Climat des investissements: La Banque mondiale donne 7,6 milliards à 17 pays africains

DOUALA - 30 OCT. 2012
© Alain NOAH AWANA | Le Messager

A travers une convention signée la semaine dernière, l’institution de Bretton Woods accorde cette aide aux pays membres de l’Ohada pour améliorer le climat des investissements sur leurs territoires respectifs.

La signature de la convention s’est déroulée jeudi 25 octobre 2012 à Yaoundé, capitale camerounaise. Le ministre de la Justice, Laurent Esso et celui des Finances, Alamine Ousmane Mey, représentaient le Cameroun. Tandis que la Banque mondiale était représentée par le directeur des opérations pour le Cameroun, Gregor Binkert, accompagné de plusieurs de ses collègues. L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) était quant à elle représentée par Dorothé Sossa, secrétaire permanent. Toutes ces personnalités ont paraphé l’accord de don de 7,6 milliards Fcfa destinés à l’Ohada dans le but d’améliorer le climat des investissements dans 17 pays africains, dont le Cameroun.

De manière plus concrète, et d’après les explications des officiels, le projet comporte trois composantes. D’abord, il s’agira de renforcer les capacités du secrétariat permanent de l’Ohada afin qu’il améliore son efficacité dans ses missions d’appui aux réformes touchant le climat de l’investissement. Il s’agit par exemple des réformes qui facilitent la création d’entreprise, la gestion du registre des sociétés tenu par le greffe, etc. Ensuite, la convention vise l’appui de l’Ecole régionale supérieure de la magistrature et de la Cour commune de justice et d’arbitrage, pour continuer à améliorer la sécurité juridique dans les affaires. Donc, en somme, protéger les investisseurs. Et enfin, il est question de continuer à améliorer l’information comptable et financière des sociétés grâce à la formation et à l’adoption des meilleures pratiques et standards internationaux dans ce domaine.


Le spectre du Doing business

L’on n’est pas dupe : cette convention arrive au moment où le Doing Business, le rapport qui évalue le climat des affaires dans 185 économies du monde vient d’être publié par la Banque mondiale et la Société financière internationale (Sfi). Classement dans lequel les 17 pays africains concernés par la convention occupent des places peu honorables. Cameroun, Gabon, Rca, Tchad, Rdc, Congo, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Niger, Sénégal, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Burkina Faso, Comores et Guinée pointent tous parmi les 35 derniers pays classés dans le Doing business ; même si certains ont montré une grande vitalité en ce qui concerne la mise sur pied de certaines réformes visant à améliorer leurs climats des affaires. La situation du Cameroun, que les gouvernants passent le temps à camoufler à travers des slogans creux, est plutôt mal en point, puisque le pays a rétrogradé de 5 places par rapport à l’année dernière.

Quoi qu’il en soit, cette aide de la Banque mondiale aux pays membres de l’Ohada devrait leur permettre de mieux peaufiner les stratégies pouvant rassurer les investisseurs locaux étrangers. Ce qui conduirait à coup sûr à un regain d’investissements, donc de création de richesses. Ce dont tous ces pays ont besoin pour développer leurs économies respectives. A l’heure actuelle, et depuis sa création en 1998, l’Ohada a déjà élaboré et adopté 6 actes uniformes qui sont en vigueur dans les pays membres. En espérant que l’aide de la banque mondiale, à travers son organisme Ida (Association internationale de développement), va l’aider à accélérer l’amélioration du climat des affaires au sein de ses pays membres.




30/10/2012
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