A l’évidence, Paul Biya n’a pas compris la nécessité d’un changement de mentalité pour une mobilisation générale. Celui, qui a fêté ses 81 ans, il y a quelques jours, s’est cru dans un prétoire. Et devant le tribunal de l’histoire, il lui fallait défendre son bilan. “ Nous avons construit 15 123 écoles primaires, 2413 collèges et lycées. Et aujourd’hui, nous avons bâti huit universités d’Etat réparties à travers le territoire national…..
A ce jour, nous disposons de 2260 formations sanitaires publiques dont 4 hôpitaux généraux, 3 hôpitaux centraux, 14 hôpitaux régionaux, 164 hôpitaux de districts, 155 centres médicaux d’arrondissements et 1920 centres de santé intégrés…. Je note que l’espérance de vie qui était de 40 ans en 1960 est passée à 52 actuellement”.
Le Premier camerounais va naïvement laisser transparaître son désir de reconnaissance “ A l’indépendance et à la réunification, notre réseau routier comportait 621 Km de voies bitumées. Aujourd’hui, le peuple camerounais dispose de 250 000Km de route dont près de 5200 Km de route bitumées.
De 21 aéroports, dont 4 internationaux, d’un port port fluvial, et de trois ports maritimes. Non sans surfer sur ses propres réalisations. “Construire la nation camerounaise c’était également créer un véritable Etat souverain. Nous avons fait d’un Etat embryonnaire un véritable Etat démocratique, avec des institutions modernes qui fonctionnent. Une Assemblée, Un Sénat, un Conseil Constitutionnel bientôt en place”.
Notamment le partage du pouvoir entre les anglophones et les francophones (le poste de vice président devant revenir à un anglophone, si le président est francophone, et vive versa). Par ailleurs le président du social democratic front (SDF) a déploré le manque honnêteté intellectuel de Paul Biya. Qui selon lui, a délibérément omis de citer les noms des pionniers , et de présenter les figures de proue de l’indépendance et de la réunification du Cameroun.
Après donc trois années de tergiversations, quant à la tenue ou non du cinquantenaire de la réunification, avec près de 35 milliards de Fcfa, octroyés aux préparatifs de la dite célébration, on peut dire, sans risque de se tromper que la montagne a accouché d’une souris. Car loin de réunir les camerounais du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, le discours de Paul Biya à l’occasion de ces festivités, va davantage cristalliser les frustrations au sein de la classe politique, et aliéner une fois de plus l’histoire du peuple camerounais