Chronique - Elections Legislatives et Municipales: Les bonnes et les mauvaises affaires des investitures
DOUALA - 12 JUIL. 2013
© Dobell | Le Messager
Dans cinq jours exactement, c’est-à-dire le 17 juillet, les partis politiques devront faire parvenir à Election Cameroon les listes de leurs candidats aux élections municipales et législatives du 30 septembre 2013.
Dans les états-majors des grands partis : le Rdpc et le Sdf et, dans une certaine mesure ce qui reste des by Savings Wave">formations de la « mangeorité » présidentielle, la frilosité est au zénith. Comme au royaume des cieux, nombreux sont ceux qui veulent se porter candidats et prêts à tout pour « intéresser » ceux qui ont la mission de les investir. Ce qui est valable pour le Rdpc ne l’est pas moins pour ceux des partis où l’on a procédé aux primaires. Il faudra encore répondre aux critères des « gouroux » qui font la loi dans les instances dirigeantes des chapelles politiques. Nous apprenons déjà par le téléphone arabe que ceux qui peuvent « bien parler » négocient « serré » leurs places.
Après avoir payé toutes ses cotisations depuis 2007 pour le Rdpc, commencent alors les vraies « choses ».Celles qui ouvrent les portes de la candidature. Le cauchemar des sénatoriales hante encore les esprits. « On nous a imposé des personnes plus ou moins connues de la base » confient des cadres déçus du Rdpc. « Pour sauver la mise, le chef de l’Etat a dû corrompre les conseillers électeurs pour les faire voter » renchérit un autre.
Des sources indiquent que ceux qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans le parti au flambeau depuis 2007 ont la bagatelle somme de près de 1250 000 à payer. Des broutilles pour les riches de tout poil et autres hommes d’affaires à la recherche de la couverture du parti : il y en a même qui volent aux secours des « camarades » moins nantis pour leur servir de suppléants aux législatives. A la pêche, pour capturer le baracuda, on sacrifie la dorade. C’est cette « générosité » qui ouvre les arcanes du parti aux militants de la « 25ème heure ». N’en déplaise aux consignes du président national qui dessine le portrait idéal des « militants convaincus et convaincants, honnêtes et patriotes, qui peuvent transmettre et véhiculer les principes fondamentaux du Rdpc, à savoir des messages de paix, d’unité, de rayonnement international, de solidarité et de développement économique, social et culturel ».
Quand on sait que le Comité central du Rdpc est la cachette des chefs d’entreprises qui ne payent pas leurs employés, que les mairies coiffées par le parti de Paul Biya sont de celles dont les droits des personnels sont régulièrement foulés aux pieds, malgré les injonctions de la hiérarchie, « ces consignes ne sont que de la poudre aux yeux » s’insurge un militant frustré.
Les frustrations semées par les sénatoriales ont miné sérieusement les prochaines consultations populaires. Ce qui, pour certains, justifiait l’organisation des primaires pour rétablir la justice et consacrer des hommes et femmes de terrain. Les organes directeurs des partis en ont décidé autrement. Si la base ne se reconnaît pas dans ces choix, ce qui est fort possible, on s’acheminerait vers un vote sanction ou dans le pire des cas à un abandon massif des cartes d’électeurs dans les bureaux d’Elecam.
Certes, on n’y est pas encore. Mais dans les différentes commissions chargées de procéder aux pré-investitures, fautes de primaires, on se frotte les mains. Le président national du Rdpc recommande de « tenir compte de l’avis de la base et rechercher le consensus entre les différentes listes qui se retrouveront en compétition… ». Des militants de la base lui opposent que les primaires constituaient un arbitrage honnête dans le processus de sélection des candidats à la candidature. « Tout ce qui se fait actuellement n’est que magouille et marchandage » confie un président de sous-section.
Parallèlement à ces querelles byzantines, conciliabules et messes de minuit agitent le landernau politique. Les cahutes des marabouts sont pris d’assaut par ces émules de Descartes qui, le temps d’une élection ou humant un parfum de nomination se souviennent des écorces et autres décoctions des sorciers et pygmées de Bipindi, Djoum, Lomié, Yokadouma ou Moloundou. Les chauffeurs de ces « grands » vous diront des anecdotes les plus croustillantes sur les randonnées en 4 x4 à travers des pistes rocailleuses, poussiéreuses ou boueuses vers ces sanctuaires de la brousse et de la forêt où se font blinder nos élites. A l’occasion, jeans, baskets et polos détrônent costumes et mocassins des habilleurs occidentaux. Le temps d’être peuple avec le peuple.
En attendant de voir qui sera qui à l’issue des investitures et suivre tout le processus électoral, les services administratifs ont perdu une bonne partie de leur crème. Investiture oblige ! Puis ce sera la précampagne, la campagne électorale proprement dite et l’attente des résultats. L’administration, dans le meilleur des cas va tourner au ralenti jusqu’à la mi-octobre et plus. On verra également, parmi les quelque 300 partis politiques enregistrés au Minadt lesquels vont siéger dans les conseils municipaux et au parlement.La politique et les hommes politiques, c’est sur le terrain et non dans les médias. 23 candidats à la présidentielle de 2011, combien de députés et conseillers municipaux au lendemain du 30 septembre ? Même la session en cours de l’Assemblée nationale connaît de sérieux problème d’assiduité des députés. Ils n’ont plus le cœur à l’hémicycle. Préoccupés qu’ils sont par leur avenir parlementaire. Les officiers sans troupe des micro-partis signent la reddition avant même l’ouverture de la campagne. Tendez l’oreille quand celle-ci va commencer. Il y en aura qui demanderont à leurs fantomatiques militants de voter pour le Rdpc. Question de s’inviter à la soupe.
Ah ! qu’il peut être long et jonché d’embûches le chemin qui mène vers les cercles de décision. Encore qu’il faudra aussi compter avec le syndrome Elecam dont le couperet a fait des malheurs aux sénatoriales.
© Dobell | Le Messager
Dans cinq jours exactement, c’est-à-dire le 17 juillet, les partis politiques devront faire parvenir à Election Cameroon les listes de leurs candidats aux élections municipales et législatives du 30 septembre 2013.
Dans les états-majors des grands partis : le Rdpc et le Sdf et, dans une certaine mesure ce qui reste des by Savings Wave">formations de la « mangeorité » présidentielle, la frilosité est au zénith. Comme au royaume des cieux, nombreux sont ceux qui veulent se porter candidats et prêts à tout pour « intéresser » ceux qui ont la mission de les investir. Ce qui est valable pour le Rdpc ne l’est pas moins pour ceux des partis où l’on a procédé aux primaires. Il faudra encore répondre aux critères des « gouroux » qui font la loi dans les instances dirigeantes des chapelles politiques. Nous apprenons déjà par le téléphone arabe que ceux qui peuvent « bien parler » négocient « serré » leurs places.
Après avoir payé toutes ses cotisations depuis 2007 pour le Rdpc, commencent alors les vraies « choses ».Celles qui ouvrent les portes de la candidature. Le cauchemar des sénatoriales hante encore les esprits. « On nous a imposé des personnes plus ou moins connues de la base » confient des cadres déçus du Rdpc. « Pour sauver la mise, le chef de l’Etat a dû corrompre les conseillers électeurs pour les faire voter » renchérit un autre.
Des sources indiquent que ceux qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations dans le parti au flambeau depuis 2007 ont la bagatelle somme de près de 1250 000 à payer. Des broutilles pour les riches de tout poil et autres hommes d’affaires à la recherche de la couverture du parti : il y en a même qui volent aux secours des « camarades » moins nantis pour leur servir de suppléants aux législatives. A la pêche, pour capturer le baracuda, on sacrifie la dorade. C’est cette « générosité » qui ouvre les arcanes du parti aux militants de la « 25ème heure ». N’en déplaise aux consignes du président national qui dessine le portrait idéal des « militants convaincus et convaincants, honnêtes et patriotes, qui peuvent transmettre et véhiculer les principes fondamentaux du Rdpc, à savoir des messages de paix, d’unité, de rayonnement international, de solidarité et de développement économique, social et culturel ».
Quand on sait que le Comité central du Rdpc est la cachette des chefs d’entreprises qui ne payent pas leurs employés, que les mairies coiffées par le parti de Paul Biya sont de celles dont les droits des personnels sont régulièrement foulés aux pieds, malgré les injonctions de la hiérarchie, « ces consignes ne sont que de la poudre aux yeux » s’insurge un militant frustré.
Les frustrations semées par les sénatoriales ont miné sérieusement les prochaines consultations populaires. Ce qui, pour certains, justifiait l’organisation des primaires pour rétablir la justice et consacrer des hommes et femmes de terrain. Les organes directeurs des partis en ont décidé autrement. Si la base ne se reconnaît pas dans ces choix, ce qui est fort possible, on s’acheminerait vers un vote sanction ou dans le pire des cas à un abandon massif des cartes d’électeurs dans les bureaux d’Elecam.
Certes, on n’y est pas encore. Mais dans les différentes commissions chargées de procéder aux pré-investitures, fautes de primaires, on se frotte les mains. Le président national du Rdpc recommande de « tenir compte de l’avis de la base et rechercher le consensus entre les différentes listes qui se retrouveront en compétition… ». Des militants de la base lui opposent que les primaires constituaient un arbitrage honnête dans le processus de sélection des candidats à la candidature. « Tout ce qui se fait actuellement n’est que magouille et marchandage » confie un président de sous-section.
Parallèlement à ces querelles byzantines, conciliabules et messes de minuit agitent le landernau politique. Les cahutes des marabouts sont pris d’assaut par ces émules de Descartes qui, le temps d’une élection ou humant un parfum de nomination se souviennent des écorces et autres décoctions des sorciers et pygmées de Bipindi, Djoum, Lomié, Yokadouma ou Moloundou. Les chauffeurs de ces « grands » vous diront des anecdotes les plus croustillantes sur les randonnées en 4 x4 à travers des pistes rocailleuses, poussiéreuses ou boueuses vers ces sanctuaires de la brousse et de la forêt où se font blinder nos élites. A l’occasion, jeans, baskets et polos détrônent costumes et mocassins des habilleurs occidentaux. Le temps d’être peuple avec le peuple.
En attendant de voir qui sera qui à l’issue des investitures et suivre tout le processus électoral, les services administratifs ont perdu une bonne partie de leur crème. Investiture oblige ! Puis ce sera la précampagne, la campagne électorale proprement dite et l’attente des résultats. L’administration, dans le meilleur des cas va tourner au ralenti jusqu’à la mi-octobre et plus. On verra également, parmi les quelque 300 partis politiques enregistrés au Minadt lesquels vont siéger dans les conseils municipaux et au parlement.La politique et les hommes politiques, c’est sur le terrain et non dans les médias. 23 candidats à la présidentielle de 2011, combien de députés et conseillers municipaux au lendemain du 30 septembre ? Même la session en cours de l’Assemblée nationale connaît de sérieux problème d’assiduité des députés. Ils n’ont plus le cœur à l’hémicycle. Préoccupés qu’ils sont par leur avenir parlementaire. Les officiers sans troupe des micro-partis signent la reddition avant même l’ouverture de la campagne. Tendez l’oreille quand celle-ci va commencer. Il y en aura qui demanderont à leurs fantomatiques militants de voter pour le Rdpc. Question de s’inviter à la soupe.
Ah ! qu’il peut être long et jonché d’embûches le chemin qui mène vers les cercles de décision. Encore qu’il faudra aussi compter avec le syndrome Elecam dont le couperet a fait des malheurs aux sénatoriales.