités de la première dame Pulchérie Chantal Biya, espérant que cela servirait de bouclier le moment venu.
On voit bien que ces derniers ont pour la plupart bien «travaillé», puisque plus de trente années plus tard, malgré une impopularité «au zénith», l'homme du 06 novembre 1982 continu à sévir à la tête de l'Etat Camerounais.
Bien que tous ces «agents» maléfiques ne méritent aucun respect, on peut néanmoins leur trouver des circonstances atténuantes. L'exemple venant d'en haut, ils voient bien que Paul Biya et sa famille ne vivent pas d'un salaire normal et certainement au dessus de leurs moyens réels. En Afrique du Sud, au Bénin... le salaire du Président de la République est gravé dans les textes. Qui peut dire combien Paul Biya gagne par mois? Qui finance ces nombreux brefs courts longs séjours à l'étranger qui s'étalent tout au long de l'année? Combien de jours de congés cet homme bénéficie par an? Il en a tellement que certaines personnes à l'esprit particulièrement tordu se demandent s'il n'est pas adepte d'une secte prônant le «repos éternel»? Pourquoi ce qui lui est permis ne le serait pas aux autres?
Si l'on prend en compte toute la gabegie qui règne autour du couple présidentiel et ses excroissances, ce que l'on reproche aux anciens collaborateurs du Chef de l'Etat apparait comme le fruit d'un petit larcin. Mais la nature est ainsi faite qu’à force de «cracher en l'air pour voir ce qui peut arriver, on finit par se salir le visage». Demain, les «humilieurs» risquent d’être à leur tour humiliés avec toute la rancoeur dont la nature a doté le bipède camerounais.
Un homme, en dépit de tout bon sens, a décidé de ridiculiser, d'humilier toute une «élite» du pays, dont le principal crime aura été de croire en son système. Un système fait de prévarications et de partage de prébendes afin de sauver un pouvoir incapable, sous le regard impassible de toute la population.
Ce qui arrive à Charles Metouck, même si ce dernier n'a qu'à s'en prendre à lui-même, dénote tout le non droit dans lequel on évolue dans ce pays.
Une volonté de détruire tout ceux qui peuvent émerger, dans le but d'apparaître comme l'ultime recours.
Lorsqu'il a fallu installer Charles Metouck à la tête de la SONARA, des qualités supposées ou réelles de l'homme ont été mises en avant. La presse gouvernementale s'est fendue de plusieurs papiers ayant pour seul objectif de montrer que Paul Biya, dans son "infinie sagesse", a nommé l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
Pourquoi les choses dérapent aujourd’hui? Tout simplement parce que le système, avec toute la mesquinerie qui le caractérise, maintient tout le monde dans un état de peur permanente, et a par conséquent besoin de livrer de temps en temps une victime au public aux fins de calmer toutes les personnes qui lorgnent vers son palais. Pourquoi lorsque le Chef de l'Etat veut se débarrasser d'un ancien collaborateur, il ne l'appelle pas pour lui signifier par courtoisie la fin de son mandat.
Pourquoi ne pas organiser une passation de service sans toute cette brutalité inutile que l'on constate à chaque fois?
C'est le lieu de rappeler, pour le déplorer que l'actuel Président de la République n'ait pas suivi les conseils de son prédécesseur. Germaine Ahidjo, dans une de ses rares sorties, indiquait que son époux Ahmadou Ahidjo avait expressément demandé à son remplaçant de recevoir personnellement toute personne qu'il avait nommée avant de lui signifier son congé, non sans lui avoir exprimé ses remerciements.
Cette affaire Metouck n'aurait jamais existé si Paul Biya avait respecté ce conseil qui frappait au coin du bon sens. Aujourd'hui, un homme que l'on croyait béni par le seigneur il y’a quelques jours, se retrouve humilié par une garde à vue qui ne ressemble à rien si son supérieur hiérarchique, qui lui aurait donné le droit d'agir, n'est pas lui-même interpellé par les forces de l'ordre.
Un ministre chassé de son bureau en pleine réunion avec ses collaborateurs par des forces de l'ordre lourdement armées pour cause de remaniement ministériel, les Ministres Abah Abah et Urbain Olanguena filmés par la télévision nationale sur de vulgaires matelas dans les bureaux de la police en violation de toutes les règles du droit international; la «grand-mère», (ex-Ministre) Haman Adama, incarcérée depuis des années sans que personne ne sache exactement ce qui lui est reproché; Thierry Atangana et Titus Edzoa maintenus en prison après 16 années de détention, Atangana Mebara «libérable» et pas libéré...
Bien qu'étant contre ce que le système a fait de ce pays et ceux qui l'on aidé, nous pensons que cette façon de faire est non seulement inacceptable, mais elle témoigne de la «petitesse» de ceux qui prennent ce type de décision.
Un homme loin de donner l'exemple.
La chose serait tolérable si Paul Biya était lui-même un modèle de vertus. On voit pourtant dans ce qui se passe une véritable chasse aux sorcières par un homme ayant fait de la fuite en avant, un véritable programme politique. Sinon, toute chose étant égale par ailleurs, Franck Emmanuel Biya, Gervais Mendo Zé, Louis Paul Motazé... devraient se retrouver à l'heure actuelle eux aussi derrière les barreaux. Au lieu de cela, ils continuent à faire la pluie et le beau temps au grand dam d'une catégorie de camerounais qui rumine tranquillement et patiemment sa vengeance.
Pourquoi tous ces gens se retrouvent aujourd’hui derrière les barreaux? Pour la plupart de bonne foi au départ de leur collaboration avec Paul Biya, ils ont pris à cœur de sauver un régime aux abois dans les années 90. Ils avaient pour travail essentiel de faire gagner les élections par tous les moyens au RDPC et à son patron dans leurs localités d'origine. Au vu et au su de tout le monde, les caisses de l'Etat et des entreprises publiques ont été vidées pour cette «noble» tâche.
Certains gros malins sont allés plus loin, à l'instar de l'ancien Directeur du FEICOM, en finançant les activités de la première dame Pulchérie Chantal Biya, espérant que cela servirait de bouclier le moment venu.
On voit bien que ces derniers ont pour la plupart bien «travaillé», puisque plus de trente années plus tard, malgré une impopularité «au zénith», l'homme du 06 novembre 1982 continu à sévir à la tête de l'Etat Camerounais.
Bien que tous ces «agents» maléfiques ne méritent aucun respect, on peut néanmoins leur trouver des circonstances atténuantes. L'exemple venant d'en haut, ils voient bien que Paul Biya et sa famille ne vivent pas d'un salaire normal et certainement au dessus de leurs moyens réels. En Afrique du Sud, au Bénin... le salaire du Président de la République est gravé dans les textes. Qui peut dire combien Paul Biya gagne par mois? Qui finance ces nombreux brefs courts longs séjours à l'étranger qui s'étalent tout au long de l'année? Combien de jours de congés cet homme bénéficie par an? Il en a tellement que certaines personnes à l'esprit particulièrement tordu se demandent s'il n'est pas adepte d'une secte prônant le «repos éternel»? Pourquoi ce qui lui est permis ne le serait pas aux autres?
Si l'on prend en compte toute la gabegie qui règne autour du couple présidentiel et ses excroissances, ce que l'on reproche aux anciens collaborateurs du Chef de l'Etat apparait comme le fruit d'un petit larcin. Mais la nature est ainsi faite qu’à force de «cracher en l'air pour voir ce qui peut arriver, on finit par se salir le visage». Demain, les «humilieurs» risquent d’être à leur tour humiliés avec toute la rancoeur dont la nature a doté le bipède camerounais.