Aujourd’hui s’ouvre la 2e réunion de concertation au Ministère du travail suite à la suspension du mot d’ordre de grève des 12 centrales syndicales. Au menu des discussions les points mis à l’ordre du jour lors de la 1e réunion qui était la constatation et la validation du comité crée par le Premier Ministre.
Selon quelques membres de ce comité côté travailleurs, bien que le gouvernement ait déjà sur les 5 points qui seront débattus réussi à mettre en œuvre un seul point avec l’effectivité de l’application du décret N°2014/2377/PM du 13 Août 2014 fixant les conditions et les modalités de prise en charge des assurés volontaires au régime d’assurance pension vieillesse, d’invalidité et de décès, permettant à toutes les couches sociales travailleurs de pouvoir désormais « sécuriser » leur avenir avec l’Etat comme partenaire, il n’en demeure pas moins que les 4 autres points à l’ordre du jour revêtent une importance capitale.
D’après Jean Marc Ndi, président de la CSAC (Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun), « le gouvernement n’a pas intérêt à nous perdre le temps », il renchérira ensuite en disant « jusqu’ici nous avons fait preuve de bonne foi et je pense que de l’autre côté il est important de montrer également une bonne volonté ». Parlant de façon décisive, celui-ci avait fait allusion au 3e point qui sera débattu à savoir la mauvaise application de l’ordonnance N°2014/001 du 7 juillet 2014 signée par le Chef de l’Etat S.E Paul Biya. Cette ordonnance présidentielle qui pourrait venir s’ajouter à celle exigeant à l’administration camerounaise de payer les droits aux ex-employés des sociétés d’Etat, n’a pas encore vu son application effective sur le terrain. A son article 231 (nouveau), elle fixait les taux applicables de la Taxe spéciale sur les produits pétroliers à savoir 80 Fcfa pour l’Essence Super et 60 Fcfa pour le Gasoil alors qu’auparavant pour le Gasoil et le Super le prix de cette taxe spéciale était fixé à 120 Fcfa. Une baisse considérable qui devait avoir un impact direct sur le prix à la pompe augmenté par un communiqué du Secrétaire General du Premier Ministère Louis Paul Motaze, sans définir au préalable si cette TSPP était modifiée. Verra-t-on dans les prochains jours le prix du carburant à la pompe modifier après cette discussion au sein du comité ? Question centrale.
A bien observer, la réelle difficulté à faire flancher le gouvernement serait le refus catégorique de baisser le prix à la pompe sous prétexte de tension de trésorerie. Mais pour les Centrales syndicales, représentants les travailleurs de toutes les strates de la société, la détermination effective ou encore la transparence sur la destination et l’utilisation de ses fonds jusqu’à présent serait un point de gagner. Le flou qui a été observée et qui continu à être observée dans la gestion du pétrole au Cameroun pourrait certainement se transposer avec un système gouvernant corrompu qui n’aimerait pas qu’on fouine dans ses « micmacs ». Pour ce qui est de l’article 611 (nouveau) de la même ordonnance fixant le tarif de la taxe à l’essieu en fonction du poids des véhicules à charge utile, plusieurs indiscrétions font ressortir que le gouvernement insistera sur celle-ci afin de couper la poire en deux, pas enclin à faire montre de transparence dans la gestion jusqu’ici ou la destination jusqu’ici des fonds issus de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP) car à l’article 234 (nouveau) le Chef de l’Etat S.E Paul Biya spécifiera que 75 Fcfa sur les 80 Fcfa soit 5 Fcfa de différence devra être prélevé par litre de Super afin d’être affecté au profit de la redevance d’usage de la route ou en français facile au fonds routier. Idem pour la totalité des 60 Fcfa en ce qui concerne le Gasoil où 0 Fcfa de différence est enregistré. A quoi sert cet argent ? A quoi a servi jusqu’aujourd’hui cet argent alors qu’on voit des camerounais croupir dans la misère ou mourir dans des hôpitaux faute de soins ? Des milliards chaque année prennent ainsi une destination inconnue au profit d’intérêts cupides et égoïstes.
Exclusivité
Dans les coulisses de la préparation des travaux, les centrales syndicales lâcheront l’information selon laquelle l’un des points à retenir pour la prochaine réunion sera le financement des centrales syndicales. En effet selon l’argumentaire consensuel de tous les présidents, plusieurs pays dans le monde ont des centrales syndicales des partenaires de l’Etat en finançant au minimum à 70% leur fonctionnement. Comme exemple le Tchad, la France, l’Allemagne, le Bénin, etc. En plus de cela une nouvelle tentative de revalorisation du SMIG proposée à 50 000 Fcfa pour les autres secteurs sauf celui de l’agriculture sera également au centre des débats. Pour exemple présenté la RCA applique 35 000 Fcfa bien qu’étant plus pauvre que le Cameroun, le Tchad 60 000 Fcfa, le Congo Brazza 90 000 Fcfa, la Guinée Equatoriale 110 000 Fcfa, le Gabon 150 000 Fcfa, etc. A suivre.