Face aux comportements inciviques des populations des grandes villes de notre pays, les autorités municipales doivent prendre des mesures fermes visant à sanctionner les fautifs, sinon nos villes demeureront des poubelles éternelles.Dans cette chronique, nous vous rapportons une suggestion faite par une autorité administrative de la Région du Littoral dans le cadre des stratégies pouvant contribuer à éradiquer le grand banditisme dans la ville de Douala. Selon cette autorité dont nous taisons l’identité, il est nécessaire que le gouvernement fasse le ménage dans les grandes villes du Cameroun, s’il veut mettre fin à l’insécurité. Il s’agit de refouler vers leurs départements d’origine, tous ceux qui dans les grandes villes, ne justifient d’aucune activité professionnelle reconnue. Ainsi, bandits, braqueurs, les enfants de la rue, etc, seront éloignés des grandes villes. Cette suggestion, nous le précisons bien, n’est pas officielle. Ce n’est qu’un avis donné en privé par un citoyen, face à l’épineux problème de l’insécurité grandissante de nos villes.
Nos recherches quant à l’applicabilité d’une telle mesure nous ont amené à découvrir que cette méthode avait déjà été appliquée au Cameroun en 1959, c’est-à-dire bien avant l’indépendance. En effet, pour être déclaré en situation régulière, le citoyen devait être en possession : de son ticket d’impôt, sa carte d’identité nationale, sa carte de recensement, une carte de travail, un bulletin de paye. La presse du Cameroun, l’ancêtre de Cameroon Tribune avait même publié un communiqué officiel du gouvernement dans ce sens dont voici un extrait : « Des opérations de contrôle ont été entreprises dans les villes. Elles ont pour but d’éliminer, sans discrimination aucune, les vagabonds qui encombrent les quartiers de nos grandes cités. Les individus qui seront trouvés en situation irrégulière seront donc ramenés dans leurs départements d’origine où les possibilités de réemploi ne manquent certainement pas ». ( Cf EC No 219 du 27 décembre 1959).
Cette mesure sus citée, nous suggérons fortement qu’elle soit appliquée aux individus qui salissent nos villes. Notamment, les vandales, les personnes mal éduquées dont les comportements inciviques enlaidissent nos villes. Malgré les efforts que déploient les agents de la société nationale d’hygiène et de salubrité (HYSACAM) pour rendre les grandes villes du Cameroun propres et belles, certains individus semblent avoir du mal à s’adapter à un environnement sain et propre. Observez ce qui se passe dans la rue. Des automobilistes mangent des bananes, les arachides, sucent les oranges ou les mangues, et n’hésitent pas à déverser les épluchures sur la voie publique. Des individus se mouchent comme des porcs sur la voie publique, tandis que d’autres urinent à temps et à contre temps comme des chèvres sur les trottoirs, parfois même sur les vérandas des commerces. Les gens garent leurs voitures n’importe comment, les taxis se mettent au milieu de la chaussée pour embarquer ou débarquer les clients, les petits commerçants installent leurs tables sur les routes et trottoirs, les mécaniciens réparent les véhicules sur la voie publique. Personne ne respecte les feux de signalisation. Qu’est ce qui se passe dans ce pays ? Les gens n’aiment-ils pas l’ordre, le beau, le propre ? Expliquez moi chers lecteurs de L’Effort camerounais. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les Camerounais aiment tant l’insalubrité ? Est –ce parce que tout le monde trouve son compte dans le désordre: voleurs, agents communaux véreux, commerçants, forces de l’ordre …
Si nous voulons avancer, il est impératif que des dictateurs éclairés soient nommés à la tête des Communautés urbaines et des mairies d’arrondissement. Des dictateurs positifs, forts et fermes qui travaillent pour le développement de nos villes, (peu importe qu’on les surnomme Jack Bauer), des dictateurs qui éduquent les Camerounais à respecter l'environnement, et qui savent manier le bâton et la carotte. Par exemple, si vous déversez les ordures ou les urines à un endroit inapproprié, si vous vous mouchez ou crachez n’importe où, vous payez une bonne amende ( cela se fait déjà dans certaines villes), et si vous ne pouvez pas payer, vous allez faire un court séjour en prison, ou alors vous êtes renvoyé dans votre département d’origine, avec interdiction de séjourner en ville pendant deux mois. Pour le bien de notre pays et de nos villes, nous devons en arriver là. Si des sanctions exemplaires ne sont pas prises pour combattre l’incivisme et le vandalisme, nos villes demeureront à jamais des villes poubelles.