Code Electoral: Voici les articles qui menacent la démocratie camerounaise
Douala, 17 avril 2012
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
La loi portant code électoral a été votée vendredi le 13 avril 2012. Malgré les amendements apportés à ce texte devant régir les consultations électorales au Cameroun, plusieurs points ne font pas toujours l'unanimité.
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
La loi portant code électoral a été votée vendredi le 13 avril 2012. Malgré les amendements apportés à ce texte devant régir les consultations électorales au Cameroun, plusieurs points ne font pas toujours l'unanimité.
Code électoral: Voici les dispositions qui fâchent toujours
Comme le veut l'article 31 de la Constitution de la République du Cameroun, le Chef de l'Etat dispose de 15 jours à compter du dépôt de la loi portant code électoral par le président de l'Assemblée nationale pour la promulguer. Mais ce document encore très contesté par l'opposition camerounaise et les organisations de la société civile, contient encore des articles qui font reculer la démocratie au Cameroun. Dès le titre premier de cette loi votée en l'absence des députés de l'opposition, le gouvernement a affirmé sa volonté de faire marche arrière. L'article 2 alinéa 1 de ce titre stipule que «l'élection a lieu au suffrage universel, égal et secret». Pourtant, tous les pays qui aspirent à une véritable démocratie organisent des élections à deux tours. A l'exemple du Sénégal et de la Côte d'Ivoire qui sont des pays du même niveau de développement que le Cameroun. Autre pomme de discorde, l'article 44 alinéa 2 du chapitre VI donne toujours au président de la République, le pouvoir de nommer et de destituer à sa guise les dirigeants d'Elections Cameroon et de la direction générale des élections. Pourtant, le chapitre 1 de cette loi portant code électoral dispose à l'alinéa 2 de l'article 5 que les membres d'Elections Cameroon, dans l'exercice de leurs fonctions, ne doivent en aucun cas, solliciter ou recevoir d'instruction ni d'ordre d'une autorité publique ou privée, nationale ou étrangère. Le code est également resté silencieux aux propositions de l'opposition qui émettent encore le vœu de voir la fonction du président de la République séparée des responsabilités au sein du parti politique. Ils conçoivent mal que le chef de l'Etat soit également président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). La majorité électorale divise encore les camerounais. D'aucuns souhaitent qu'il soit permis aux jeunes de 18 ans de participer au vote. Mais le code électoral en son article 45 stipule qu' «est électeur, toute personne de nationalité camerounaise, sans distinction de sexe, âgée de vingt (20) ans révolus, inscrite sur une liste électorale et ne se trouvant dans aucun cas d'incapacité prévue par la loi». De même, le montant du cautionnement pour la candidature à l'élection présidentielle reste toujours très élevé. Il faut en effet verser 30 millions au trésor public pour être autorisé à déposer le dossier de candidature. Un montant jugé très exorbitant par la majorité des députés, même du parti au pouvoir, qui pensent que c'est une façon de privilégier les fortunés au détriment de la méritocratie. En clair, la loi portant code électoral voter vendredi dernier à l'hémicycle du palais des verres de Ngoa-Ekélé contient encore beaucoup d'articles portant un coup à notre démocratie. |
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