Centrafrique: les rebelles disent avoir pris le palais présidentiel, Bozizé en fuite au Congo
PARIS - 24 MARS 2013
© AFP
Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont déclaré avoir pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu'ils n'ont pas trouvé dans la capitale.
CENTRAFRIQUE - Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont déclaré avoir pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu'ils n'ont pas trouvé dans la capitale. D'après l'agence Reuters, le président François Bozizé a dû franchir le fleuve Oubangui qui borde la capitale pour se réfugier en République démocratique du Congo.
"Nous avons pris le Palais présidentiel. Bozizé n'y était pas. Maintenant, nous allons nous rendre à la radio (nationale) pour que le président du Séléka (Michel Djotodia) prenne la parole", a déclaré un des chefs militaires des insurgés, le colonel Djouma Narkoyo. "Nous savions que Bozizé n'était pas là", a-t-il assuré.
Poches de résistance dans la ville
Le président au pouvoir depuis dix ans n'est plus apparu en public depuis une brève visite jeudi 21 mars à son allié sud-africain Jacob Zuma, à Pretoria. Une source militaire sous couvert de l'anonymat a confirmé la prise de la présidence par le Séléka, soulignant qu'il y avait encore "des poches de résistance dans la ville" mais que le "rapport de force était clairement en faveur des rebelles".
Dimanche matin, le colonel Narkoyo avait averti: "la journée d'aujourd'hui sera décisive. Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements". L'assaut de la rébellion a commencé vers 7h30 heure française. "Nos éléments ont lancé l'offensive en début de matinée passant le +bouchon+ du PK10 (point kilométrique 10, à une dizaine de kilomètres du centre et du palais présidentiel) près de la base sud-africaine pour aller vers le centre-ville", a expliqué Eric Massi, un porte-parole de la rébellion depuis Paris.
Échanges de tirs intenses
Les échanges de tirs ont été très intenses vers 8h heure française mais sont devenus plus sporadiques, a constaté un journaliste de l'AFP proche de la zone des affrontements dans le centre. Les rebelles avaient commencé à entrer dans la capitale samedi en fin d'après-midi après avoir repris les armes la veille.
La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales désorganisées avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui. Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la rébellion.
"C'était la débandade"
Mais arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s'ils prenaient Bangui. Une femme qui s'était rendu à la messe de la cathédrale, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, a raconté: "On était à la cathédrale, on a entendu des tirs partout dans le centre ville, et c'était la débandade". "Tout le monde s'est mis à courir dans tous les sens. Je me suis cachée pas loin", a-t-elle dit.
"On vient d'abattre quelqu'un. Je ne sais pas si c'était un militaire ou un civil, mais il essayait de fuir sur sa moto quand il a été tué. Il est encore par terre. La Croix rouge est là avec un brancard, ils vont le transporter vers l'hôpital", a poursuivi la témoin. Dans la nuit, les rebelles avaient envoyé un communiqué dans lequel ils expriment leur "attachement à une dynamique inclusive pouvant présider à la conduite de la transition", excluant "toute entreprise de vengeance et d'exclusion".
1250 Français en Centrafrique
Arrivé au pouvoir par les armes en 2003, le président Bozizé avait été élu président en 2005 et réélu en 2011 au terme d'un scrutin très critiqué par l'opposition qui avait crié à la "mascarade". "La Centrafrique vient d'ouvrir une nouvelle page de son histoire", concluaient les rebelles avant même la chute du palais présidentiel.
Mais Guy-Simplice Kodégué, porte-parole du Front républicain pour l'alternance et la paix (FRAP), plate-forme politique rassemblant des partis d'opposition et des associations de la société civile à Paris, a estimé dimanche que "le plus dur commençait". "Nous avons un grand travail de reconstruction nationale à faire. Nous ne voulons pas de chasse aux sorcières. On a besoin de tout le monde".
Il juge que "le président de la transition doit être désigné de façon consensuelle par une conférence nationale souveraine" Au début de l'année, lors de la prise de contrôle de la majorité de la Centrafrique par les rebelles, le président français François Hollande avait refusé son soutien au régime Bozizé. La France, ancienne puissance coloniale, a envoyé 250 hommes à Bangui pour sécuriser l'aéroport et assurer la sécurité des 1.250 Français de Centrafrique.
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Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont déclaré avoir pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu'ils n'ont pas trouvé dans la capitale.
CENTRAFRIQUE - Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont déclaré avoir pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu'ils n'ont pas trouvé dans la capitale. D'après l'agence Reuters, le président François Bozizé a dû franchir le fleuve Oubangui qui borde la capitale pour se réfugier en République démocratique du Congo.
"Nous avons pris le Palais présidentiel. Bozizé n'y était pas. Maintenant, nous allons nous rendre à la radio (nationale) pour que le président du Séléka (Michel Djotodia) prenne la parole", a déclaré un des chefs militaires des insurgés, le colonel Djouma Narkoyo. "Nous savions que Bozizé n'était pas là", a-t-il assuré.
Poches de résistance dans la ville
Le président au pouvoir depuis dix ans n'est plus apparu en public depuis une brève visite jeudi 21 mars à son allié sud-africain Jacob Zuma, à Pretoria. Une source militaire sous couvert de l'anonymat a confirmé la prise de la présidence par le Séléka, soulignant qu'il y avait encore "des poches de résistance dans la ville" mais que le "rapport de force était clairement en faveur des rebelles".
Dimanche matin, le colonel Narkoyo avait averti: "la journée d'aujourd'hui sera décisive. Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements". L'assaut de la rébellion a commencé vers 7h30 heure française. "Nos éléments ont lancé l'offensive en début de matinée passant le +bouchon+ du PK10 (point kilométrique 10, à une dizaine de kilomètres du centre et du palais présidentiel) près de la base sud-africaine pour aller vers le centre-ville", a expliqué Eric Massi, un porte-parole de la rébellion depuis Paris.
Échanges de tirs intenses
Les échanges de tirs ont été très intenses vers 8h heure française mais sont devenus plus sporadiques, a constaté un journaliste de l'AFP proche de la zone des affrontements dans le centre. Les rebelles avaient commencé à entrer dans la capitale samedi en fin d'après-midi après avoir repris les armes la veille.
La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales désorganisées avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui. Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la rébellion.
"C'était la débandade"
Mais arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s'ils prenaient Bangui. Une femme qui s'était rendu à la messe de la cathédrale, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, a raconté: "On était à la cathédrale, on a entendu des tirs partout dans le centre ville, et c'était la débandade". "Tout le monde s'est mis à courir dans tous les sens. Je me suis cachée pas loin", a-t-elle dit.
"On vient d'abattre quelqu'un. Je ne sais pas si c'était un militaire ou un civil, mais il essayait de fuir sur sa moto quand il a été tué. Il est encore par terre. La Croix rouge est là avec un brancard, ils vont le transporter vers l'hôpital", a poursuivi la témoin. Dans la nuit, les rebelles avaient envoyé un communiqué dans lequel ils expriment leur "attachement à une dynamique inclusive pouvant présider à la conduite de la transition", excluant "toute entreprise de vengeance et d'exclusion".
1250 Français en Centrafrique
Arrivé au pouvoir par les armes en 2003, le président Bozizé avait été élu président en 2005 et réélu en 2011 au terme d'un scrutin très critiqué par l'opposition qui avait crié à la "mascarade". "La Centrafrique vient d'ouvrir une nouvelle page de son histoire", concluaient les rebelles avant même la chute du palais présidentiel.
Mais Guy-Simplice Kodégué, porte-parole du Front républicain pour l'alternance et la paix (FRAP), plate-forme politique rassemblant des partis d'opposition et des associations de la société civile à Paris, a estimé dimanche que "le plus dur commençait". "Nous avons un grand travail de reconstruction nationale à faire. Nous ne voulons pas de chasse aux sorcières. On a besoin de tout le monde".
Il juge que "le président de la transition doit être désigné de façon consensuelle par une conférence nationale souveraine" Au début de l'année, lors de la prise de contrôle de la majorité de la Centrafrique par les rebelles, le président français François Hollande avait refusé son soutien au régime Bozizé. La France, ancienne puissance coloniale, a envoyé 250 hommes à Bangui pour sécuriser l'aéroport et assurer la sécurité des 1.250 Français de Centrafrique.