Chronique: Au nom du RDPC et pour le RDPC

DOUALA - 05 AVRIL 2013
© Jacques Doo Bell | Le Messager

Le problème des listes recalées du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) des élections sénatoriales du 14 avril prochain serait « un camouflet de trop » pour certains cadres et militants de ce parti.

Le problème des listes recalées du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) des élections sénatoriales du 14 avril prochain serait « un camouflet de trop » pour certains cadres et militants de ce parti. Il y en a qui croient dur comme fer qu’ils peuvent et doivent tout obtenir dès lors qu’ils se présentent en tenue du parti ou comme membre du comité central. C’est forts de cette conviction que des candidats à la candidature des sénatoriales ont cru devoir faire passer des dossiers incomplets auprès d’Elecam ; que d’autres ont fait établir leur extrait du Bulletin n°3 du Casier judiciaire à la police et non à la justice. Si des responsables de la Sûreté nationale ont pu baisser l’échine devant un trafic d’influence aussi éhonté, pour ne pas parler d’un délit de faux et usage de faux, au niveau d’Election’s Cameroon on a courageusement fait échec à cette démarche délictueuse.

Dans les rangs du Rdpc, on a même été surpris par cette attitude d’Elecam à laquelle personne ne pouvait s’attendre. C’est quand même le parti au pouvoir et la majorité des membres de l’organe en charge du processus électoral sont des anciens camarades. Il faut saluer ce courage historique de ces hommes et femmes qui, pour une fois ont ouvert les yeux sur les faux-fuyants des faussaires. Certes, le Rdpc n’est pas le seul parti victime de la vigilance du Conseil electoral. D’autres by Text-Enhance">formations politiques n’ont pas échappé aux mailles du filet qui a happé les faussaires. Mais, c’est au Rdpc que l’on entend toutes sortes de jérémiades, voire des menaces.

Des fanfaronnades auxquelles les militants du Rdpc ont habitué tous ceux qui se frottent à eux. Elles nous ramènent à cette querelle de distribution de boutiques à Bafoussam. L’affaire fait grand bruit à la métropole régionale de l’Ouest. Les présidents de section du Rdpc menacent d’envahir la rue avec leurs hordes si le gouverneur de la région ne prend pas en main cette affaire de distribution de boutiques.

De quoi s’agit-il exactement ? La Communauté urbaine à construit des espaces marchands plus modernes et dignes d’une ville. Pour ne pas tomber dans les dérives du passé, le délégué du gouvernement, issu lui aussi du cercle du parti au pouvoir, a élaboré des critères objectifs selon lesquels seuls des commerçants en règle, présentant un by Text-Enhance">dossier inattaquable, pouvaient obtenir les nouveaux espaces. Au Rdpc, on n’a pas l’habitude de la droiture, de la rigueur et de la moralisation, contrairement au discours officiel. On a pensé qu’une fois de plus, on pouvait contourner ces critères, s’accaparer ces boutiques, sous la bannière du parti, pour les confier ou les sous-louer à des individus plus ou moins aguerris à l’activité commerciale. Au nom du Rdpc au pouvoir.

Les précautions prises par le délégué du gouvernement, Emmanuel Nzete, sont pourtant justes, louables, patriotiques. Il en a parlé au Messager : il fallait « sauver l’héritage patrimonial foncier de la Communauté, protéger et préserver ce qui restait des terrains communaux bradés depuis des années par des individus sans foi ni loi ; canaliser le by Text-Enhance">commerce ambulant » qui contribue plutôt à donner une physionomie hirsute à nos villes. Douala en est un exemple parlant.

Emmanuel Nzete a pris en exemple le marché Cassablanca, là-bas à Bafoussam, dont les boutiques ont été distribuées depuis 1980 à tout le monde sauf aux commerçants. Vingt ans après on n’arrive pas à voir l’opérationnalité de ces boutiques parce que leurs acquéreurs n’arrivent pas à trouver preneurs aux prix exorbitants de la sous-location. Pour les nouveaux sites querellés, le délégué du gouvernement affirme que sur le lot de dossiers enregistrés par ses services, 95 pour cent étaient incomplets. Il met ses accusateurs au défi de lui présenter quelqu’un qui a déposé un dossier en bonne et due forme et qui n’a pas eu satisfaction.

Face au défi de la vérité, Joseph Confiance Fongang, l’un des pourfendeurs impénitents du délégué du gouvernement développe des arguments spécieux et menaçants du genre : « en tant que chefs politiques locaux, il est de notre devoir d’attirer l’attention des autorités administratives sur toutes dérive pouvant menacer la paix… Nous défendons la cohésion sociale et l’intérêt de nos militants. » Ce qui est une très bonne chose pour la paix sociale. Mais les militants du Rdpc, dans leur immense majorité sont les délinquants en tous genres. Pour couvrir tout cela Joseph Confiance Fongang n’a que cette autre rodomontade « nous respectons le délégué du gouvernement parce qu’il a été nommé par décret présidentiel. Le président de la République est par ailleurs le chef du Rdpc. Ce qui implique qu’Emmanuel Nzete doit respecter et sauvegarder les intérêts des militants de ce parti politique. C’est de là que vient son pouvoir. » Et quid donc de l’Etat de droit défendu par le délégué du gouvernement où tous les hommes sont égaux ? Si l’appartenance au parti au pouvoir est un blanc seing qui ouvre toutes les passerelles à leurs porteurs, le Cameroun sombrera davantage dans les abîmes du clientélisme, du népotisme, de la corruption qui font que tout est à l’envers. Même le Rdpc qui s’est accaparer de tout. Pour le malheur de tout le monde

Jacques Doo Bell


07/04/2013
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