L’arrestation puis l’extradition vers la Côte d’Ivoire de Charles Blé Goudé, ex-ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et fer de lance des mobilisations en faveur de l’ancien régime est un coup de massue pour ses supporters. Néanmoins, malgré les explications, ceci ne grandit nullement le régime d’Alassane Dramane Ouattara. Blé Goudé a été appréhendé jeudi à Tema (ville ghanéenne de 209 000 habitants, située sur la côte atlantique à 25 kilomètres à l’est d’Accra), lors d’une « opération conjointe » des polices de la Côte d’Ivoire et du Ghana.
Le nouveau régime ghanéen de John Dramani Mahama quant à lui se fourvoie en se couchant devant un soi-disant « mandat d’arrêt international ». Un vrai coup de Trafalgar que viennent de recevoir les partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, emprisonné, lui, à La Haye.
Quand la supposée justice se transforme en injustice, il faut avouer que là, on perd son latin. »Charles Blé Goudé est détenu en Côte d’Ivoire par les services de la police dans le cadre de la poursuite des procédures judiciaires déjà ouvertes contre lui » disent les autorités. Soit. Mais, si vraiment on veut faire la paix, il faut proscrire cette chasse aux sorcières. La justice des vainqueurs n’a jamais été bonne conseillère, la vengeance aussi…
Mais, si effectivement Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien avait gagné l’élection, pourquoi s’acharner ainsi sur ses adversaires ? Mystère et boule de gomme. Certes, il faut que la justice passe mais, pourquoi ceux qui sont derrière le massacre de Duékoué ne sont ni inquiétés par le régime ivoirien ni par les soi-disant institutions internationales comme la CPI ?
Charles Blé Goudé est poursuivi pour « kidnapping », « détentions illégales », « actes de torture », « crimes économiques » et « crime contre l’humanité », entre autres. Fichtre. Il faut parfois se grandir en faisant la vraie paix. J’ai mal pour la Côte d’Ivoire. Quant on sait que l’OTAN a tué plus de 80 000 Libyens et que personne ne lève le petit doigt, on se dit que l’Afrique est toujours mal partie. Le régime Gbagbo est accusé d’avoir pendant la crise post-électorale tué 3000 Ivoiriens. Et le camp d’en face n’a visiblement tué personne…