Le constat est alarmant. Plus de 750 débits de boissons situés dans une quarantaine de quartiers et environ deux cent lieux sensibles sont considérés comme des foyers de développement effectif de prolifération des débits de boissons à Douala. C’est le résultat d’une année d’enquête réalisée par association for peace and development in africa (apda), portant sur la prolifération des bars, snacks bars, boites de nuits autour des établissements d’enseignement, lieux de culte et hôpitaux.
L’enquête a pour objectifs d’identifier les causes du développement de ce fléau, les conséquences sur la sérénité ou les performances des apprenants et protéger la jeunesse en tant que couche particulièrement exposée. D’après ce rapport d’une quarantaine de pages, 100 personnes (responsables de lieux de culte et d’écoles, élèves, étudiants) ont été interrogées dans cinq arrondissements de la capitale économique. a l’observation, la prolifération des débits de boissons est inquiétante dans les lieux sensibles des quartiers populaires déjà délicats et touchés par ce phénomène. Le quartier ange Raphael qui jouxte l’université de Douala où une centaine de débits de boissons est répertoriée dans un rayon d’un kilomètre en est une illustration.
Et ce, en violation des dispositions légales relatives à cette activité à proximité de cette institution d’enseignement supérieur. Pourtant, une restriction de 200 mètres de périmètre est contenue à l’article 14 du décret présidentiel du 09 novembre 1990 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des débits de boissons à proximité des lieux sensibles. Ceci est d’autant plus explicite que l’article 15 dudit décret préconise la nullité pour toute licence acquise en violation des dispositions de l’article 14. mais, révèle l’enquête, force est de constater que toutes ces dispositions légales sont violées.
Tout en déplorant le manque d’harmonisation et de cohérence des différents textes légaux régissant certaines activités à la cohabitation difficile, ce rapport souligne par ailleurs que le phénomène de prolifération des débits de boisson est favorisé par la corruption et la complicité des autorités administratives. Pour tirer la sonnette d’alarme et mettre la pression sur les autorités administratives, l’apda a adressé ce rapport aux autorités compétentes en leur accordant trois mois pour faire respecter les dispositions relatives à cette activité. L’Ong entend par ailleurs mettre dans les prochains jours un comité d’experts juridiques de quatre by Savings Wave">avocats pour faire de propositions afin de compléter le dispositif légal en la matière. Car «il faut protéger la jeunesse de ce fléau qui constitue un génocide des bonnes moeurs et du tissu social», a conclu Landry ndenmeko Bankoue, coordinateur de l’apda.