Chine: Grogne des étudiants de la bourse de coopération sinocamerounaise
Plus de 12 mois de non-paiement de leurs compléments de bourse. C´est la situation intenable que vivent les boursiers camerounais en Chine. Ils souhaitent que le cri de détresse qu´ils lancent soit entendu par les autorités camerounaises.
Ne dit-on pas souvent que l’habitude est une seconde nature, nous étudiants boursiers de la coopération sino-camerounaise sont à nouveau appelés à presenter au peuple Camerounais via les medias internationaux cette logique purement Camerounaise. Logique selon laquelle la jeunesse, poutant fer de lance d’une nation, se retrouve privée de ses droits les plus élémentaires. La cooperation sino-camerounaise stipule que le gouvernement Camerounais devrait nous reverser un complément de bourse dans le but de continuer sereinement nos études sans avoir à se lancer dans des escapades incongrues tout au long de notre parcours academique.
Dans la pratique Le Ministère de l’Enseignement Supérieur au quel nous appartenons et qui est censé nous encadrer refuse de jouer le rôle qui est le tien. Chaque fois que nous avons voulu communiquer avec les autorités en notre charge nous nous heurtons à un rejet systématique. Nos requêtes paraissent comme une déclaration de guerre, jamais on a eu une oreille attentive à nos souffrances et frustrations.
Le problème de l’étudiant camerounais en chine commence dès l’obtention de certificat de bourse. Le Ministère vous demande de payer votre billet d’avion sous un fallacieux prétexte de l’épuisement de la ligne budgétaire de l’année en cours. Bien qu’ayant déjà engagé des dépenses sur la constitution du dossier et la visite médicale, faute de moyen les étudiants dont les parents ne sont pas nantis sont dans l’obligation de désister et de laisser chemin libre a d’autres personnes prêtes et capables de supporter ces dépenses.
Une fois en Chine l’on ne veut plus rien savoir sur votre parcours, le suivi est quasi inexistant. L’étudiant n’est jamais évalué, Pire le ministère ne sait même plus si vous êtes toujours en Chine, dans quelle ville, université ou filière vous êtes. A titre de d’exemple lors du paiement des arriérés de bourse en juillet 2011 des incohérences ont été constatées sur les listes du MINESUP. On retrouvait par exemple devant les noms de certains étudiants faisant master marqué 6ème année.
S’agissant du problème de complément de bourse, chaque fois que nous contactons les responsables en charge, nous sommes priés d’attendre bien que nous soyons à un an d’arriérés. Les mêmes responsables nous font savoir que nous sommes ingrats car disent-ils qu’il nous a été donné une chance non offerte aux étudiants de nos universités locales. D’après eux nous manoeuvrons tout simplement pour leur faire perdre le travail bien que nous ne voyons aucune relation entre le paiement de bourse et leur promotion. Est-ce que nous ne devrions pas revendiquer nos compléments de bourses de peur de faire perdre le poste aux responsables en charge ? Ou se trouve la relation ?
Ci-dessous le tableau indiquant d’une manière claire et nette les arriérées de nos paiements.
Pays | Année | 1er trimestre | 2ème trimestre | 3ème trimestre |
4ème trimestre |
Chine | 2011/2012 | non payé | non payé | non payé | non payé |
Ce mode de paiement sans calendrier et se faisant à des fréquences non cohérentes est inadapté à notre situation. Que dire de ceux qui sont dans les cycles de recherche et ne pouvant payer les frais de publications de leurs travaux. Ces problèmes suscités nous conduisent à des endettements qui malheureusement ne seront pas remboursés, à vrai dire nous vivons la honte, nous avons une image des personnes incapables et malhonnêtes aux yeux des étudiants venant de divers horizons.
Où se trouve le problème, qui est le responsable et quelle est la raison ?
Cette situation est très préoccupante d’autant plus que les allocations des bourses d’études relèvent de la politique éducative de la république, qui d’ailleurs l’inscrit dans ses dépenses publiques. Comment alors comprendre qu’une ligne budgétaire défendue à l’assemblée nationale devant les élus de la nation soit épuisée sans que l’ayant droit ne reçoive quelque chose.
En juillet 2011 n’eut été la visite du chef de l’état en Chine, nous serions à 36 mois d’arriérés aujourd’hui. Doit-on, nous, étudiants camerounais à chaque fois nous adressés au président de la république pour le problème de complément de bourse alors que sous d’autres cieux cela relève de la gestion des universités, des instituts et même des laboratoires. Nous disons tout simplement non !
Le président travaille sur les grandes directives, évitons de lui soumettre des détails.
Les étudiants venant des autres pays d’Afrique sont régulièrement suivis et ne connaissent pas ce genre de problème, la seule chose qui leur est demandée c’est le bon résultat. Quand est-ce que nous, Camerounais, comprendrons que nous participons à l’assassinat systématique de l’avenir de notre système éducatif ? Quel pays feront nous avec des étudiants frustrés et bâillonnés ?
Est-ce que le domaine intellectuel et de recherche s’inscrivent dans les priorités de notre nation ? Quoiqu’on dise le développement d’une nation passe toujours par une bonne formation de l’élite. Une élite mal formée ressemble plutôt à des ressources et énergies gaspillées pour un rendement nul.
Compte tenu du goût amer laissé par ces sarcasmes répétés, nombreux sont ceux parmi nous qui n’auront dans l’avenir le pays que dans un agenda de vacances. L’espoir s’envole de jour en jour et Dieu seul sait ce que nous serions devenus ici sans le soutient prompt de la chine qui est loin d’assurer le strict minimum. Nous avons choisi la voie de presse pour faire entendre nos voix car nos lettres de doléances sont le plus souvent laissées sans réponse.
A se demander même si elles parviennent souvent à destination raison pour laquelle nous choisissons les medias comme canal de communication car au moins dans ce cas le postier n’oublie pas notre lettre. Nous reviendrons très prochainement pour vous faire part de l’évolution de notre situation et de nos démarches à venir.