Christophe Mien Zok: «Ce serait vraiment une faute de notre part… si le RDPC venait à disparaître après Biya»
DOUALA - 26 MARS 2012
© Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression
Le directeur des organes de presse, d’information et de propagande du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dresse un bilan des 27 ans du parti au pouvoir et jette un regard prospectif sur l’après-Biya. La biométrie n’est pas en reste.
Quelle description faites-vous de l’évolution du Rdpc depuis 1985 ?
Le Rdpc a connu une évolution assez rectiligne, même si cette évolution a connu des hauts et des bas. Mais globalement le parti a évolué, aussi bien dans ses options, dans ses effectifs que dans ses structures sur le terrain. A sa création, le parti avait à peine une cinquantaine de sections correspondant aux départements que comptait le parti ; aujourd’hui, le parti en compte plus de 300. Ça prouve l’implantation territoriale du parti. Sur les effectifs, on n’a pas de statistiques précises, mais on peut légitimement affirmer que le nombre de militants du Rdpc a suffisamment augmenté : d’abord avec la démographie, et c’est évident, mais aussi avec l’arrivée du multipartisme, même s’il y a eu des départs. Certains sont revenus à la faveur des déceptions qu’ils ont eues par ci par là, mais le parti a aussi recruté. Lorsqu’on regarde les résultats électoraux, on peut dire que le parti compte de nombreux militants. Enfin, sur le plan des orientations et des options qui fondent la doctrine du parti, je peux dire qu’il y a également eu une évolution. Consolidation, puis évolution. Consolidation des options de départ, à savoir le rassemblement, la démocratie, l’unité et le progrès, auxquelles se sont ajoutées d’autres valeurs telles la réaffirmation de la liberté. Et le 3ème congrès ordinaire du parti (septembre 2011) a confirmé cette évolution doctrinale. Mais il y a des évolutions sur le plan même des options et des concepts qui doivent désormais être les préoccupations du parti : l’environnement, le développement durable, les droits de l’homme, qui n’étaient pas toujours inscrites en lettres d’or dans les textes du parti. Donc c’est une évolution rectiligne, qui permet au parti d’être majoritaire aux seins des institutions dirigeantes de l’Etat et le leader sur le plan des idées qu’il propose au débat national.
Le fait que votre président soit (presque) chaque fois élu par acclamation épouse-t-il l’esprit démocratique ?
A première vue, il y a un bouillonnement interne, un bouillonnement démocratique à la base du parti. Chaque fois que le Rdpc doit renouveler ses organes de base, il y a une pléthore de candidatures. Chaque fois que le parti doit sélectionner ses candidats aux élections locales ou nationales, il y a pluralité de candidatures. C’est un acquis désormais dans le Rdpc. Le pouvoir démocratique revient à la base. Et à la faveur du dernier congrès, ce pouvoir s’est élargi : vous savez qu’à un moment dans le Rdpc, il y avait comme de grands électeurs, et aujourd’hui, toutes les élections dans le Rdpc, quel que soit l’organe, seront désormais ouvertes à tous les militants. Donc c’est la démocratie intégrale maintenant. Il n’y a plus de grands électeurs. On passe désormais du suffrage indirect au suffrage direct. Vous m’opposez que le président national est toujours élu par acclamation. Je voudrais vous rappeler qu’au dernier congrès, il y avait bien un challenger en face du candidat Paul Biya, qui était le ministre René Ze Nguele. Il n’y a pas eu vote par acclamation. Les militants ont voté ! Ze Nguele a eu une voix et Paul Biya a eu la majorité. Donc à ce niveau, la critique que vous faites pouvait être valable il y a quelques années, mais le dernier congrès est venu battre en brèche cette affirmation.
27 ans après, des voix s’élèvent dans le Rdpc même contre le cumul, mais M. Biya reste président du Rdpc et du pays. Pour combien de temps encore ?
C’est déjà bien qu’en interne, des voix se lèvent. Ça montre bien que contrairement à ce que disent les uns et les autres, il n’y a pas un unanimisme au sein du Rdpc ; qu’il peut y a voir des sons discordants. Mais maintenant, le problème que vous posez, c’est pour des nécessités du bon fonctionnement au sein du parti. Ça peut gêner, ça peut choquer, mais les textes du parti prévoient que le président national est le candidat du parti à l’élection (présidentielle). Et c’est comme ça depuis la création du Rdpc. Jusqu’à présent, il ne s’est pas encore trouvé une majorité suffisamment forte pour remettre en cause ce qui pour la majorité des militants constitue un avantage pour le parti, même si on peut comprendre les critiques qui sont formulées. Je crois que le président lui-même est conscient du fait que ce cumul… Il sait jusqu’où ne pas créer la confusion entre son statut de président d’une association privée et sa fonction de président de la république. Et je crois d’ailleurs qu’en 2004, lorsqu’un des candidats avait voulu demandé l’invalidation de la candidature de Paul Biya au motif qu’il cumulait les fonctions de président national d’un parti et de président de la république, il avait été rétorqué à ce candidat qu’il n’y avait pas du tout incompatibilité. Comme c’est la Cour suprême qui avait émis cet avis là, je crois que les militants du Rdpc ne se sont pas gênés outre mesure que le président Paul Biya reste président du parti. D’autant plus que c’est le même président qui a dit en 2001 que le Rdpc est un parti proche du pouvoir. Nous-mêmes nous savons jusqu’où ne pas aller trop loin dans l’amalgame que les autres nous prêtent. Vous savez quelles sont les obligations, quelles sont les responsabilités, quels sont les avantages, entre guillemets, d’un parti qui exerce la responsabilité du pouvoir. Et le Rdpc, sauf si je ne m’aventure pas trop, n’en abuse pas.
Le président Biya a dit vouloir être celui qui a apporté la démocratie, mais dans son parti, on semble ne pas le suivre : avec des marches contre le multipartisme,…
Oui, on peut vous le concéder. Parfois le président national semble être en avance, semble avoir une longueur d’avance sur les militants, pour reprendre une expression qui vous est chère à La nouvelle expression. C’est tout à fait normal. Dans une organisation, le président est le leader. C’est lui qui assure le leadership dans le parti, c’est lui qui montre la voie, le chemin, le cap, l’horizon. Il peut arriver que des personnes trainent le pas. Je voudrais croire et sans aucune exagération, je peux affirmer que ceux-là sont minoritaires dans le parti, et que la majorité des militants soutient, encourage le président dans la voie qu’il est en train de tracer pour un parti beaucoup plus moderne, toujours plus démocratique, plus ouvert aux femmes et aux jeunes. Un parti toujours utile au Cameroun et aux Camerounais.
Elecam annonce l’introduction de la biométrie aux élections ; cela fait-il peur au Rdpc qui a toujours gagné avec l’actuel système que l’on dit propice à la fraude ?
Pourquoi ça devrait nous faire peur ? Je suis un peu surpris que les gens pensent que le Rdpc peut s’opposer à quelques avancées qui pourraient permettre des améliorations au perfectionnement du système électoral camerounais. Le Rdpc est sur le terrain. Biométrie ou pas, le Rdpc va se préparer pour remporter les élections de la manière la plus transparente possible. Aucune raison d’avoir peur. La biométrie, nous l’espérons, va permettre de réduire sensiblement les récriminations, les protestations, les tensions qui résultent souvent des élections. Nous espérons plutôt que les perdants qui pensent qu’il faut instaurer la biométrie pour qu’on gagne les élections, ne trouveront pas de prétextes ou d’autres faux arguments pour prétendre qu’il y a eu quelque chose. Nous avons tous applaudi à l’annonce de la biométrie. Chaque parti va se préparer. Vous voyez que la célébration du 27ème anniversaire de notre parti est placée sous le signe de la préparation des opérations de refonte. Quand le Rdpc engage sa machine dans ce sens, personne ne crie. Demain, quand le Rdpc dira que j’ai fait inscrire tant nombre d’électeurs, on dira que le Rdpc a triché. Voici le moment d’aller sur le terrain sensibiliser, mobiliser, éduquer, informer et former les militants pour qu’ils sachent en quoi consiste la biométrie. Tous les mois à venir, jusqu’au démarrage de cette opération, le Rdpc sera sur le terrain pour sensibiliser pour que le moment venu, ses militants soient prêts. Nous faisons notre travail de parti politique sur le terrain et nous allons voir les résultats.
Vous allez donc cesser de danser plus que vous ne pensez ?
Encore que la danse participe d’une certaine forme de promotion de la culture. C’est vrai qu’il faut éviter que les rencontres du parti deviennent des foires, mais il faut que la réflexion et l’animation cohabitent. Je voudrais vous rappeler que le Rdpc est devenu un des plus grands promoteurs culturels de ce pays, lors des manifestations. Chaque fois qu’il y a un gala culturel dans le parti, beaucoup d’artistes viennent frapper aux portes du parti, parce qu’ils n’ont pas toujours l’occasion de se produire. Parce que c’est l’occasion pour eux de pouvoir se produire devant un public assez nombreux. Mais l’animation culturelle ne doit pas prendre le pas sur la réflexion que nous avons à mener.
En 27 ans, Paul Biya reste le principal, sinon le seul socle de l’unité du parti. Sincèrement, croyez-vous que le Rdpc lui survivra?
Si j’ai bonne mémoire, le président national lui-même a dit au cours du dernier congrès qu’il faut commencer à préparer la relève. Ça veut dire que lui-même y pense. Et, sans trahir des secrets, il y a des signaux dans les résolutions, les décisions qui sont prises à l’intérieur du parti, pour que le Rdpc survive à son fondateur ; et je crois que tous ceux que le Rdpc compte comme cadres, et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux et compétents et qu’ils sont talentueux. Ce serait vraiment une faute de notre part, qui sommes relativement jeunes et qui avons accompagné le père fondateur du parti depuis quelques années, ce serait regrettable si le parti venait à disparaître du simple fait que ceux qui l’ont créé ne sont plus là. Je crois qu’il y aura toujours une génération qui reprendra le flambeau. Le Rdpc va continuer non pas seulement à survivre, mais à vivre.
© Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression
Le directeur des organes de presse, d’information et de propagande du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), dresse un bilan des 27 ans du parti au pouvoir et jette un regard prospectif sur l’après-Biya. La biométrie n’est pas en reste.
Quelle description faites-vous de l’évolution du Rdpc depuis 1985 ?
Le Rdpc a connu une évolution assez rectiligne, même si cette évolution a connu des hauts et des bas. Mais globalement le parti a évolué, aussi bien dans ses options, dans ses effectifs que dans ses structures sur le terrain. A sa création, le parti avait à peine une cinquantaine de sections correspondant aux départements que comptait le parti ; aujourd’hui, le parti en compte plus de 300. Ça prouve l’implantation territoriale du parti. Sur les effectifs, on n’a pas de statistiques précises, mais on peut légitimement affirmer que le nombre de militants du Rdpc a suffisamment augmenté : d’abord avec la démographie, et c’est évident, mais aussi avec l’arrivée du multipartisme, même s’il y a eu des départs. Certains sont revenus à la faveur des déceptions qu’ils ont eues par ci par là, mais le parti a aussi recruté. Lorsqu’on regarde les résultats électoraux, on peut dire que le parti compte de nombreux militants. Enfin, sur le plan des orientations et des options qui fondent la doctrine du parti, je peux dire qu’il y a également eu une évolution. Consolidation, puis évolution. Consolidation des options de départ, à savoir le rassemblement, la démocratie, l’unité et le progrès, auxquelles se sont ajoutées d’autres valeurs telles la réaffirmation de la liberté. Et le 3ème congrès ordinaire du parti (septembre 2011) a confirmé cette évolution doctrinale. Mais il y a des évolutions sur le plan même des options et des concepts qui doivent désormais être les préoccupations du parti : l’environnement, le développement durable, les droits de l’homme, qui n’étaient pas toujours inscrites en lettres d’or dans les textes du parti. Donc c’est une évolution rectiligne, qui permet au parti d’être majoritaire aux seins des institutions dirigeantes de l’Etat et le leader sur le plan des idées qu’il propose au débat national.
Le fait que votre président soit (presque) chaque fois élu par acclamation épouse-t-il l’esprit démocratique ?
A première vue, il y a un bouillonnement interne, un bouillonnement démocratique à la base du parti. Chaque fois que le Rdpc doit renouveler ses organes de base, il y a une pléthore de candidatures. Chaque fois que le parti doit sélectionner ses candidats aux élections locales ou nationales, il y a pluralité de candidatures. C’est un acquis désormais dans le Rdpc. Le pouvoir démocratique revient à la base. Et à la faveur du dernier congrès, ce pouvoir s’est élargi : vous savez qu’à un moment dans le Rdpc, il y avait comme de grands électeurs, et aujourd’hui, toutes les élections dans le Rdpc, quel que soit l’organe, seront désormais ouvertes à tous les militants. Donc c’est la démocratie intégrale maintenant. Il n’y a plus de grands électeurs. On passe désormais du suffrage indirect au suffrage direct. Vous m’opposez que le président national est toujours élu par acclamation. Je voudrais vous rappeler qu’au dernier congrès, il y avait bien un challenger en face du candidat Paul Biya, qui était le ministre René Ze Nguele. Il n’y a pas eu vote par acclamation. Les militants ont voté ! Ze Nguele a eu une voix et Paul Biya a eu la majorité. Donc à ce niveau, la critique que vous faites pouvait être valable il y a quelques années, mais le dernier congrès est venu battre en brèche cette affirmation.
27 ans après, des voix s’élèvent dans le Rdpc même contre le cumul, mais M. Biya reste président du Rdpc et du pays. Pour combien de temps encore ?
C’est déjà bien qu’en interne, des voix se lèvent. Ça montre bien que contrairement à ce que disent les uns et les autres, il n’y a pas un unanimisme au sein du Rdpc ; qu’il peut y a voir des sons discordants. Mais maintenant, le problème que vous posez, c’est pour des nécessités du bon fonctionnement au sein du parti. Ça peut gêner, ça peut choquer, mais les textes du parti prévoient que le président national est le candidat du parti à l’élection (présidentielle). Et c’est comme ça depuis la création du Rdpc. Jusqu’à présent, il ne s’est pas encore trouvé une majorité suffisamment forte pour remettre en cause ce qui pour la majorité des militants constitue un avantage pour le parti, même si on peut comprendre les critiques qui sont formulées. Je crois que le président lui-même est conscient du fait que ce cumul… Il sait jusqu’où ne pas créer la confusion entre son statut de président d’une association privée et sa fonction de président de la république. Et je crois d’ailleurs qu’en 2004, lorsqu’un des candidats avait voulu demandé l’invalidation de la candidature de Paul Biya au motif qu’il cumulait les fonctions de président national d’un parti et de président de la république, il avait été rétorqué à ce candidat qu’il n’y avait pas du tout incompatibilité. Comme c’est la Cour suprême qui avait émis cet avis là, je crois que les militants du Rdpc ne se sont pas gênés outre mesure que le président Paul Biya reste président du parti. D’autant plus que c’est le même président qui a dit en 2001 que le Rdpc est un parti proche du pouvoir. Nous-mêmes nous savons jusqu’où ne pas aller trop loin dans l’amalgame que les autres nous prêtent. Vous savez quelles sont les obligations, quelles sont les responsabilités, quels sont les avantages, entre guillemets, d’un parti qui exerce la responsabilité du pouvoir. Et le Rdpc, sauf si je ne m’aventure pas trop, n’en abuse pas.
Le président Biya a dit vouloir être celui qui a apporté la démocratie, mais dans son parti, on semble ne pas le suivre : avec des marches contre le multipartisme,…
Oui, on peut vous le concéder. Parfois le président national semble être en avance, semble avoir une longueur d’avance sur les militants, pour reprendre une expression qui vous est chère à La nouvelle expression. C’est tout à fait normal. Dans une organisation, le président est le leader. C’est lui qui assure le leadership dans le parti, c’est lui qui montre la voie, le chemin, le cap, l’horizon. Il peut arriver que des personnes trainent le pas. Je voudrais croire et sans aucune exagération, je peux affirmer que ceux-là sont minoritaires dans le parti, et que la majorité des militants soutient, encourage le président dans la voie qu’il est en train de tracer pour un parti beaucoup plus moderne, toujours plus démocratique, plus ouvert aux femmes et aux jeunes. Un parti toujours utile au Cameroun et aux Camerounais.
Elecam annonce l’introduction de la biométrie aux élections ; cela fait-il peur au Rdpc qui a toujours gagné avec l’actuel système que l’on dit propice à la fraude ?
Pourquoi ça devrait nous faire peur ? Je suis un peu surpris que les gens pensent que le Rdpc peut s’opposer à quelques avancées qui pourraient permettre des améliorations au perfectionnement du système électoral camerounais. Le Rdpc est sur le terrain. Biométrie ou pas, le Rdpc va se préparer pour remporter les élections de la manière la plus transparente possible. Aucune raison d’avoir peur. La biométrie, nous l’espérons, va permettre de réduire sensiblement les récriminations, les protestations, les tensions qui résultent souvent des élections. Nous espérons plutôt que les perdants qui pensent qu’il faut instaurer la biométrie pour qu’on gagne les élections, ne trouveront pas de prétextes ou d’autres faux arguments pour prétendre qu’il y a eu quelque chose. Nous avons tous applaudi à l’annonce de la biométrie. Chaque parti va se préparer. Vous voyez que la célébration du 27ème anniversaire de notre parti est placée sous le signe de la préparation des opérations de refonte. Quand le Rdpc engage sa machine dans ce sens, personne ne crie. Demain, quand le Rdpc dira que j’ai fait inscrire tant nombre d’électeurs, on dira que le Rdpc a triché. Voici le moment d’aller sur le terrain sensibiliser, mobiliser, éduquer, informer et former les militants pour qu’ils sachent en quoi consiste la biométrie. Tous les mois à venir, jusqu’au démarrage de cette opération, le Rdpc sera sur le terrain pour sensibiliser pour que le moment venu, ses militants soient prêts. Nous faisons notre travail de parti politique sur le terrain et nous allons voir les résultats.
Vous allez donc cesser de danser plus que vous ne pensez ?
Encore que la danse participe d’une certaine forme de promotion de la culture. C’est vrai qu’il faut éviter que les rencontres du parti deviennent des foires, mais il faut que la réflexion et l’animation cohabitent. Je voudrais vous rappeler que le Rdpc est devenu un des plus grands promoteurs culturels de ce pays, lors des manifestations. Chaque fois qu’il y a un gala culturel dans le parti, beaucoup d’artistes viennent frapper aux portes du parti, parce qu’ils n’ont pas toujours l’occasion de se produire. Parce que c’est l’occasion pour eux de pouvoir se produire devant un public assez nombreux. Mais l’animation culturelle ne doit pas prendre le pas sur la réflexion que nous avons à mener.
En 27 ans, Paul Biya reste le principal, sinon le seul socle de l’unité du parti. Sincèrement, croyez-vous que le Rdpc lui survivra?
Si j’ai bonne mémoire, le président national lui-même a dit au cours du dernier congrès qu’il faut commencer à préparer la relève. Ça veut dire que lui-même y pense. Et, sans trahir des secrets, il y a des signaux dans les résolutions, les décisions qui sont prises à l’intérieur du parti, pour que le Rdpc survive à son fondateur ; et je crois que tous ceux que le Rdpc compte comme cadres, et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux et compétents et qu’ils sont talentueux. Ce serait vraiment une faute de notre part, qui sommes relativement jeunes et qui avons accompagné le père fondateur du parti depuis quelques années, ce serait regrettable si le parti venait à disparaître du simple fait que ceux qui l’ont créé ne sont plus là. Je crois qu’il y aura toujours une génération qui reprendra le flambeau. Le Rdpc va continuer non pas seulement à survivre, mais à vivre.