CES COMPORTEMENTS ASSEZ ÉTONNANTS CHEZ LES MBENGUISTES


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Whaou, bientôt les vacances. Et on le sait au Mboa, chaque moment des vacances, annonce le déferlement au pays, des «Mbenguistes»; cette diaspora camerounaise vivant surtout en Europe.
 

Ainsi, ce samedi, a atterit « la go des nyanga », comme on l’appelle affectueusement, la soeur cadette d’une amie d’enfance, partie il ya près de 5 ans à Paname pour y faire quoi? Je ne sais pas.

 

Bon, dimanche dernier, pour faire comme tous les autres, n’est-ce pas j’ai décidé d’aller la saluer moi aussi.

Hum, première curiosité, la nga ne me reconnaîssait plus. Pourtant on mangeait les beignets-haricots ensemble oh. Kieu.

Et pendant que j’étais donc là, je remarquai curieusement que c’est tout le « village » qui s’était installé à la maison depuis son arrivée.

En plus, pour tout petit service que voulait la grande Mbenguiste, elle n’hesitait pas à commissionner et les tantes oh, et les grandes soeurs oh, et même ses parents hein, ses « tchindas » quoi, et tout ça avec un zèle et un ton whitisé qui frisait le ridicule.

 

En fait dès que la go toussait seulement un peu là, quelqu’un courait vite à ses pieds. Que voulez vous? Les euros étaient quand même dispo.

 

Seulement, au moment où je m’appretais à repartir, « la go nyanga », sans même se lever hein, me dit alors en fouillant son sac en main et dans une whitisation trop forcée: « heu, beuur, écoute heu, dommage, les provisions sont finiiiiiiies. Mais bon heu, ben, tiens ce p’tit billet de 20 (z)euro. Tu vas heu, payer le taxi. Ok heu? »

J’ai failli degamé onong. Mais la bêtise était trop brute que je n’ai pu m’empêcher de pouffer de rire. Et je suis vite moi sorti comme si je n’avais rien entendu. Hum.

 

Effectivement, cette attitude m’a particulièrement amusé. Et je me suis alors sincèrement demandé ce qui peut bien souvent tourner mal dans la tête de tous ces mbenguistes lorsqu’ils reviennent au pays. Curieusement, ils ont une façon typique d’agir et des comportements assez étonnants.

Voici quelques unes de leurs attitudes, visibles à l’oeil nu.

LES MBENGUISTES SE FONT LONGTEMPS ANNONCÉS À L’AVANCE

Avant leur arrivée, les Mbenguistes ont tous la manie de se faire annoncer longtemps à l’avance hein, question évidemment de faire languir, familles, amis et connaissances. L’impatience de ceux là qui les attendent est alors souvent à son comble.

Tous les jours les gens regardent le ciel, espérant enfin voir atterrir ce vol spécial ayant à son bord monsieur ou madame le/la représentant(e) de la famille à Mbeng. On leur fait même quelque publicité partout où on passe massa. Vous entendrez alors, celui à qui le mbenguiste a délégué cette tâche, annoncer à qui veut l’entendre : « Tu sais même que « la go.d tewas » arrive finalement tel jour ? Retiens la date là hein. Ne bouge pas ! »

Et les mbenguistes aiment ça jusqu’ààà. Ce sont les jesus non.

LES MBENGUISTES ADORENT LES ARRIVÉES SOLENNELLES

Hum, maaama. Les Mbenguistes adorent le protocole. Leur arrivée ne doit pas passer inaperçue.  Jamais. Ils aiment descendre de l’avion de façon solennelle.

 

Ah, c’est là alors. L’arrivée à l’aéroport. Toute la famille, tous les amis, toutes les connaissances, tous les anciens camarades, tous les voisins, tous les dragueurs, toutes les petites, bref tous ceux qui ont été allertés, doivent être sous la passerelle. Pour beaucoup qui n’ont jamais pu se rendre à l’aéroport, c’est l’occasion enfin de voir un avion. L’émotion est donc son à paroxysme.

On s’arrange ainsi à être à l’aéroport des heures et des heures à l’avance. Ils aiment bien ça les mbenguistes. Voir les gens venir les attendre ainsi. Ça leur fait forcement un baume au cœur. Ça les fait sourire.

 

Le mbenguiste sachant donc qu’il tant attendu, s’arrangera alors avant son départ de mbeng, de travailler plus dur et de faire milles économies pour atterrir par Air France ou Bruxelles Air Lines, les compagnies de luxe. Il oserait prendre Camer-co à l’heure là? La compagnie des pauvres ? Il faut qu’on sente qu’il a quand même un peu dis donc.

 

S’en suivent alors, étreintes interminables, embrassades, cris de joies et autres signes de liesse qui s’enchainent et se succèdent dans une ambiance chaude et conviviale. Ouf il est enfin de retour. Les « tchindas » portent les sacs et les valises pendant que Monsieur ou Madame cire les airs feignant de ne plus reconnaître personne et même son pays.

 

LES MBENGUISTES AFFECTIONNENT L’EXHIBITIONNISME ET L’EXTRAVAGANCE

Ah yaaaa. Là alors mes chers frères et sœurs Mbenguistes sont encore trop forts. Ils ne rient pas avec leur apparence. ils adorent bien exhiber leur aspect extérieur. C’est surtout ce à quoi on les reconnait même.

 

Les Mbenguistes n’ont pas d’âge. Seul critère commun: le look. À vue d’œil, leur style particulier impressionne les sédentaires du Mboa.

Frimeurs et vantards, pour la plupart, les Mbenguistes, mettent toujours fièrement en évidence, les tenues et objets de valeurs qu’ils arborent, savourant ainsi cet immense bonheur d’être enfin chez soi, dans leur pays. Ouf !

 

Ils trainent ainsi avec eux, des sachets en plastique estampillés de noms de magasins européens (Tati, Darty, Auchan, Centre Leclerc…) ou alors trainent de grosses valises griffées et portent sur eux des vêtements et sacs aux marques les plus connues et célèbres: Levis, Vanessa Bruno, Louis Vuitton, Georgio Armani, Théophile Gauthier, Gianni Versace, Yves Saint-Laurent, Hugo Boss…
Ceci pour faire tout de suite la différence avec notre «Chinois et Dubai» que nous portons au pays là hein.

 

Ils sont alors généralement vêtus d’un Blue jean Levis et d’un T-shirt ou d’une chemisette Tommy Hilfiger, dégageant le parfum d’un Chanel, avec aux yeux, des lunettes Dior et tenant en main, l’IPhone 4 le plus puissant, où le téléphone androïde Nokia le plus récent ou même encore la tablette Samsung la plus en vue, souvent plus grosse qu’une ardoise hein. C’est la montre et les bijoux que vous voulez voir ? Même si ça pèse plus que le bras. Et puis quoi?

 

Tout ce faste vise le tape-à-l’œil et le «m’as-tu vu» ! Eh oui, Mbeng c’est le paradis! Ils veulent nous le prouver ! Et pourtant, c’est au prix de milles sacrifices et autres nuits blanches sans repos. Mais ce qui compte pour eux, c’est nous éblouir, pauvres « villageois » restés au pays.

 

Côté extravagance, c’est plus grave. Et là, c’est surtout mes sœurs mbenguistes. Je leur fais un clin d’œil d’ailleurs. Très jolies et coquettes, elles sont toujours très séduisantes et sentent trop bon hein. Malgré leur peau denaturée par le décapage excessif.

Mais, il y a toujours chez elles, un côté provocateur, très sexy; un rien déjanté, et parfois, carrément ahurissant. « Taille basse », « matelots », « jupe tralala », « DVD », « VCD », « CD », sont là autant de formules descriptibles du style d’habillement trop excentriques qu’arborent nos chères Mbenguistes, parfois mariées oh.

Leurs bras entiers sont souvent alors surchargés de bijoux. Sur le cou, les doigts, les poignets, les oreilles, le nez, la langue, la lèvre buccale et parfois, le nombril et le tour des reins, certaines portent une chaîne ou des piercings. Pas forcément du bon hein, mais de la pacotille à vous couper le souffle.


Elles y ajoutent des talons de près de 10m de hauteur, et autres coiffures extravagantes avec des mèches aux origines diverses et controversées, de type brésiliennes, indiennes ou malgaches, et qui leur arrivent carrément jusqu’au fessier.

Généralement de couleur blonde, ces cheveux d’extension garantis 100% «Human Hair» sont une sorte de bling-bling extérieur qui a pour seul but de montrer à toutes les autres go restées au Mboa, que la vie dose à Mbeng, d’où elles viennent. Ce qui fait forcément rêver toutes celles là et les donne à elles aussi l’envie de s’envoler à tous prix.

 

L’aspect extérieur, trop extravagant des mbenguistes, offre donc le spectacle de ces femmes et hommes, au look très branché et bourrés de fric, à qui on doit passer tous leurs caprices et leurs lubies. Et pourtant, ce sont de vrais battants. Des gens dont le quotidien en Europe fait plutôt peur.

 

LES MBENGUISTES ADORENT «WHITISER »

Cette attitude est l’une des plus visibles chez la plupart d’entre eux. Il faut absolument parler comme les Blancs. La voix change donc!

Mes chers Mbenguistes « whitisent » grave. Ils parlent ainsi tous comme les «whites» et avec les gestes hein. On dirait de vrais Blancs, mais à la peau noire quoi.

 

Mâchant généralement des chewing-gums, on note chez mes frères et sœurs, une forte tendance dans leurs conversations à imiter le Blanc. On les comprend, ils ont quand même longtemps vécu avec eux. Oh là ! C’est légitime ça. Ils vont donc vous sortir un de ces français éwondotisé, bulutisé, haoussatissé ou bamilékisé au point de vous torturer le pauvre tympan.

 

Nos chers Mbenguistes croient alors s’être séparé de leur accent maternel d’antan en adoptant des accents breton ou parisien. Parfois on n’arrive même plus à comprendre ce qu’ils disent. Tout ça, histoire de faire comprendre qu’ils sont donc désormais très différents et évolués, à la différence de tous ces minables bledards qui n’ont jamais mis les pieds aux Champs Elysées ou à la Tour Eiffel. Que voulez-vous ? Va à Mbeng qui veut ?

 

Les Mbenguistes ont donc tôt fait de maquiller leur vrai accent camerounais. Même comme de temps en temps, le vrai ton naturel revient tout seul quand la situation est grave.

Petite astuce: Tentez de les énervez. Vous allez entendre ! Ils se réapproprient là là là leur voix naturelle. Ehé.

LES MBENGUISTES CARBURENT EN EUROS ET AIMENT SURTOUT LA FÊTE

Ah oui, mes frères et mes sœurs là ont souvent beaucoup d’euros dans les valises quand ils débarquent dèh. Oui, ça, faut le dire: l’argent, ils en ont tellement quand ils arrivent au pays, les Mbenguistes. Faut le leur reconnaitre. En fait, ils ont beaucoup économisé voyons ! Ils n’hésitent donc pas à ouvrir de gros portefeuilles pleins d’euros devant vous. Même comme tout finit souvent avant leur retour là !

Les Mbenguistes croquent donc la vie. Ils logent dans les hôtels, chers et prestigieux. Laissez leur vos choses de venir habiter à la maison là. Ils ne sont plus là. Ils vont donc habiter dans les hôtels durant toute la durée de leur séjour, à coups de millions parfois. Ils louent de très beaux véhicules, rutilants et confortables, pour pouvoir aller et venir à leur guise. Très astucieux les Mbenguistes.

Ce n’est pas pour rien qu’ils bossent si dur à Mbeng et font autant d’économies. Ils se battent. Certains font des boulots les plus ignobles et dégradants. Mais ne vous le diront jamais.

 

Ainsi, pour oublier ces frustrations de la vie si pénible et difficile de Mbeng, ils font donc beaucoup la fête une fois sur place.

Venez alors les voir dans les boites et les snacks ! En compagnie d’une horde de parents ou d’amis, souvent un peu «villageois», et flatteurs qui ne vont pas hésiter à leur coller de petits noms tels que « presiii », « grand boss », « big récé »…tout ça pour espérer une grande guiness.

 

Ainsi les mbenguistes découvrent tous les snack-bars, cabarets, restaurants, boîtes de nuit de la ville. Très peu passent le temps en famille et se reposent vraiment. Ils cassent le plus grand nombre de bouteilles de champagne, de whisky et de vins de très grande cuvée hein, pendant leurs sorties d’ambiance.

 

Il faut dire que les Mbenguistes ont tendance à beaucoup manger et à trop boire. Parfois, un peu trop même, comme tout bon Camerounais d’ailleurs ! Question d’oublier le stress de Mbeng, naturellement.

 

Et ils ont toujours une «meilleure petite» ou un « meilleur petit » qui les attend au pays et les accompagne partout. Leur repos du guerrier…Le «bon petit» ou la «vraie petite» à qui on promet le mariage depuis des lustres quand on reviendra définitivement. Et à qui on verse en vrac quelques euros de consolation.

 

Ah oui, ainsi sont les Mbenguistes. Toutes ces attitudes observées chez la plupart d’entre eux, s’apparentent comme un défi. Le défi vis-à-vis de la vie ; le défi vis-à-vis de la société, celle qui jadis les regardait de bas quand ils vivaient encore au Cameroun, et qui, par le choc des rencontres privilégiées que produit la fréquentation des endroits chic de l’Europe, les découvre désormais différents, grâce à leur argent amassé à la sueur de leur front et même de leur fesses, à Mbeng.

 

Ces mêmes hommes et femmes qui les adulent tant aujourd »hui quand ils reviennent en vacances, les méprisaient pourtant hier quand ils étaient au bled, ne cherchant pas à savoir qui ils étaient.

 

 
Il faut donc leur montrer aujourd’hui qu’on a « réussi ». C’est vrai, au prix de trop de sacrifices et de travail ardu. Oui, quelle revanche! The last but not the least.
 

Le hic, malheureusement, c’est qu’à côté de toute cette vie de luxe, de fêtes et de complexes, la famille, elle, croule toujours sous le poids de la misère, pendant que des centaines de millions s’envolent dans l’éphémère, lors de ces séjours de complaisances! Tsuip !!!
Bon séjour au pays les mecs et les go mbenguistes! Amusez-vous bien hein! Et surtout pas d’excès S.V.P ! ; Vous savez que vous devez repartir bosser…dur à Mbeng; n’est-ce pas « la go de nyanga » ?

Hum, on m’a soufflé qu’elle serait en fait.. femme de ménage chez un white oh, « bonne » comme on dit chez nous. Yeuch. Ah Mbeng, tout ça pour ça?

 



07/06/2016
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