Cinquantenaire - Fru Ndi: «Les discours ne suffissent plus à convaincre les Camerounais»

Douala, 21 Février 2014
© Blaise-Pascal Dassié | Le Messager

Le leader du Social democratic front (Sdf) qui a assisté à la grande parade du Buea pense que le chef de l’Etat a nargué les Camerounais en donnant l’impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Fru Ndi pense qu’il n’est plus temps de rêver et qu’il faut passer aux choses sérieuses, le Renouveau ayant montré son incapacité à apporter des solutions concrètes aux problèmes basiques des Camerounais. C’est le sentiment du Chairman à la fin du défilé civil et militaire hier à Buea. A l’en croire, cette célébration du Cinquantenaire de la Réunification n’apporte rien aux Camerounais. A y regarder de près se demande le chairman, «en faisant une étude comparative dites au moins combien d’anglophones sont dans le comité d’organisation». Pour lui, Il ne faut pas se voiler la face les anglophones ne sont pas contents. Autre raison de la colère du président du Sdf: «La première chose c’est que le Cinquantenaire est passé depuis 2011. Nous célébrons les 53 ans de l’indépendance et de la réunification. Autre chose dans son discours à la jeunesse, il promet 250 000 emplois aux jeunes en un an. Comment compte-t-il s’y prendre, quand il n’a pas pu industrialiser le pays depuis son accession au pouvoir en 1982». Furieux, Fru Ndi pense que «arriver à Buea avec des messages culturels ne suffit plus pour convaincre les Camerounais. Ils se sont pas dupes». Et poursuit-il, ces mensonges ne passent plus.

«Observez sur ce site du défilé du Cinquantenaire de la Réunification sans aucune photo des vrais acteurs de ce moment important de notre histoire. Je ne vois aucune photo du président Ahidjo, ni de John Ngu Foncha, Muna ou Endeley. Que célébrons-nous donc ? » Se demande-t-il avec une mine grise. Une opinion que ne partage forcément certains leaders de l’opposition notamment Adamou Ndam Njoya de l’Udc, prèsent à Buea. « Il y a une jeunesse montante qui montre le degré de nos responsabilités pour les cinquante années à venir. Il y a beaucoup à faire quand on se rend compte que ces jeunes doivent être éduqués pour en faire des citoyens responsables. Je pense que le président a fait un bilan de ce qui s’est passé et de ce qu’on doit faire», apprécie-t-il.

Pour certains cadres du parti du flambeau ardent qui ont tôt fait de saluer la profondeur du discours présidentiel, non sans scander, comme c’est désormais une tradition, les qualités de leur président, ce fut «un discours de nationaliste. C’est une interpellation forte pour défendre les valeurs démocratiques. Il a rappelé que nous avons des acquis que nous devons consolider. Il nous demande de tout faire pour que le pays ne se désintègre. Le discours en lui-même est d’ailleurs un grand message à la nation. C’est un devoir de mémoire que le chef de l’Etat nous a rappelé. Il a reprécisé sa pensée en disant que nous devons saluer tous ceux qui se sont battus pour la réunification du Cameroun. Il a été jusqu'à remercier ceux qui ont été à la conférence de Foumban», s’en enorgueilli vante El Hadj Oumarou, maire de Nkongsamba 1er.

Blaise-Pascal Dassié, envoyé spécial à Buea



21/02/2014
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